DREAM HUNTING (猎梦人) de Guan Ting et Li Lin (2020)

DREAM HUNTING

Titre original : 猎梦人
2020 – Chine
Genre : Science Fiction
Durée : 1h11
Réalisation : Guan Ting et Li Lin
Musique : –
Scénario : –

Avec Mi Mi, Chen Xiao Liang, Huo Wei Min et Tu Yu Ming

Synopsis : En 2050, une technologie permet d’accéder au monde du rêve de quelqu’un d’autre en utilisant un casque. Le détective Yu veut utiliser cette technologie pour résoudre une enquête. La scientifique Lan Xiao Wei accepte, pensant que l’affaire est lié au coma de sa mère.

Je vais finir par penser que si le cinéma Américain à gros budget est devenu asseptisé depuis des années, ne lançant que suites, remakes et Marveleries, le cinéma Chinois ne se porte en réalité pas mieux. Le film du jour, l’inconnu (pas de page iMdb) Dream Hunting, métrage de 2020 réalisé à deux, et sortant en Décembre 2020 sur iQiyi, oui, toujours eux. Difficile de savoir si le film répond à une réelle demande du public Chinois (dans ce cas on a un gros problème) ou à des exécutifs qui pensent que le public Chinois veut voir ça (dans ce cas, on a aussi un problème remarque), mais ce n’était pas très bon, malgré des prémices plutôt convaincantes. Dream Hunting se déroule donc dans le futur, où une technologie permettant de rejoindre les rêves de quelqu’un d’autre existe. Une technologie jugée dangereuse, mais qui va servir dans une enquête. La scientifique Lan Xiao Wei accepte de pénétrer dans les rêves d’une victime souffrant de personnalités multiples. Oui, ça fait un poil penser à du Inception, et on se dit d’entrée de jeu deux choses. La première, c’est que le côté factice forcément du monde du rêve peut pour une fois excuser des CGI discutables voir mauvais, car sans surprises, ce sera encore le cas pour Dream Hunting. Le second point évidemment, avec ces personnages explorant le monde du rêve, avec de multiples personnalités dans l’équation en prime, on ne peut que rêver de ce qu’un réalisateur comme David Lynch pourrait bien faire avec un tel matériel de base. Mais voilà, avec ce petit pitch, moi j’étais plutôt confiant, je me disais que même si ce n’est pas terrible, il y a moyen de sauver les meubles avec des idées, avec une direction artistique aiguisée même si les CGI chient dans la colle, et que comme d’habitude, ça ne dure que 1h11. Et bien je m’étais trompé sur deux points très importants.

Déjà, sur le genre même du film, car s’il est bien question de rêves et de technologies, et donc par extension, de science fiction, l’équipe du film, et ses deux réalisateurs, font le choix de mélanger tout ça avec un autre genre, et donc de faire perdre très rapidement absolument toute crédibilité à leur concept. Oui, Dream Hunting sera une comédie, avec notre duo, la scientifique donc et le détective, qui nous font du pseudo Buddy movie, passent leur temps à se crêper le chignon, l’une étant mature et sûre d’elle, l’autre grande gueule, gaffeur et pas doué. On aurait du s’en douter quand après seulement quelques minutes, on les voit s’engueuler, dans le monde réel, en faisant un jeu où la scientifique trouve absolument le titre de tous les films dont le détective parle (oui, Resident Evil, Silent Hill, on comprend vite que le ou les scénaristes – difficile de trouver qui a écrit ça – aime les jeux vidéos Japonais). Mais le second point qui blesse grandement au final, c’est la durée du film, 1h11. 1h11 qui du coup n’expliquent pas grand-chose, survole des informations, des détails, accumule les raccourcis, les facilités, ou convaincre un personnage ne sera même pas montré car on n’a pas le temps, et tant pis si on pourrait donner de l’épaisseur à des personnages, pas le temps. Oui, dés le début, on sent qu’il va y avoir un débat, faut-il utiliser ou non cette technologie ? Et bien non, aucun débat, la scène coupe, et on reprend dans la pièce où la machine est, prêts à plonger dans l’inconnu. Les enjeux semblent artificiels, les péripéties peu nombreuses vu que très souvent écartées par le scénario et son envie d’aller à l’essentiel, à savoir de nous plonger dans le monde des CGI… euh, du rêve ! Et du coup oui, le spectateur plonge dans cet univers pas toujours très beau (mais parfois avec quelques idées intéressantes malgré tout hein), à suivre notre duo pas bien fin, pas bien drôle non plus, avec tout à coup des enjeux dramatiques qui débarquent mais qui sonnent relativement faux à côté du reste bien moins sérieux.

Surtout que le film, dans toute la subtilité que l’on connaît bien face à ce genre de produits made in China, n’hésite pas un seul instant à nous sortir les violons, le tout saupoudré d’une chanson chantée pour bien faire pleurer la ménagère. Est-ce que ça marche ? Non du tout, mais est-ce que ça marche sur le public visé ? Pour le coup, dur d’être catégorique, tant les avis sur le film sont rares, voir inexistants. Parfois, on tombe juste sur une moyenne de notes, oscillant entre le très mauvais et le très bon, donc oui, ça ne nous dit rien sur la réception d’un tel film auprès du grand public Chinois. Ce qui est certain, c’est que ce n’est vraiment pas fameux. Mais moins pire que certains autres films de la plateforme (War of the Werewolf, que j’ai soigneusement évité grâce à un ami), ou que le précédent film de la plateforme avec l’actrice Mi Mi, charmante comme tout, mais qui ne m’a toujours pas démontré si elle avait ou non du talent, tant ces choix artistiques sont douteux, son précédent métrage ayant été Almost Human. Tiens, encore de la science fiction qui déviait vers autre chose. Mignonne à l’écran, assurément. Et semblant plutôt prendre ses rôles au sérieux. Dommage donc que les films, eux, ne le soient pas du tout. Dans Dream Hunting, vous aurez des blagues, un détective pas doué qui se la raconte, de la concurrence entre nos personnages, des rêves pleins de CGI et de fonds verts, l’araignée géante de la jaquette présente au début pendant 25 secondes, des pleurs, des larmes, de la niaiserie, et pour finir tout ça sur une bonne note, un final mettant encore en avant l’humour et la dualité entre nos deux héros. Bravo bravo. Merci mais non merci. Au moins, on évite la romance niaise ce coup-ci, ce qui permet au métrage d’être un poil meilleur.

Les plus

Le concept de base
Quelques scènes plutôt sympathiques
Mi Mi est bien mimi

Les moins

L’humour lourd et totalement foiré
Les CGI
Les moments dramatiques impossibles à prendre au sérieux
Trop court pour exploiter son concept et ses enjeux

En bref : Encore une mauvaise pioche venant de iQiyi, qui tente d’injecter de l’humour dans un concept de science fiction de base sympathique, avec des personnages du coup rapidement énervants.

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