UNHINGED de Dan Allen (2017)

UNHINGED

Titre Original : Unhinged
2017 – Angleterre
Genre : Slasher
Durée : 1h33
Réalisation : Dan Allen
Musique : Aaron Strefford
Scénario : Dan Allen et Scott Jeffrey

Avec Kate Lister, Lucy-Jane Quinlan, Becca Fletcher, Lorena Andrea, Michelle Archer et Ben Jones

Synopsis : Quatre meilleures amies américaines décident de prendre les chemins de traverse pour se rendre à un mariage en Angleterre, sur leur chemin un secret meurtrier oblige les filles à s’échouer dans les bois, où elles découvrent une maison occupée par Mlle Perkins.

Qui se souvient de Unhinged de Don Gronquist, ce petit slasher de 1982 ? Personne je crois bien. Il faut dire que le film n’est pas un grand film malgré une certaine ambiance sympathique, était assez lent, assez fauché, et ne faisait que surfer sur la vague du slasher du début des années 80, avec trois jeunes femmes victimes d’un accident de la route et qui se retrouvaient hébergées dans une maison de campagne par une vieille femme. Et bien voilà qu’en 2017, quelqu’un a décidé d’en faire un remake. Remake oubliable et oh combien mauvais d’un film oublié et oubliable donc. Car Unhinged version 2017 de Dan Allen n’est pas bon, inutile, et reprend maladroitement les twists de l’original pour fournir un produit à l’image de l’original, à savoir lent, fauché, mais sans la sympathie que l’on pouvait avoir pour lui. De trois amies qui se rendent à un festival, on passe à quatre Américaines qui se rendent à un mariage. D’accident de la route, on passe à un stalker rencontré dans une station-service tué accidentellement et d’une maison de campagne qui se trouve sur le chemin de nos héroïnes. Des changements dans le fond qui n’apportent rien dans la forme. Après une petite introduction typique du cinéma de genre de ses dernières années (mettre une scène pseudo choc pour que le public sache d’office devant quel produit il est), on est dans le bain, et nous ne sommes pas enthousiasmés.

Il faut que dire que les quatre actrices ne sont pas les meilleures du monde, et que le film échoue à nous le faire oublier en étant généreux dans les domaines importants. Car quand on livre un slasher à bas budget, on attend au moins deux choses du spectacle, le plus souvent, de la nudité et du gore. De quoi donc satisfaire l’amateur et faire oublier les défauts techniques ou d’acteurs. Sauf que, accrochez-vous, pour un petit produit bénéficiant donc d’une liberté à ce niveau, Unhinged cuvée 2017 fait le choix de retirer toute la nudité du récit, et de se faire ultra soft, préférant la plupart du temps le hors champ. Et comme à l’opposé du métrage original, le film ne parvient à aucun moment à poser une ambiance intéressante, étrange ou même mystérieuse, c’est l’ensemble du métrage qui tombe littéralement à l’eau. Entre des actrices peu douées, du gore totalement absent tout comme la nudité, un rythme extrêmement lent malgré l’ajout de deux nouveaux personnages comparé au métrage original, on se demande bien où était l’intérêt d’un tel remake ?

Le constat est encore plus flagrant lorsque l’on arrive dans le dernier acte du métrage. Le moment où le métrage peut se réveiller pour livrer un spectacle brut de décoffrage qui aurait justifié autant d’attente, et rattrapé le tout. Il n’en est rien, c’est dans cette partie que le métrage tente de rester le plus fidèle possible au film original, avec la confrontation entre le tueur et la final girl, en nous proposant également le même twist, mais en faisant le choix étrange d’en accentuer le grotesque, sans doute pour s’éloigner de l’inspiration principale du twist en question. Mais il n’en ressort que des moments abusifs et grotesques, qui donneraient presque envie de rire si l’envie de dormir durant le visionnage n’était pas si présent. Car Unhinged ne fait rien pour qu’un élément vienne faire pencher la balance, le spectacle dans son intégralité est plat à tous les niveaux, malgré un certain potentiel (le côté paumé des décors, quelques scènes qui auraient pu réveiller mais tombent à plat). On a surtout l’impression que le métrage a été torché en un temps record pour je ne sais quelle raison (des droits qui allaient se perdre ?), et qu’il ne se préoccupe même pas de délivrer le minimum syndical de la série B. Du coup, pour les curieux qui n’ont pas peur des produits un peu kitch et qui ont un peu vieillis, je vous conseillerais plutôt l’original, bancal aussi mais qui au moins essaye.