BULLET TRAIN de David Leitch (2022)

BULLET TRAIN

Titre Original : Bullet Train
2022 – Etats Unis / Japon
Genre : Action
Durée : 2h07
Réalisation : David Leitch
Musique : Dominic Lewis
Scénario : Zak Olkewicz d’après le roman de Isaka Kôtarô

Avec Brad Pitt, Joey King, Aaron Taylor-Johnson, Brian Tyree Henry, Andrew Koji, Sanada Hiroyuki, Michael Shannon, Sandra Bullock et Benito A Martinez Ocasio

Synopsis : Ladybug est un assassin malchanceux et particulièrement déterminé à accomplir sa nouvelle mission paisiblement après que trop d’entre elles aient déraillé. Mais le destin en a décidé autrement et l’embarque dans le train le plus rapide au monde aux côtés d’adversaires redoutables qui ont tous un point commun, mais dont les intérêts divergent radicalement… Il doit alors tenter par tous les moyens de descendre du train.

Le Japon, un train à grande vitesse, des tueurs, des néons, de l’action, un côté Guy Ritchie, un spécialiste des cascades à la réalisation et un casting en or, qu’est-ce qui pourrait mal tourner avec ce Bullet Train ? Que l’on se retrouve avec le réalisateur de Atomic Blonde et Deadpool 2, bon lorsqu’il s’agît de filmer l’action, moins pour tenir en haleine le spectateur sur une histoire de deux heures, et un film donc durant bien trop longtemps pour le peu qu’il raconte. Ce qui n’en fait pas un mauvais film pour autant, mais clairement pas une bombe ou le film de l’été 2022. Bullet Train donc, ça veut un peu se la jouer Guy Ritchie, avec cette multitude de personnages, pour la plupart des tueurs, qui se retrouvent autour d’une mallette dans le Shinkansen, en gros le TGV Japonais, en plus rapide et beaucoup plus propre. Un ton clairement axé sur l’humour, des dialogues acérés, des acteurs qui se font plaisir, des situations improbables, et donc une mallette, que notre tueur principal au nom de code de Ladybug doit récupérer, sauf que sur sa route, il croisera également deux jumeaux (jumeaux ??), un homme voulant venger son fils qui est dans le coma, un chef de clan et divers autres tueurs venant d’un peu partout. Oui, on est clairement dans une formule bien connue du genre. Avec cette mallette que tout le monde veut, comment ne pas penser par exemple à Pulp Fiction (même si là, on connaitra le contenu de la mallette), comment ne pas penser à Snatch et autres films du genre avec cette multitude de personnages qui se croisent dans un lieu unique, le tout sur un ton se voulant résolument cool ?

Et on ne va pas se mentir, le film est divertissant. Quelques mouvements de caméra font mouche, les éclairages sont jolis pour la plupart, le casting semble s’éclater, et puis il y a de multiples scènes d’action, certaines joliment chorégraphiées, d’autres clairement over the top et donc moins bien glorieuses. Mais en soit, la proposition de David Leitch est sympathique et à de quoi attirer le public, avec un divertissement pas prise de tête, qui accumule les situations. Était-il utile par contre de faire durer tout ça plus de deux heures ? Ne dit-on pas que les meilleures blagues sont les plus courtes ? Si Bullet Train avait été un divertissement sérieux, dénué d’humour, et donc avec des moments dramatiques qui fonctionnent et un ton résolument sombre, la durée aurait pu passer, se justifier. En l’état, Bullet Train fait plus l’effet d’un vrai train, où l’on subit de temps à autres un arrêt de quelques minutes, et donc où le contenu proposé n’intéresse plus. La proposition du réalisateur trouve alors ses limites. Elle n’est pas mauvaise, mais elle semble parfois s’étirer, et du coup, par extension, certaines tentatives d’humour deviennent parfois un peu lourdes, certains rebondissements en deviennent prévisibles, et dans sa dernière ligne droite, bien moins convaincante d’ailleurs, on en vient à se demander quand est-ce que ça va s’arrêter ? Et encore une fois, c’est dommage, car Bullet Train a également de belles choses à proposer, comme des scènes d’action propres la plupart du temps. Mais aussi son casting, constitué de quelques belles têtes qui se font clairement plaisir. Brad Pitt est égal à lui-même, il a la classe, il est convaincant. A ses côtés, le reste du casting n’a d’ailleurs pas à rougir.

Que ce soit Aaron Taylor-Johnson (Kick-Ass), Sanada Hiroyuki (Ringu, Mortal Kombat), ils se font tous plaisir avec des personnages souvent assez perchés qui vont devoir à un moment ou à un autre en venir aux poings, aux flingues ou aux katanas. En plus, l’idée d’un film d’action parfaitement lisible se déroulant dans un train en marche, et donc, où les personnages tout comme l’action n’ont d’autre choix que d’aller de l’avant, c’était une bonne idée, et de quoi oublier la catastrophiquement plate scène d’action dans le train du récent Matrix Resurrections. Preuve que le film ne manque pas d’atouts pour attirer le public. Mais son côté cool et second degré, qui est durant la première heure sans doute une de ses forces, devient rapidement une petite épine dans son pied. Pourtant, ne serait-ce que 20 minutes en moins et moi aussi j’aurais été du même avis que certains ayant adoré le métrage, le trouvant fun de la première à la dernière image. J’en sort néanmoins déçu, alors que je partais sans préjugés, et sans rien en attendre. Mais encore une fois, non pas que le film soit mauvais. Et quitte à rester dans la filmographie de son réalisateur, le film a au moins le mérite d’être sacrément moins lourd qu’un Deadpool 2, et en se prenant moins au sérieux, ne s’emmêle pas les pinceaux dans son scénario comme Atomic Blonde (que j’avais malgré tout apprécié lui).