The Yakuza Remasted Collection (2019 – Aventures – Playstation 4)

THE YAKUZA REMASTERED COLLECTION

Sortie : 2019 (11 Février 2020 en France)
Genre : Des heures et des heures d’aventures
Studio : Ryu Ga Gotoku Studio
Éditeur : Sega
Joué et testé sur : Playstation 4
Existe sur : Playstation 4, Xbox One et PC

Synopsis : Une compilation des épisodes 3, 4 et 5 de la saga Yakuza en version remastered pour les consoles de nouvelles générations.

Si durant les générations Playstation 2 et Playstation 3, la saga Yakuza a parfois eu bien du mal à exister hors du Japon, avec des traductions en Anglais pour les dialogues et des ventes très décevantes sur les deux premiers opus, puis une amputation du contenu pour le troisième opus, et une sortie avec un retard de juste 3 ans pour le 5ème opus, la saga Yakuza, soit Ryu Ga Gotoku est revenue en force lors de la génération suivante, celle de la Playstation 4. Longtemps d’ailleurs exclusivité Sony, la saga Yakuza existe maintenant sur PC mais également sur Xbox One. Un large pas en avant prouvant que la saga a enfin trouvé son public ? Sans doute, et ce depuis le succès public et critique de Yakuza 0, du spin of Judgment, puis du dernier Yakuza Like a Dragon, premier opus depuis un bail à avoir droit à des sous titres en Français, en plus d’un tout nouveau système de combat, qui a enfin décidé de tout renouveler, après avoir passé les sept précédents opus à casser des dents à un peu tout le monde dans les rues de Kamurocho, représentation fictive du fameux quartier de Kabukicho à Tokyo. Voir donc les opus 3 à 5 ressortir sur quasiment tous les supports, avec quelques améliorations et tout le contenu pour le 3, c’était une excellente nouvelle, surtout que pour le coup, remaster ou pas, ceux n’ayant jamais touché aux jeux auront de quoi faire, et les connaisseurs pourront enfin toucher à Yakuza 3 dans sa version complète, et même, pour les collectionneurs, avoir l’intégralité de la saga sur un seul support, que ce soit la Playstation 4 (ou 5 ?), Xbox One (ou Series X ?) ou le PC.

Alors techniquement, on ne va pas se mentir, les jeux ont un petit coup de vieux dans l’aile. Logique me direz-vous, surtout en ce qui concerne Yakuza 3 et 4, datant de 2009 et 2010. Cela s’en ressent en réalité surtout sur Yakuza 3, premier jeu de la licence passant sur Playstation 3, et devant donc exploiter un nouvel hardware, pas forcément développeurs friendly par ailleurs. Ça s’améliore au fur et à mesure des jeux donc, tout en restant quoi qu’il arrive des expériences à vivre. Alors on va y aller, doucement, opus après opus, à commencer par Yakuza 3, opus qui ne m’avait pas du tout convaincu à l’époque, et dont les coupes dans le contenu étaient assez énormes. Pertes de certaines activités, de certains mini jeux (le mahjong, le shogi, les massages), ou carrément de grosses activités (les bars à hôtesses). Bon alors on ne va pas mentir, c’est toujours le maillon faible de la saga. Lent avant de vraiment démarrer (trois bons chapitres à Okinawa où l’on doit s’occuper de gamins), histoire moins prenante malgré l’ampleur que celle-ci prend au fur et à mesure, comme toujours avec la saga, avec son lot de complots, de trahisons, de vérités qui explosent au grand jour, de sauvetages in extremis. Oui, tous les ingrédients sont là, mais la sauce prend un peu moins. Pourtant au départ, on prend plaisir à explorer cette nouvelle aire de jeu, Okinawa. Bon, on se heurte aussi à la lourdeur du gameplay, à de nombreux affrontements parfois un brin chaotiques quand on se fait encercler et que tous les ennemis nous attaquent en même temps, nous forçant à utiliser une boisson via le menu avant même de se relever.

Des défauts qui étaient déjà là à l’époque, et qui le sont toujours, après tout, ce n’est qu’un remaster, et non pas un remake. Seul ajout notable et plutôt intéressant, l’ajout de marqueurs de quête sur la carte, ce qui évite à Kazuma Kiryu, notre éternel héros, de devoir faire le tour de chaque map à chaque chapitre pour espérer tout dénicher. L’ajout de tout le contenu coupé à l’époque est également un plus, même si dans les faits, on ne va pas mentir, cela ne change pas grand-chose, surtout que le mahjong ou les bars à hôtesses, j’y passe des heures à chaque opus. C’est un plus indéniable, mais pas ce qui me fera passer plus d’heures sur le jeu. Non, car Yakuza 3 était, est et restera un des plus faibles de la saga. Son gameplay paraît un peu lent et pas encore bien calibré, visuellement, cela est un peu daté et rigide, encore plus lors des cinématiques, son histoire est toujours plus ou moins faible, et finalement, dans mon cas en tout cas, j’aurais abandonné les quêtes annexes et tout le contenu au fur et à mesure, pour terminer le jeu en ligne droite, en voir le bout, et revenir au quatrième opus. Car oui, Yakuza 4, c’était un peu mon préféré à l’époque de la Playstation 3. Celui que j’ai lancé directement après le 3, et où je me suis pris une claque directement dans la face. Il faut dire que là, le studio a vu les choses en grand. Certes, l’intrigue relocalise immédiatement à Kamurocho, et uniquement là-bas, mais ajoute suffisamment de nouveautés pour que l’ensemble paraisse, et bien, nouveau. Kamurocho se voit donc ajouté un parking sous terrain, relié à un petit centre commercial, qui permet de traverser la ville par en dessous. Dans le même ordre d’idées, on peut maintenant aussi atteindre les toits, utile pour récupérer quelques objets cachés, ou éviter la population un peu trop vivace. Mais surtout, Yakuza 4, c’est jouer quatre personnages différents, là où dans les trois précédents opus, on ne jouait que Kiryu.

Et bien terminé tout ça, d’ailleurs, on ne jouera Kiryu qu’en dernier, devant d’abord jouer Akiyama le prêteur sur gage au grand cœur, Saejima l’ancien Yakuza en prison depuis des années, mais également Tanimura, le flic dont les origines lui permettent d’accéder à un petit quartier jusque là inconnu des joueurs. Et c’est tout bête, mais jouer quatre personnages, voir des milieux un peu différents (la prison, le commissariat), ça donne un petit vent de fraicheur à la saga, et cela permet en plus quatre gameplay bien différents. Akiyama, avec qui l’on commence, reste encore aujourd’hui l’un de mes personnages préférés, entre son charisme, son attitude, et son jeu de jambes lors des combats qui en font un redoutable adversaire. Sejima, de par sa carrure, est beaucoup plus bourrin et encaisse mieux, tandis que Tanimura sera le dieu de l’esquive, nous forçant encore une fois à jouer différemment. Quatre personnages attachants, une intrigue qui monte jusqu’à un final dantesque dans un lieu bien connu, une bande son au top, des activités annexes et quêtes passionnantes et amusantes, Yakuza 4 a entre les mains une excellente formule, et je me serais surpris, bien que l’ayant déjà terminé à fond à l’époque, à me prendre au jeu, et à le retourner encore une fois dans tous les sens, dans une version quasi identique, mais plus fluide, et en HD donc. Et puis, mine de rien, on se sent chez nous, à déambuler une nouvelle fois à Kamurocho, que l’on connaît sur le bout des doigts, mais avec de nouveaux personnages. Un grand moment. Puis vint le saint Yakuza 5. Jeu qui faillit mettre un terme final à la saga chez nous, triste à dire.

Jeu que j’aurais du me procurer en import Japonais pour pouvoir le faire juste après avoir acheté le quatrième opus, tant le reste du monde aura du attendre trois longues années pour le voir débarquer, en digital only en plus, et après avoir touché à l’épisode 0. Oui, la vie est injuste parfois. Alors Yakuza 5, s’il m’aura fait par moment une impression un peu moins bonne que le 4 (et que j’arrive à expliquer aujourd’hui), c’est du tout bon. Cinquième jeu, cinq personnages jouables, cinq villes différentes, une aventure extrêmement longue, du contenu annexe qui déborde de tous les côtés. Si dans les faits, on retrouve encore une fois Kiryu, mais également Sejima et Akiyama, le jeu fait intervenir un petit nouveau, Shinada, ancien joueur de baseball, et en plus, nous fait jouer Haruka, pour la première fois, elle qui était là depuis le premier opus en 2005. Ce cinquième opus, dernier de l’ère Playstation 3, est forcément au top, apprenant des erreurs des précédents jeux, et se voulant généreux à tous les instants. Ainsi, chaque personnage aura cinq chapitres, avant un tout dernier épisode regroupant tout le monde à Kamurocho évidemment, et chaque personnage pourrait presque être considéré comme ayant son jeu à part entière, tant toutes les vingt heures, on change de personnage, et du coup, de style de combat, de personnages secondaires, de ville, et d’activités annexes.

Pour le coup, dans Yakuza 5, j’aurais trouvé par moment le contenu annexe un peu… envahissant, si bien qu’arrivé à la fin, non, j’aurais rushé le dernier chapitre. Car oui, chaque personnage a son activité bien à lui, qui permet de varier le gameplay, les plaisirs, et nous rajoute 20 mission annexes en moyenne, et quasiment toutes optionnelles. Si l’on débute avec Kiryu ce coup-ci, nous voilà dans une nouvelle ville, incognito, vivant dans un petit appartement, seul, et étant chauffeur de taxi. Et voilà donc qu’en parallèle de l’histoire, nous pouvons aller travailler, conduire prudemment dans les rues, accomplir des missions, puis faire des courses endiablées sur l’autoroute qui ne seront pas sans rappeler Crazy Taxi, surtout que le gameplay est résolument arcade. Sans oublier que notre bolide peut être intégralement customisé pour améliorer sa vitesse, la prise des virages, ou son apparence tout simplement, et qu’à cela vient s’ajouter les classiques quêtes annexes, l’apprentissage de nouveaux coups auprès de maîtres, et sans s’en rendre compte, voilà que l’on aura bien passé 25 heures sur le chapitre de Kiryu, avant un gros twist de fin de chapitre qui nous met sur le cul, et nous fera immanquablement passer à la suite rapidement, pour en savoir plus. Sauf que voilà, changement de personnage, changement de ville, changement d’activité, c’est un nouveau jeu qui s’offre à nous, en jouant Saejima dans une ville sous la neige, avec la possibilité d’aller en montage pour devenir un chasseur. Un bon moyen de récupérer de la nourriture, de la revendre, de se faire un peu d’argent (voir beaucoup), tout en accomplissant une longue histoire annexe, comme pour les missions taxis. Ça ira même jusqu’à nous faire affronter à coup de poings un ours ou fuir une tempête de neige à bord d’un scooter des neiges. Fun !

Surtout qu’à chaque fois, ce large contenu annexe vient s’ajouter tout naturellement à l’intrigue, Saejima ayant une dette envers son sauveur, ou parfois se retrouvera à devoir aller en montagne pour sauver un simple PNJ, qu’il aura rencontré par hasard lors d’une quête annexe en ville. Puis on change de nouveau de personnage, pour passer à un chapitre 3 mettant en avant à la fois Haruka et Akiyama. Akiyama, on le connaît. Récupérer des dettes, enquêter, botter des culs avec des coups de pieds vifs et toujours aussi jouissifs. C’est du côté de Haruka que Yakuza 5 fait un choix bénéfique, celui de changer radicalement son gameplay. On ne va pas demander à la jeune et frêle Haruka de se battre dans la rue contre des gangs, non. Elle, dont le rêve est de devenir idole, se retrouve avec une très longue quête annexe où il faudra faire ce que fait une idole. Participer à des émissions de télé, faire des petits concerts, rencontrer ses fans pour des séances d’autographes ou de serrages de main. Et affronter la concurrence pas très loyale. Ce qui promettait au final un grand changement, autant dans le gameplay que dans le ton, fonctionne à merveille, sans finalement jamais s’éloigner de l’ambiance Yakuza, puisque rapidement, le ton du milieu se fait plus sombre que prévu, moins innocent, et pas si éloigné que ça des autres intrigues, loin de là. Ce qui change par contre, oui, c’est le gameplay, puisque l’on se retrouve devant un jeu de rythme vraiment fun (à condition de ne pas être allergique aux chansons), et même par moment addictif.

Reste donc le nouveau personnage, Shinada, dont l’activité annexe a bien entendu à voir avec le baseball, sauf que, et bien, comme à l’époque, arrivé à ce stade, je voulais plutôt faire avancer l’intrigue qui a déjà révélé pas mal de ces cartes et arriver au grand final explosif. Et finalement, c’est ça mon regret avec Yakuza 5. Le contenu annexe est génial, généreux, bien pensé, mais sur la fin, j’ai finis par le trouver envahissant, et donc ralentissant le rythme de l’histoire. Evidemment, ça aurait été dommage de ne pas donner un contenu annexe aussi riche au nouveau personnage du jeu, mais dans ce cas, n’aurait-il pas été préférable de nous le faire jouer plus tôt, et de terminer avec Kiryu par exemple, comme le faisait le 4 ? J’ai du coup moins adhéré à ce personnage, tout comme à son gameplay, utilisant beaucoup plus les objets pour se battre, avec des coups rappelant le baseball. Mais là, ce défaut, c’est clairement à titre personnel. Car en soit, Yakuza 5 clôt l’ère Playstation 3 de la saga avec brio, générosité, contenu, une intrigue toujours énorme, complexe (tirée par les cheveux ?) et ses héros attachants. Et pouvoir y retoucher maintenant en remaster, en plus fluide, c’est génial. Une indéniable réussite. Et en soit, l’intégralité de ces remasters, vendus séparément en digital ou en intégrale à la fois en digital et en boite est clairement indispensable, à la fois pour les fans de la saga que pour ceux qui découvrent tardivement, même si pour le coup, face à tous les autres opus, plus récents ou alors ayant eu droit à des remakes, l’ensemble paraît vieillot par moment, daté. Mais n’est-ce pas ce qui leur donne tout leur charme ? Même si Yakuza 3 reste plutôt faible…

Les plus

Des jeux plus fluides
Retrouver les trois opus de l’ancienne génération
Tout le contenu enfin là pour Yakuza 3
Yakuza 4 et 5, toujours des jeux géniaux et riches en contenu
Des heures et des heures de jeu

Les moins

Yakuza 3 reste plutôt faible
Plus fluide, mais ça reste (trop) daté pour certains

En bref : Voilà l’occasion parfaite de découvrir ou redécouvrir trois grands jeux. Enfin, deux grands jeux et un jeu sympa. Yakuza 3 est enfin en version intégrale, même si c’est l’un des plus faibles de la saga, tandis que Yakuza 4 et 5 sont toujours aussi longs et riches, et un peu plus fluides qu’avant.

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