HELL DRIVER 3D (Drive Angry) de Patrick Lussier (2011)

HELL DRIVER 3D

Titre original : Drive Angry
2011 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h44
Réalisation : Patrick Lussier
Musique : Michael Wandmacher
Scénario : Todd Farmer et Patrick Lussier

Avec Nicolas Cage, Amber heard, William Fichtner, Billy Burke, David Morse, Todd Farmer, Christa Campbell, Charlotte Ross et Tom Atkins

Synopsis : Milton est prêt à tout pour rattraper les fanatiques qui ont assassiné sa fille et kidnappé le bébé de celle-ci pour le sacrifier à la prochaine pleine lune. Avec la séduisante Piper, il se lance à la poursuite de Jonah King et ses adeptes, du Colorado à la Louisiane.

Ah Drive Angry, renommé Hell Driver en France, titre que je n’utiliserais jamais tant il me fait penser au film méchamment gore et fun de Nishimura Yoshihiro, Helldriver. Un bon gros plaisir coupable que voilà. Remettons nous dans le contexte de la sortie du film, en 2011. Pour beaucoup, la carrière de Nicolas Cage battait déjà de l’aile, bien qu’il avait livré des divertissements plus que sympathiques voir très bons les années précédentes (Kick-Ass en 2010, Bad Lieutenant en 2009), mais aussi quelques films bien plus discutables (Ghost Rider en 2007). Le voir, avec teinture blonde et cheveux longs, tuant à tour de bras dans un film R Rated, et donc sanglant, à coup de fusil à pompe, lunettes de soleil qui ne le quittent pas beaucoup, accompagné dans sa voiture par la belle Amber Heard, que l’on connaît surtout à l’époque pour All the Boys Love Mandy Lane (que je n’apprécie pas) ou The Ward, un Carpenter peu apprécié (que je préfère cependant à Ghosts of Mars), le tout avec un William Fichtner déchainé et clairement content d’être là à leurs côtés, ainsi que quelques seconds couteaux qui font toujours plaisir (Billy Burke, David Morse, Tom Atkins). Comment ne pas avoir envie ? Même si oui, en jetant un œil au poste de réalisateur, la peur peut nous envahir, puisque Patrick Lussier n’est pas un bon, et pire, n’avait livré que des mauvais films comme réalisateur jusque là, avec Prophecy 3, Dracula 2001, Dracula 2, Dracula 3 et My Bloody Valentine. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir défoncé. Donc à l’époque, j’avais donné une chance à Drive Angry. Je l’avais acheté pas cher en DVD, et ce fut le dernier film lors d’une soirée entre potes, avec probablement 4 litres d’alcool dans chaque bras, et bordel, on s’était éclatés dessus. Littéralement. Con, gore, vulgaire, allant à 100 à l’heure, et donc, ne se prenant aucunement au sérieux, tout en livrant quelques scènes d’action plutôt bien fichues.

10 ans après la sortie du film, j’ai revu Drive Angry, avec une certaine jubilation, celle de revoir un film apprécié, mais aussi un peu de peur, car le revoyant seul, et sans alcool dans le sang. Et vous savez quoi ? Ben c’était toujours fun. Evidemment, certains défauts sautent clairement au visage aujourd’hui, comme ces nombreuses incrustations 3D qui nous arrivent à la gueule dés que le réalisateur peut se le permettre, quelques CGI franchement discutables, dans leur animation, la physique, tout ça. Et puis en soit, le scénario, il est on ne peut plus simple, un pur scénario de série B, avec un Nic Cage échappé des enfers qui part à la poursuite du chef d’une secte qui détient sa petite fille et veut la sacrifier à la prochaine pleine lune, tout en étant lui-même poursuivit par le comptable, travaillant pour le diable, et donc devant le ramener à la maison. Ça sent la série B, ça a l’odeur de la série B, et ça n’essaye jamais d’être plus que ce qu’il devrait être. Et du coup, ben oui, ça marche. Surtout quand on pense qu’en 2011, Nicolas Cage sortait de pas mal de films à fort potentiels, mais souvent saccagés pour des raisons variées, et surtout, à la violence contenue histoire de pouvoir toucher un plus large public. Oui, je pense à toi Ghost Rider, mais aussi bien entendu à Season of the Witch (Le Dernier des Templiers), film souvent détesté, mais pas si honteux, du moins jusqu’à sa dernière bobine. Mais je m’égare. Drive Angry donc, ça va à 100 à l’heure. Cage est là car c’est l’occasion de tuer tout le monde, de faire un film ne visant pas une classification tout publics, tout en conduisant encore de belles bagnoles, car il adore ça. Amber Heard n’est pas la potiche à sauver, c’est une femme forte, qui cogne, flingue, et ne peut pas s’empêcher d’être vulgaire chaque fois qu’elle ouvre la bouche ou presque. Fichtner, je l’ai déjà dit, mais il semble s’éclater, maniant un second degré souvent délectable, car naturel et pas lourdingue. En fait, c’est simple, tout le casting semble s’éclater, et ça se ressent dans quasiment chaque scène.

Que ce soit cette improbable fusillades en pleine scène de sexe, mais où Nic, grand homme, n’arrêtera pas pour autant, ni ne quittera ses lunettes et son cigare de toute la fusillade, ou lorsque Tom Atkins ordonne à ses hommes de tirer dans les pneus de la voiture, traduction, dans la tête de Cage, c’est un festival souvent de n’importe quoi, mais qui fait sourire, qui fait passer un bon moment. Ça saigne, ça gicle, ça explose des membres au fusil, ça tranche des têtes au couteau, ça débarque en pleine course poursuite en écoutant à la radio du That’s the Way huh huh huh huh, et nous, si l’on adhère au délire, on s’éclate. C’est régressif, pas fin une seule seconde, difficile à prendre au sérieux et on peut le dire aussi, par moment foiré, comme lors de ces quelques scènes d’action utilisant des CGI, sans doute car bien trop ambitieuses pour le budget du film, pourtant confortable pour une série B aussi peu sérieuse, surtout en 2011. Et puis d’ailleurs, avec ce personnage damné, poursuivi autant qu’il poursuit, toujours sur la route, venant des enfers… est-ce qu’on ne pourrait pas considérer Drive Angry comme une petite revanche de la part de Cage pour Ghost Rider. Une preuve de ce qu’aurait pu être Ghost Rider, avec un réalisateur qui ne se serait pas prit au sérieux ? Possible. Moi, je le vois comme ça en tout cas. Et même si ce n’est pas du grand cinéma, qu’on ne parlera sans doute plus du film dans 10 ans (voir déjà aujourd’hui en fait), Drive Angry demeure un plaisir coupable, un Cage fort sympathique, et probablement le meilleur film de Lussier. Voir en fait son seul bon film !

Les plus

Une série B parfois jouissive
Des scènes bien débiles parfois
Ça ne se prend pas au sérieux, tant mieux
Le casting s’éclate

Les moins

Clairement pas du grand cinéma
Quelques CGI bien méchants
Un petit abus de 3D

En bref : Drive Angry, c’est con, couillu, sanglant, fun, tout le monde a du s’éclater sur le tournage, et ça se ressent. Si bien que oui, on passe un très bon moment malgré la simplicité de la chose et ses défauts.

3 réflexions sur « HELL DRIVER 3D (Drive Angry) de Patrick Lussier (2011) »

    1. Je crois comprendre que tu fais parti de ceux qui n’aiment pas du tout ce film 😀
      Ça ne m’étonne pas, c’est du gros B qui tâche, mais comme il ne tente pas d’être plus, ça passe pour moi, contrairement à un GHOST RIDER.

  1. Oui il est cool ce film. Découvert il y a quelques semaines avec plaisir. Bon casting (William Fichtner est déchainé) avec une petite ambiance PAINKILLER (le jeu).

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