INTERCEPTOR de Matthew Reilly (2022)

INTERCEPTOR

Titre Original : Interceptor
2022 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 1h38
Réalisation : Matthew Reilly
Musique : Michael Lira
Scénario : Matthew Reilly et Stuart Beattie

Avec Elsa Pataky, Luke Bracey, Aaron Glenane, Mayen Mehta, Rhys Muldoon, Belinda Jombwe, Marcus Johnson et Colin Friels

Synopsis : Dernier officier opérationnel sur une base de défense antimissile isolée, elle livre le combat de sa vie contre des terroristes qui pointent 16 ogives nucléaires volées sur les États-Unis.

Hey, vous vous souvenez de cette horde de DTV d’action qui ont envahis les secondes parties de soirées sur M6 ainsi que les vidéoclubs à l’époque ? Notamment à partir du milieu des années 90, jusqu’au milieu des années 2000 ? Mais si, elles mettaient souvent en scène des acteurs rescapés des années 80 à la carrière descendante, comme Jean-Claude Van Damne, Dolf Lundgren, Chuck Norris, Charles Bronson et j’en passe. Et bien après The Gray Man (enfin, techniquement, avant) qui voulait se la jouer action des années 90 mais avec le conséquent budget de 200 millions de dollars, nous voici avec Interceptor, qui lui respecte à la lettre le parfait petit cahier de charge de ces produits aujourd’hui éteints. Un méchant très méchant, un lieu presque unique, une héroïne plus forte que tout le monde qui est le seul rempart entre de méchants terroristes et le sort de l’Amérique, à grands coups de coups de poings dans la gueule et de headshots. Le tout sans oublier les punchlines, les personnages qui ont du répondant, ni le personnage peu doué que doit se coltiner le personnage principal tout le long, les différents sous-fifres juste là pour y passer et même le sous-méchant casse-couille qui périra des mains du grand méchant… Est-ce que ça marche ? Tout dépend si vous êtes clients de ce genre de métrages aux prétentions artistiques absentes, qui veulent tout miser sur l’action alors qu’on ne va pas se mentir, on a bien mieux ailleurs, dont le look visuel semble totalement cheap, dans le genre, trois pièces créées en studio. De là à dire que Netflix tente d’inonder son catalogue avec des films juste là pour faire office de fast food à voir avant de dormir, il n’y a qu’un petit pas que je franchis une nouvelle fois.

Autant un petit spectacle décérébré, pas prise de tête, mais qui fait le boulot malgré son manque de budget et/ou de talent, je ne dis pas non, il faut savoir juger les films pour ce qu’ils sont. Mais que Netflix, qui se voulait la terre offrant aux réalisateurs une liberté totale, s’engouffre en sautant les deux pieds devant dans cette méthodologie, c’est tout de suite plus dommage. Pourquoi financer et produire des produits aussi génériques ? Enfin, au moins, cela nous permettra de voir Elsa Pataky botter des culs dans le premier rôle, elle qui est de toute façon surtout connue du grand public pour son rôle récurent dans la saga Fast and Furious, de l’épisode 5 à 8 (il me semble). Mais qui, pour moi, restera toujours cette jeune et jolie créature pouvant arracher avec ses dents des pénis chez Brian Yuzna. La bonne époque comme on dit. En bref, notre petite dame, militaire, se retrouve affectée à une base en plein océan, seul lieu permettant d’arrêter de possibles attaques nucléaires contre les Etats Unis. Forcément, dés le jour de son arrivée, voilà qu’une attaque a lieu, un groupe terroriste voulant mettre la base hors d’état afin de pouvoir lancer 16 missiles sur les plus grandes villes Américaines. Donc on a les méchants très méchants qui se trouvent des excuses pour faire ce qu’ils font, à savoir « oui mais non on est des vrais patriotes le pays va mal y a trop d’étrangers lol », alors qu’en réalité, il y a toujours la seule et unique bonne raison derrière tout ça, l’argent. Face à eux, Elsa Pataky, presque seule contre tous, mais vu l’inutilité des autres personnages, non on pourra le dire, seule contre tous, qui a du répondant, connait le point faible de ses ennemis, sait se battre, sait se servir de flingues, et se relèvera toujours pour son pays, même après un coup de couteau ou une balle dans l’épaule, car c’est ça, la vraie patriote.

Rien de bien surprenant, ni rien de franchement motivant. Comme je le disais en introduction, on a vraiment l’impression de voir un petit DTV fauché des années 90, avec principalement une pièce pendant 80% du film, à savoir le centre de contrôle de la base, et seulement une poignée d’acteurs, la plupart des seconds rôles périssant rapidement, et le film se retrouvant être un banal film d’action doublée d’une partie de cache-cache entre trois ou quatre acteurs. On économise comme on peut ma bonne dame. Est-ce mauvais ? Alors pas totalement, car un peu comme à l’époque, le film a été tourné à l’économie, et donc ménage ses effets. Quasiment pas de numérique, de vrais décors même si très peu nombreux, des acteurs qui font ce qui peuvent avec ce qu’on leur donne, c’est-à-dire certes pas grand-chose, mais pour ce genre de métrage, ça suffit amplement. Elsa Pataky, à défaut d’avoir fait de grands choix de carrière, semble s’investir dans ses rôles, notamment physiquement, pour les scènes musclées. En parlant de scènes musclées, le scénario est à l’image de l’action. Non pas que l’on attendait Interceptor pour son scénario, mais que sa narration étant très classique, rien ne viendra surprendra. Les situations s’enchaînent, et comme tout va vite, le danger n’est que ponctuel, et très rapidement contrecarré, avant le prochain danger, ou le prochain ennemi. Au moins, tout ça ne dure qu’un poil plus de 90 minutes, le minimum syndical donc, et a donc la gentillesse de ne pas prendre trop de notre temps. Par contre, aussi moyen et basique soit le spectacle, il faudrait dire au compositeur que sa partition pour le final, elle est quand même à chier ! Tout comme les scènes de Chris Hemsworth, mari d’Elsa Pataky, et accessoirement producteur du film à la « gloire » de sa femme.

Les plus

Elsa Pataky investie, c’est indéniable
Ça a l’odeur des 90s
En débranchant le cerveau, ça se regarde

Les moins

Un spectacle basique et primaire
Les personnages, clichés sur patte
L’héroïne indestructible
La musique, souvent insupportable
On a vu tellement mieux ailleurs

En bref : Interceptor, c’est un retour à ces héros se dressant seul entre des terroristes et la destruction de l’Amérique, le tout en se prenant grave au sérieux et avec une petite odeur des années 90. Mais du coup, en plus de ne pas surprendre et d’être affreusement générique, ça en récupère aussi tous les défauts.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Elsa Pataky is invested in the film, it’s clear
♥ It smells like the 90s
♥ If you turn off your brain, you can watch it
⊗ A basic and primal entertainment
⊗ The characters, damn so many clichés
⊗ The main character, indestructible
⊗ The musical score is awful
⊗ We saw so much better elsewhere
Interceptor is a throw back to those movies with a hero standing alone between terrorists and the United States, with a serious tone and the smell of the 90s. But it’s actually too serious, not surprising, and it gets all the bad elements of those films too.

2 réflexions sur « INTERCEPTOR de Matthew Reilly (2022) »

  1. C’est débile mais ça fait passer un bon moment si on est un peu nostalgique d’une certaine époque (actioners 80/90 / vidéoclubs, etc.). C’est mon cas donc oui, j’ai trouvé ça con, voire très con, mais chouette et divertissant. Dommage que ce film se perde malgré tout dans des discours vraiment lourds pour cocher les cases de l’agenda de compagnies telles que Netflix… Les femmes victimes de harcèlement sexuel, les mecs qui sont de vrais beaufs, les suprémacistes blancs, etc. Le film n’y va pas avec le dos de la cuillère. QUE C’EST LOURD.

    1. Je me doutais que son côté 90s et par la même occasion son manque d’ambition en visant ce genre de spectacle te parlerait ^^ Je n’ai pas trouvé ça désagréable, mais je sais pas, la sauce a tout de même eu un peu de mal à prendre avec moi. Malgré sa courte durée, malgré l’actrice investie que j’apprécie.
      Les petites cases à cocher, du moins pour le background de l’héroïne, ça aurait pu être un plus, ajouter un peu de fond, mais bon, quand tu vois en effet l’écriture à côté de tous les mecs (le traitre par exemple), difficile de prendre tout ça vraiment au sérieux.

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