DR LAMB (羔羊醫生) de Danny Lee et Billy Tang (1992)

DR LAMB

Titre original : 羔羊醫生
1992 – Hong Kong
Genre : Horreur
Durée : 1h29
Réalisation : Danny Lee et Billy Tang
Musique : Jonathon Wong
Scénario : Law Ka-Fai

Avec Simon Yam, Danny Lee, Kent Cheng, Lau Siu-Ming, Parkman Wong, Emily Kwan, Perrie Lai, Chung Bik-Wing et Wong Wing-Fong

Synopsis : Lam est un jeune garçon perturbé, qui a des difficultés à assouvir ses pulsions sexuelles et qui est brimé par un père autoritaire. Devenu adulte, Lam est chauffeur de taxi. Mais il est aussi devenu un serial killer pédophile et nécrophile…

Quand on pense aux films de Cat III, on pense immédiatement à certains représentants cultes, comme Anthony Wong et Herman Yau, respectivement acteur et réalisateur sur des grands films comme The Untold Story ou Ebola Syndrome. Du grand cinéma donc. Mais le cinéma dit de Catégorie III ne se limite pas à ces noms, et fort heureusement, il nous reste pas mal de « perles » à découvrir. Aujourd’hui, un certain Dr Lamb, co-réalisé par Danny Lee et Billy Tang, avec Simon Yam en chauffeur de taxi tueur en série nécrophile et Danny Lee, encore lui, en flic, épaulé par Kent Cheng, et je ne vais pas mentir, ça m’a fait bien plaisir de le voir. L’histoire, en soit, c’est du grand classique, d’ailleurs, on pense beaucoup à The Untold Story ici, effet clairement amplifié par le fait que Danny Lee tienne un rôle similaire, et que le film, dans ses grandes lignes, suit une histoire similaire, avec un tueur en série arrêté par la police, torturé pour qu’il avoue, avant un final qui nous révèle toute la vérité dans toute sa grandeur et immoralité. Du Cat III classique donc. Et justement, du Cat III un peu trop classique dans ses grandes lignes, si bien que durant un temps, c’est la déception qui pointe le bout de son nez. Non pas que l’on s’ennuie ou quoi que ce soit durant le métrage, mais Dr Lamb manque la majeure partie du temps d’un bon grain de folie, ou de la maitrise d’un Herman Yau derrière la caméra. Pourtant, tout n’est pas à jeter, loin de là, et on trouvera même quelques moments plutôt inspirés, lorsque Simon Yam est dans son taxi, et que des pulsions meurtrières lui arrivent lors des nuits de pluie, ce qui donne des plans plus intéressants, avec éclairage bleutés à la clé.

Et pourtant, le film annonce la couleur dés le début, lorsque la police se retrouve en possession avec une série de photos prises par notre tueur, s’amusant à mettre en scène ses cadavres. Qu’est ce qu’on ne ferait pas pour l’art n’est-ce pas ? Danny Lee ne perds donc pas de temps à arrêter notre tueur, et il va falloir obtenir des aveux, trouver des preuves. Oui, une intrigue classique, à la fois pour un film de Cat III que pour un polar, les actes horribles de notre tueur vont être racontés au fur et à mesure dans des flashbacks. Classique oui, mais pas désagréable, grâce à quelques petits éléments qui viennent clairement chambouler un film qui reste malgré tout assez sage durant une heure. Pire, dans un premier temps, on a l’impression d’avoir une formule bien connue mais malgré tout assez light, avec en prime quelques gags déjà vus, ou que l’on reverra par la suite, notamment le gag du morceau de cadavre que les flics se disputent pour savoir qui va oser le ramasser, chacun rejetant la tâche sur celui d’à côté. Oui, ça fait sourire, surtout vu le morceau de cadavre en question, loin d’être réaliste, et même plutôt grotesque, mais on ne peut s’empêcher de penser à une scène similaire de The Untold Story, bien meilleure, et bien plus courte, le réalisateur ayant l’intelligence de ne pas trop s’attarder dessus, contrairement à ici, où ça s’étire, ça s’étiiiiiire. Mais non, deux éléments bien distincts viendront relever grandement le niveau du film. Ou trois si l’on compte les quelques rares trouvailles visuelles comme je le citais plus haut, notamment en mettant en avant la pluie. La premier point, ce sera Simon Yam, acteur que l’on a toujours plaisir à voir, et qui livre ici une prestation d’outre monde tant l’on n’avait absolument jamais vu l’acteur cabotiner à ce point !

Autant par moment, surtout durant la première partie, il est relativement sobre, sage. Mais dés qu’il nous raconte son histoire, qu’il doit frapper, tuer, violer ou découper des jeunes femmes en morceaux, là ça y va, à coups de grimaces, de rires. Bref, du cabotinage comme on n’en avait rarement vu avec l’acteur, pourtant habitué parfois à des rôles hauts en couleurs (son rôle dans Full Contact de Ringo Lam par exemple). Et cet élément salvateur et totalement fou, il va de pair avec l’autre élément sauvant le métrage, à savoir, son grand final, où l’acteur en fait des tonnes, et où l’équipe du film décide de repousser une nouvelle fois les limites du bon goût pour livrer un final halluciné, hallucinant, gore, immoral… et bourré de faux raccords ou d’éléments qui pourront faire rire malgré le spectacle proposé. Voir nos amis les flics trouver une cassette montrant Simon Yam libérer ses plus bas instincts sur une victime, ça a du sens. Ça va loin, c’était le but, pas de soucis. Voir la cassette qu’ils regardent se mettre à faire du cinéma avec des travellings et des plans en champs puis contre champs, alors qu’on le rappelle, Simon Yam se filme avec la caméra sur un pied, ça fait immédiatement sourire. C’est clairement là que l’on voit d’ailleurs la vraie différence entre un film choc filmé par Herman Yau, honnête artisan quoi qu’on en dise, et un film choc fait pour le choc, manquant de consistance dans son propos, sa façon de filmer, et donc, dans son rapport à l’image. Dr Lamb, c’est le second cas. C’est choc, parfois halluciné, parfois raté, parfois ça fait rire, parfois ça dégoûte, donc c’est du Cat III qui n’a pas vendu sa réputation, mais c’est un Cat III mineur.

Les plus

Simon Yam en roue libre
Des moments osés et malsains
Quelques moments over the top

Les moins

Une première heure assez sage
Un film mineur dans son genre

En bref : Dr Lamb, c’est bien de la Catégorie III, avec ce qu’il faut de moments malsains, de violence gratuite et de nudité tout aussi gratuite. Ça en fait des tonnes, et du coup, par moment, ça marche. Mais c’est bien timide au départ, trop hésitant, et ça manque d’une vraie bonne technique.

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