HARBINGER DOWN de Alec Gillis (2015)

HARBINGER DOWN

Titre Original : Harbinger Down
2015 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h22
Réalisation : Alec Gillis
Musique : Christopher Drake
Scénario : Alec Gillis

Avec Lance Henriksen, Camille Balsamo, Matt Winston, Reid Collums, Winston James Francis, Milla Bjorn, Giovonnie Samuels et Michel Estime

Synopsis : Alors qu’ils étudiaient les effets du réchauffement climatique sur un groupe de baleines, des étudiants diplômés découvrent une navette spatiale soviétique gelée et en libèrent involontairement un monstrueux organisme.

Harbinger Down, voilà clairement le genre de petite série B horrifique dont personne ne prendrait le temps de parler tant sa formule et son contenu sont connus et ont surtout déjà été vus ailleurs, et en mieux, si l’histoire derrière le métrage n’était pas si passionnante. Car derrière le film se cache déjà le réalisateur et scénariste Alec Gillis, ainsi qu’un certain Tom Woodruff Jr. A la base, ils sont tous deux créateurs d’effets spéciaux pour la boite ADI. Et leur travail, on le connait depuis un bon paquet de temps, puisqu’ils ont travaillé par exemple pour le compte de Stan Winston sur des films comme Aliens, Monster Squad, Leviathan, Tremors, avant de voler de leurs propres ailes donc, et de travailler sur Mortal Kombat, Wolf, Jumanji, Starship Troopers, les suites de Tremors, Skyline et même les deux films Alien VS Predator. Bref, des artistes motivés, qui aiment s’occuper de créatures et autres monstres, de préférences, en dur, en animatronics, avec du latex et j’en passe. Encore tout récemment, ils auront bossé sur Godzilla VS Kong, Ça Chapitre 1 et 2, Odd Thomas, sur certaines créatures dans certains X-Men. Et sur la préquelle de The Thing en 2011. Là, si vous avez vu le métrage, vous voyez forcément où je veux en venir, puisque The Thing en 2011 voulait faire bien les choses, mais on le sait, au dernier moment, les producteurs de chez Universal ont décidé que les animatronics, ça faisait trop années 80, et qu’il fallait intégralement tout remplacer donc par des CGI. Une des décisions les plus stupides parmi la trop longue liste de décisions stupides faites par des exécutifs qui ne connaissent rien au cinéma, et surtout rien à ce que les fans veulent. Et donc paradoxalement, rien au pourquoi du succès d’un de leur précédent film, le fameux The Thing de John Carpenter en 1982.

Amèrement déçus donc, Alec Gillis et Tom Woodruff Jr. lancent un kickstarter avec pour ambition de faire leur propre film de monstre, sans CGI, tout en dur, pour prouver aux studios que non, les effets à l’ancienne, ça le fait quand même ! La campagne est un succès, récoltant plus que les 350 000 dollars demandés, des producteurs arrivent pour compléter le budget, Lance Henriksen est en tête d’affiche, le film est tourné, il sort, les avis sont souvent mitigés, sauf sur le seul point où les deux gaillards excellent, à savoir donc, les effets spéciaux. Pour le reste, et bien, ça sent clairement le petit film fauché tourné dans un petit studio avec juste une poignée d’acteurs, avec un directeur de la photo compétent certes mais sans génie, un réalisateur qui n’est pas réalisateur de base, et un scénario qui ne s’embarrasse pas avec des mots comme idées ou originalité, puisque tout ce que le film propose narrativement vient de The Thing. Il ne le cache pas de toute façon, son plan d’ouverture étant clairement copié sur le Carpenter, avec en plus la précision de l’époque de la scène, qui sera la date de sortie du film de Carpenter. Ah, et il y a des acteurs, qui pour certains jouent vraiment mal. De la série B bancale comme on en voit beaucoup trop, mais pour laquelle malgré tout il sera très difficile de cracher, quand on connait son parcours, sa genèse, et donc, sa principale ambition. Car si le but est bel et bien de mettre en avant des créatures sans CGI, et bien de ce côté-là, c’est une réussite. Une équipe trouve donc une navette Russe qui s’est crashée en 1982, et à l’intérieur, un organisme étrange qui contient plusieurs ADN et peut donc modifier sa forme, et qui va s’en prendre à chaque personnage présent. On nous rajoute pour tenir sur la durée un espion Russe à bord du bateau, on change les lance-flammes du film de Carpenter par un lance… gel ? Bon par un accessoire ressemblant à un lance-flamme mais qui congèle, et le tour est joué.

En fait, malgré son gros manque d’originalité, malgré son cachet de série B bien fauchée, Harbinger Down se laisse regarder grâce à ses effets spéciaux, son rythme plutôt soutenu, et une envie honnête de bien faire qui transparaît à l’écran. Mais le côté clairement raté du métrage, faisant donc ressortir son côté fauché, son manque de moyen, voir sa maladresse à bien des niveaux, on peut presque l’attribuer à un seul homme, un certain Benjamin L. Brown. Sur le métrage donc, il aura été directeur de la photographie (son tout premier film à ce poste) et superviseur du montage du son, mais aussi designer du son tout simplement, son dernier emploi à ce poste après pas mal de courts métrages. Car voir un réalisateur débutant qui n’y connait rien faire un film d’horreur, ce n’est pas nouveau, mais en s’entourant d’une équipe solide, ça peut faire des miracles (Clive Barker et Hellraiser par exemple). Sauf que là, Alex Gillis s’est donc entouré d’un directeur de la photographie inexpérimenté doublé d’un designer de son qui ne s’est pas foulé, vu que vous allez avoir envie de frapper vos enceintes à chaque son de porte qui s’ouvre… en gros, le même son que l’on va entendre pendant quasi 1h30. Il ne faut pas oublier qu’un film avec une image dégueulasse mais un son extra se regarde plus facilement que l’inverse. En tout cas, Harbinger Down, dans le fond, réussi son pari, celui de nous présenter une créature bien faite et crédible, sans CGI. En tant que film, sa réussite est bien moindre, mais l’amateur de latex y trouvera son compte.

Les plus

La créature
Revoir Lance Henriksen
Une série B faite avec honnêteté

Les moins

Bien fauché
Un sound design à la ramasse
Le reste du casting pas fameux
Rien d’original, une copie de The Thing

En bref : Harbinger Down est intéressant pour sa création, pour sa créature, et pour ce qu’il représente pour ses créateurs. Pour le reste, oui c’est uniquement une petite série B fauchée.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The creature
♥ Lance Henriksen
♥ A B movie made with honest intentions
⊗ But yes, a cheap B movie
⊗ The sound design, not famous
⊗ The rest of the cast
⊗ Just a copy of The Thing
Harbinger Down is interesting because of how it was made and why, for its creature and what it stands for, for its makers. But yes, it remains a cheap B movie.

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