MASSACRE A LA TRONCONNEUSE (Texas Chainsaw Massacre) de David Blue Garcia (2022)

MASSACRE A LA TRONCONNEUSE

Titre Original : Texas Chainsaw Massacre
2022 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h23
Réalisation : David Blue Garcia
Musique : Colin Stetson
Scénario : Chris Thomas Devlin

Avec Elsie Fisher, Sarah Yarkin, Mark Burnham, Jacob Latimore, Moe Dunford, Olwen Fouéré, Jessica Allain, Alice Krige et William Hope

Synopsis : Melody, sa sœur adolescente Lila et leurs amis Dante et Ruth se rendent dans la petite ville de Harlow, au Texas, pour lancer une nouvelle entreprise. Mais leur rêve se transforme bientôt en cauchemar éveillé lorsqu’ils pénètrent sans le vouloir dans le monde de Leatherface, le dangereux tueur en série dont l’héritage sanglant continue de hanter les habitants de la région. Parmi eux, Sally Hardesty, unique survivante du tristement célèbre massacre de 1973, et bien décidée à se venger.

Il y a des sagas qui pour des raisons inconnues, ne veulent pas mourir. Même quand elles sont détestées du public, même lorsqu’elles ne rapportent pas d’argent. Oui, c’est étrange je sais. Et dans le cas de Massacre à la Tronçonneuse, qui rentre dans les deux catégories du dessus, il y a encore plus étrange, c’est le fait que si le premier opus de Tobe Hooper fut un succès, lui, avec 30 millions récoltés rien que sur le sol Américain pour un budget de même pas un million, il faisait le choix d’une horreur viscérale, poisseuse, mais finalement, peu visuelle. Quasiment pas de sang à l’écran, et donc, par extension, pas de gore du tout. L’opposé donc de toutes ces suites, même la première suite, signée elle aussi par Hooper, mais qui fera le choix de la comédie gore en 1986, et qui, si elle a ses fans (pas moi), n’a récolté que 8 millions en Amérique… pour un budget de quasi 5 millions, et donc, sans prendre en compte le marketing. On aurait pu (du ?) en rester là, mais la New Line récupère les droits après l’échec du second et la chute de la Cannon, et a dans l’idée de lancer une franchise carrément. Un troisième opus voit le jour en 1990, plombé par des soucis de production et une New Line tentant de virer un bon paquet des éléments gore du film, et c’est un nouvel échec, environ 5 millions récoltés en Amérique. Tout aurait pu finir là, sauf que Kim Henkel, coscénariste du premier film, veut livrer une nouvelle suite, ce qui sera pour lui la vraie suite de l’original. Malheureusement, il signe sans doute le pire film de la franchise et un film horrifique tout simplement raté, qui, malgré une sortie chaotique en deux temps (sortie en 1995, ressortie en 1997) ne récolte même pas 200 000 dollars. Il faut donc attendre la mode des remake au début des années 2000 pour voir la saga revenir avec un premier remake en 2003, qui lui pour le coup, cartonne, avec tout de même 107 millions à l’international, pour un budget de même pas 10 millions, et des critiques plutôt positives. Succès oblige, une préquelle débarque 3 ans après, le budget monte à 16 millions, mais les recettes descendent à environ 40 millions en Amérique, et dans l’indifférence totale ailleurs. La fin ? Non, ça change juste de studio pour arriver chez Millenium Films et Lionsgate, et pour profiter de l’engouement de la 3D, voilà Texas Chainsaw 3D en 2013, opus ridicule et inutile, qui néanmoins, récoltera un peu moins de 50 millions dans le monde. Elle marque une volonté en tout cas de surfer sur la mode de la 3D oui, mais aussi la mode nostalgique qui s’installe doucement, en se voulant être une suite à l’opus original…

Un peu comme Leatherface, débarquant en 2017, qui se veut être ce coup-ci la vraie préquelle de l’original, et qui en plus de mauvaises critiques, sort de manière confidentielle et ne récolte même pas 2 millions en tout. Un four monumental qui fait encore changer la licence de studio, mais ne la fait pas tomber dans les abimes, puisque voilà que Texas Chainsaw Massacre sort début 2022 sur Netflix. Netflix sans doute bien heureux de ramener sur son catalogue tout ce que les autres studios refusent de sortir, ou ne peuvent plus sortir depuis 2020. Car la rumeur dit que les projections tests du film furent tellement désastreuses que sa sortie cinéma fut annulée, et le film donc récupéré par Netflix, qui prouve donc bien que la plateforme préfère la quantité plutôt que la qualité. Mais tout ceci est néanmoins assez étrange, puisqu’après vision de la bête, très courte bête puisqu’en virant le générique de fin, on se retrouve devant un petit slasher d’1h14 à peine, c’est que si ce n’est pas vraiment bon (faut pas pousser), il y a néanmoins ici un grand pas en avant. Sans doute car la majorité des épisodes sont catastrophiques, mais Texas Chainsaw Massacre 2022, ce n’est pas très bon, mais c’est plutôt divertissant et fun à regarder. En gros, c’est nul mais on passe un bon moment devant. Alors qu’il tombe dans les nombreux travers de toutes les suites (vouloir choquer par le gore plutôt que par une ambiance, un Leatherface peu crédible, des personnages têtes à claques). Mais il a pourtant pour lui quelques atouts, quelques bonnes idées, et surtout, une mise en scène qui a parfois de bonnes idées (ça manquait depuis un bail ça), du vrai gore qui tâche et qui évite les désastreux effets de l’épisode 3D. Le tout se déroule donc 50 ans après les événements du premier film quasi. Leatherface est toujours là, mais aussi Sally, héroïne du premier film, qui malheureusement n’est plus jouée par Marilyn Burns pour des raisons évidentes, mais par Olwen Fouéré. Un personnage que l’on fait revenir, hanté par les événements, déterminé à en découdre avec le tueur, ce qui n’est pas sans rappeler un certain Halloween de 2018, qui jouait dans la même cour, avec les mêmes ambitions (effacer les suites, être la vraie suite, retour des personnages, vengeance). Pourquoi pas.

Même si d’entée de jeu, ce sont les nouveaux protagonistes qui choquent, tant ils se montrent énervants. Dans l’ère du temps oui, et au moins le réalisateur ne prend clairement pas leur parti. Il est d’ailleurs au final plutôt sympathique de noter une réelle évolution dans le propos. Dans le sens où le premier film dépeignait une famille de cannibales certes, mais avant tout par nécessité, après la fermeture des abattoirs, la crise et tout ça (même si on est d’accord, ils étaient tarés), cette suite fait évoluer un peu les choses. Oui, les jeunes sont tout ce que l’on déteste dans les nouvelles générations, en se faisant superficiels, en étant pour des causes pour se faire bien voir et car être influenceur, ben ça rapporte de l’argent et tant pis pour l’intégrité, alors que le vieux Texan, oui il est armé, il a une grosse voiture, mais il n’est pas plus con qu’un autre, et il ne fait chier personne finalement. Ça change des précédents films où le Texas était presque diabolisé, et où le traitement des seuls personnages positifs était… discutables ? Non car le seul personnage positif du précédent film mourrait sans raison et dans l’opus 3D, rejoignait la cause sanglante de Leatherface, donc bon, excusez du peu ! Dommage que le réalisateur et son scénariste soient ici si maladroits dans les messages qu’ils veulent véhiculer et dans le traitement des personnages de manière générale. Mais bon, depuis le temps, le public en général ne va plus regarder un Massacre à la Tronçonneuse pour son ambiance, mais bel et bien pour sa violence, alors qu’en est-il ? De ce côté là, c’est plutôt réjouissant. Il faut attendre avant que ça démarre vraiment, évidemment, comme tout slasher, avec l’élément déclencheur, mais une fois que ça débute, c’est un festival, avec des morts par dizaines, notamment dans la scène du bus, des membres tranchés, des têtes explosés, des corps coupés en deux. Ça se lâche, et ça rend plutôt bien visuellement.

Pour les connaisseurs d’ailleurs, on notera la présence au casting dans des rôles très mineurs de deux têtes connues. Alice Krige déjà, en vieille dame chassée de chez elle, que l’on connaît dans le genre pour La Nuit Déchirée en mère assez sauvage tuant à coups d’épis de maïs (oui oui), ou en grande méchante dans Star Trek Premier Contact. Dans le rôle du shérif, c’est William Hope que l’on récupère, toujours inutile, toujours voué à mourir, comme dans Aliens le Retour chez Cameron ou Hellraiser 2 chez Tony Randel. En tout cas, nous avons fait le tour. Un scénario maladroit mais avec quelques pistes, une mise en scène qui a parfois quelques idées et qui se fait malgré tout assez soignée, du gore qui tâche, et un Leatherface censé avoir 50 ans de plus que dans l’original mais qui tape toujours des sprints, il est fort Ah, et Sally ? Et bien comme pour se moquer du retour du personnage clé dans le récent Halloween, Sally revient mais finalement, ne sert pas à grand-chose. Ce qui amène une scène assez intéressante d’ailleurs, où elle fait face à Leatherface, traumatisée, voulant régler ses comptes, et est impuissante en comprenant que lui ne se souvient pas d’elle, que ses amis n’étaient que des victimes parmi d’autres en réalité. Un petit moment de certes même pas une minute, mais qui prouve que sous tout ce bordel, et ce slasher finalement pas terrible et bien cliché, il y a quelque chose qui ne demandait qu’à sortir. Mais qui se prend un coup de tronçonneuse l’instant d’après, faut pas pousser. Est-ce que je le conseille ? Non ! Est-ce que j’ai passé un bon moment ? Au final, oui.

Les plus

C’est gore
C’est très court
Quelques plans qui ont de la gueule
Des idées dans le fond

Les moins

Un traitement souvent maladroit
Papy Leatherface il a toujours la pèche à son âge
Gore oui, mais jamais vicéral
Des personnages souvent tête à claques

En bref : Neuvième opus de la franchise, 4ème film se voulant être LA suite de l’original, bon disons le clairement, ce n’est pas franchement bon. Maladroit souvent, gore outrancier, personnages peu intéressants. Néanmoins, après deux catastrophiques opus, c’est un pas en avant, ça reste plutôt soigné visuellement, le gore est bien fait et sans 3D.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Gory
♥ It’s a very short film
♥ Some shots are pretty good
♥ Some ideas, hidden in the background
⊗ The treatment is often… strange let’s say
⊗ Leatherface is now a grandpa, but still, he can run and everything!
⊗ Gory, yes, but no atmosphere
⊗ The main characters, you often want to punch them
Ninth film for Leatherface, and fourth film trying to be the true sequel to the first one… let’s be honest, it’s not really good. The characters are not interesting, it’s gory but over the top, but it’s a bit better, a step in the right direction, with good visuals, good special effects and no 3D.

4 réflexions sur « MASSACRE A LA TRONCONNEUSE (Texas Chainsaw Massacre) de David Blue Garcia (2022) »

    1. C’est loin d’être le pire de la saga, et si tu tombes dessus, il est tellement court que tu ne perdras pas beaucoup de ton temps (ni de tes tripes 😉 )

  1. Tu as raison. Ce n’est pas bon mais pas nul non plus, faut pas pousser. Y’a des trucs à sauver comme la mise en scène, quelques scènes gore efficaces et un ou deux personnages réussis (le Sudiste qui n’est pas diabolisé tiens !). Je dis bien un ou deux car tous les autres sont insupportables comme tu dis, par conséquent on est contents quand ils se font dézinguer mais ça retire du suspense, car on n’a pas peur pour eux… Et qu’ils sont cons ces personnages-là punaise, et l’autre qui grimpe dans le bus sans appeler les flics après avoir trouvé son pote tranché, et l’autre qui… Bref. C’est un festival.

    Mais oui, ça se laisse voir comme on dit dans le jargon.

    1. Disons qu’il faut relativiser, et que le film, au moins, tente. Car la saga, passé le premier opus, n’a jamais brillé (je déteste le second qui a ses fans, le troisième remonte la pente mais la production a un peu détruit le film, le 4 est un des pires films de genre existants, le remake et sa préquelle je ne suis pas fan, les deux derniers mouais, surtout l’opus 3D catastrophique). Mais là, en plus, c’est hyper court, et voilà, quelques scènes restent efficaces, il y a quelques tentatives, du coup, ça se regarde. C’est le genre de film où on se dit « c’était nul mais j’ai passé un moment sympa devant ». Et donc toi tu as toujours ton abonnement Netflix. Si tu veux, j’ai vu hier la série animée basée sur CYBERPUNK 2077. Et c’était bien cool, pour une fois je vais dire du bien d’un truc Netflix… bien entendu pas du tout produit par Netflix haha.

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