REMINISCENCE de Lisa Joy (2021)

REMINISCENCE

Titre original : Reminiscence
2021 – Etats Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 1h56
Réalisation : Lisa Joy
Musique : Ramin Djawadi
Scénario : Lisa Joy

Avec Hugh Jackman, Rebecca Ferguson, Thandiwe Newton, Cliff Curtis, Marina de Tavira, Daniel Wu, Mojean Aria et Brett Cullen

Synopsis : Dans un futur proche, Miami a été submergé par les flots, suite aux effets du changement climatique. Un enquêteur privé, Nick Bannister, est engagé par des clients afin de retrouver leurs précieux souvenirs. Au cours de sa dernière affaire, il tombe éperdument amoureux de sa cliente. A sa disparition, le détective est désemparé et se lance à sa recherche. Il se retrouve alors perdu dans une boucle temporelle et découvre des aspects de sa personnalité qu’il ne connaissait pas auparavant.

Je ne savais pas grand-chose de Reminiscence avant de me lancer dans l’aventure. Non, je n’étais pas au courant que le film s’était fait démonter lors de sa sortie aux States, ni que l’accueil Français fut plutôt indifférent. Je savais juste que c’était de la science fiction, avec Hugh Jackman et Rebecca Ferguson. Et après quelques recherches, Reminiscence avait pourtant de quoi faire plaisir au public, tant il a des atouts. Un casting solide oui déjà, auquel on peut ajouter la présence de Thandiwe Newton et Cliff Curtis pour les rôles importants, et qu’il s’agît d’un film écrit et réalisé par Lisa Joy, qui ne signe certes que son premier long métrage pour le cinéma, mais qui est connue des amateurs de série pour avoir écrit la série Westworld aux côtés de son mari, un certain Jonathan Nolan, frère d’un certain Christopher Nolan. Pour l’anecdote, Lisa Joy devrait produire et écrire une série basée sur le jeu vidéo Fallout pour Amazon. Et puis, un rapide coup d’œil et on comprend que Reminiscence, c’est avant tout un mélange de genre, entre la science fiction donc pour son concept tout simplement, son environnement, sa technologie, mais aussi du film noir pour une enquête, et la romance. Et pourtant, après les deux heures de film, j’en sort non pas déçu vu que je n’en attendais au départ pas grand-chose, mais avec un avis mitigé. Comme si j’avais eu devant les yeux un concept intéressant, une mise en scène franchement bien fichue, des acteurs compétents, de bons effets spéciaux, un mélange de genre séduisant, mais que la sauce n’a jamais vraiment pris. Ce qui manque le plus à Reminiscence finalement, c’est de l’émotion, là où le film nous vend un concept à base de nostalgie, d’émotions et de ressenti. Un comble donc.

Nick travaille donc à son compte, et propose un service à ses clients, dans un Miami du futur à moitié noyé sous les eaux. Grâce à une machine, il peut en effet faire revivre des souvenirs marquants du passé de ses clients, comme s’ils y étaient à nouveau, et matérialiser tout ça sous ses yeux. Un concept intéressant ouvrant de très nombreuses pistes, car on sait tous que petit à petit, un souvenir s’estompe, et se déforme selon notre propre perception. Qu’est ce que le film va en faire ? Rien malheureusement. À la place, le film place sur la route de Nick la jolie Mae, et c’est le coup de foudre. Nick le croit en tout cas, et le spectateur aussi, avant qu’il ne comprenne que cette très longue introduction n’était qu’un passé, une réminiscence donc, et que Mae a déjà disparue, et que Nick, éperdument amoureux, en souffre, et la cherche, délaissant sa vie privée (sa seule amie donc, Watts, qui travaille pour lui), mais aussi sa vie professionnelle. Il a moins de clients, il passe son temps dans sa propre machine à la recherche d’indices, refuse des jobs de la part du gouvernement. C’est finalement en acceptant un autre travail que Mae resurgit dans le souvenir de quelqu’un d’autre, et que Nick va chercher des pistes en accédant à la mémoire de son client, avant de se rendre compte, film noir oblige, qu’il y est question de manipulation, de complots, tout ça tout ça. Sans son aspect science fiction d’ailleurs, Reminiscence ferait beaucoup penser au film Chinatown de Polanski. Mais voilà, autant Lisa Joy s’en sort très bien au niveau de la mise en scène, bien que semblant quelque peu influencée par le style Nolan, autant au niveau de l’écriture, ça coince clairement. De l’écriture autant des personnages, souvent peu développés et auxquels on ne s’attache jamais, que des différentes péripéties, souvent faciles, et de son scénario qui évolue donc à grand coup de « le hasard ».

Hugh Jackman va mourir, on le noie, sa partenaire tire sur l’aquarium, vidant ainsi l’eau et le sauvant, sauf que son tir était accidentel. Hugh Jackman doit s’infiltrer dans une maison, et y arrive, sans difficultés, un peu par hasard. Même cas de figure quand il quitte la maison, en mauvaise position, mais que le hasard vient lui sauver la vie. Du coup, on a beaucoup de mal à se sentir concerné en réalité, face à une œuvre plastique appliquée (quelques plans sont à tomber par terre, un combat dans des lieux à moitié inondés est prenant et très joli, la photographie est souvent alléchante), qui a été soignée dans ses petits détails, techniques, mais aussi musicaux, et même de casting (Rebecca Ferguson pousse encore une fois la chansonnette, et le fait très bien), mais on reste aux portes d’un univers qui aurait pu, voir aurait dû passionner, mais qui laisse indifférent. Un concept d’ailleurs pas toujours bien éloigné d’Inception, de Nolan justement, mais qui ne cherche jamais à en atteindre la complexité (bien qu’Inception explique tout via un personnage assez tôt), ni la profondeur dramatique (la perte, ou ici disparition de l’être aimé), se contentant de raconter son histoire se déroulant de manière bien trop simpliste, voir du coup mécanique. Ce qui est justement encore plus dommage lorsque l’on veut parler d’émotions. Le potentiel était là, mais le film rate sa coche. Sans être une catastrophe totale oui, mais sans être recommandable non plus.

Les plus

Un enrobage visuel réussi
De bons acteurs
Un mélange de genre séduisant

Les moins

Mais un film sans aucune émotion
Un scénario qui avance grâce aux coups de bol
Le concept est bon, mais jamais exploité au final

En bref : Reminiscence partait bien, avec son mix de science fiction, de film noir et de romance, son casting plus que compétent, le tout filmé avec le plus grand des sérieux. Mais le scénario peine à véritablement passionner, et autant le concept que ses personnages ne nous font rien ressentir.

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