WELCOME TO THE OCCULT FOREST (オカルトの森へようこそ) de Shiraishi Kôji (2022)

WELCOME TO THE OCCULT FOREST

Titre Original : オカルトの森へようこそ
2022 – Japon
Genre : Série TV
Durée : 6 épisodes de 24 minutes
Réalisation : Shiraishi Kôji
Scénario : Shiraishi Kôji

Avec Hotta Mayu, Kakei Miwako, Shiraishi Kôji, Iijima Hiroki, Uno Shohei, Nakano Hideo et Iketani Nobue

Synopsis : Le réalisateur Kuroishi Kôji se rend en pleine montagne avec son assistante Ichikawa Miho pour enquêter sur des événements paranormaux et possiblement en faire un film, espérant livrer son chef d’œuvre. Sur place, ils rencontrent une jeune femme dérangée, Miyoshi Maria, fan du travail du réalisateur, mais des événements étranges se produisent très rapide, et le réalisateur et son équipe vont devoir prendre la fuite dans les montagnes, aidés par des personnages hauts en couleurs.

Avec son précédent métrage en 2020, le très sympathique A Beast in Love, Shiraishi Kôji semblait enfin mettre un terme à sa malédiction, celle qui le forçait à revenir très (trop) souvent au found footage, aux films caméra portée, aux faux documentaires, genre qui certes l’avait lancé en 2005 lorsqu’il signait Noroi après plusieurs métrages et courts métrages plus confidentiels (Ju-Rei, Dead Girl Walking, un sketch pour Dark Tales of Japan). Et bien je m’étais bien trompé, puisque pour 2022, il nous revient avec Welcome to the Occult Forest, une série de six épisodes de 24 minutes environ, décliné ensuite en long métrage avec un petit The Movie après son titre, résumant la série avec une petite poignée de différences et une ouverture de 10 minutes en plus entre le réalisateur et son assistante. Et surprise, c’est du found footage, encore ! Oui, après Noroi, Occult, Shirome, Cult, Cho Akunin et tant d’autres, Shiraishi n’en a toujours pas terminé avec le genre. Et alors que ça ne me mettait pas forcément en confiance dés le départ, et bien le métrage, ou plutôt la série, fut une très agréable surprise, avec un format fonctionnant bien et évitant donc la lassitude, et sachant disséminer de belles surprises au fur et à mesure que tout cela avance. Seule véritable ombre au tableau au départ, c’est clairement qu’avec son format série, le film nous offre un générique au début de chaque épisode, avec présentation des personnages, et du coup, quelques surprises sont annoncées cash dés le début. Mais ce qui frappe en réalité, c’est que finalement, Welcome to the Occult Forest semble avoir clairement une certaine ambition narrative, et cette ambition, on pourrait dire que c’est clairement de boucler la boucle. Serait-ce donc la fin d’un cycle ? Possible, lorsque l’on remarque que Shiraishi lui-même joue encore en quelque sorte son propre rôle, le réalisateur au nom à peine camouflé (Kuroishi Kôji), que son assistante lui rappelle que son plus grand film dans le même genre date d’il y a 10 ans, et que quelques « surprises » s’invitent donc au casting.

Oui, Uno Shôhei est également au casting dans un rôle qui ressemble par moment énormément à d’autres qu’il aura déjà eu chez le réalisateur, tandis que Iijima Hiroki rejoint le casting dans un rôle qui n’est pas s’en rappeler un des rôles les plus marquants de Cult, que Shiraishi signa en 2013. Un peu comme si le réalisateur livrait un métrage, enfin une série ici, se déroulant dans le même univers que tous les autres, et venant mettre un terme à presque 20 ans de développement. Ou alors ce ne sont que des hommages et clin d’œil, mais moi je préfère clairement y voir une boucle bouclée, ce qui donne un aspect bien positif à l’ensemble. Nous y suivons donc le réalisateur Kuroishi, filmant avec sa caméra tous les événements, et qui se rend en pleine montagne avec son assistante pour enquêter sur une vidéo mettant en avant une chute de météorites et des créatures surnaturelles. Evidemment, ça ne va pas tarder à mal tourner, et nos personnages, après une interview étrange sur la jeune Maria, vont se retrouver en pleine forêt, à devoir fuir pour leur vie, rencontrant en chemin d’autres personnages, et se retrouvant face à un culte qui ne cherche rien de moins que la fin du monde ! Des petits enjeux donc ! Et au final, et bien c’était super sympa. Shiraishi fait du Shiraishi, mélangeant donc moments sérieux, moments grotesques, humour, et trouve un équilibre certes par moment fragile, et sans doute un peu modéré vu que la série fut tournée pour la télévision, mais qui fait bien plaisir. Mais oui, Wowow Télévision oblige, Welcome to the Occult Forest n’est pas l’œuvre la plus sanglante de Shiraishi, loin de là, même si par instant, notamment dans le dernier épisode, il parvient à le justifier. Et il n’abandonne absolument pas son côté grotesque, comme le prouve ce moment dans le bus durant l’épisode 3, assez savoureux d’ailleurs.

Pas de temps morts, une maitrise du genre dont l’on ne doutait absolument plus après tant d’années à travailler sur le genre et à se perfectionner, un casting qui fait plaisir, des notes d’humour qui amusent, un ton entre le grotesque, l’horreur pure et l’ironie qui donne un côté résolument fun à l’ensemble, et un format série qui évite la lassitude et qui passe donc bien, permettant de voir l’aventure par épisodes de 24 minutes, un format au final très digeste. Au final, on pourra plutôt reprocher à l’œuvre de Shiraishi l’utilisation, notamment au début, de CGI à la qualité discutable et pas toujours très bien incrusté durant les premiers épisodes. Alors qu’il démontre toujours une belle maitrise de sa caméra, une maitrise du ton, et surtout, une maitrise lorsque Welcome to the Occult Forest fait appel à des effets pratiques ou à des chorégraphies, étonnamment très solides, et encore plus étonnant puisqu’on le sait, le found footage est souvent une opportunité de torcher certains éléments en faisant trembler la caméra dans tous les sens. Ici, l’illusion du plan séquence fonctionne même si l’on se doute à quelques moments des coupes, lorsque la caméra descend pour filmer le sol lors de la fuite des personnages par exemple. Mais qu’importe, dans son ensemble, la série est solide, agréable, parfois surprenante, parfois plus prévisible puisque s’inscrivant dans l’œuvre déjà existante du réalisateur. Quand au film, et bien malgré sa nouvelle ouverture de 10 minutes, c’est un peu la même chose, l’impression de plan séquence renforcée puisque sans coupures et sans générique toutes les 25 minutes. Mais si vous voyez l’oeuvre sous un format, inutile de voir l’autre !

Les plus

Un found footage sérieux et bien fichu
Un format série qui fonctionne
Un ton souvent grotesque
Au final assez fun
Un casting d’habitué

Les moins

Des CGI à la qualité variable
Produit pour la télévision, donc visuellement peu graphique

En bref : Si Shiraishi revient encore et toujours ici au found footage pour sa série, ensuite déclinée en film la même année, et bien il tire son épingle du jeu, non seulement car sa série est solide techniquement, prenante, et contient ce qu’on attend de lui (du grotesque, de l’horreur), mais car la série semble s’inscrire clairement dans la continuité du reste de son œuvre.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A seriously done found footage
♥ It works pretty well as a TV show
♥ The grotesque of Shiraishi’s work is here
♥ It’s a fun ride
♥ A cast we know and like
⊗ The digital effects, bad during the first episodes
⊗ As it’s produced for TV, it’s visually clean (not too much blood and violence)
If Shiraishi comes back again to the found footage’s style for this TV series, then re-edited as a movie later the same year, well, it’s pretty good. Technically well made, interesting, with a few horror and grotesque’s elements, but also, it can be seen as an « end » to all his previous works.

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