JAILBREAK de Jimmy Henderson (2017)

JAILBREAK

Titre Original : Jailbreak
2017 – Cambodge
Genre : Action
Durée : 1h32
Réalisation : Jimmy Henderson
Musique : Fabio Guglielmo et Anastasi
Scénario : Jimmy Henderson et Michael Hodgson

Avec Jean-Paul Ly, Laurent Plancel, Tharoh Sam, Rous Mony, Dara Phang, Celine Tran et Dara Our

Synopsis : La police cambodgienne arrête un gangster surnommé Playboy, soupçonné d’être le chef du gang Butterfly. Une équipe formée de trois officiers de police cambodgiens et d’un policier franco-cambodgien en mission de coopération est chargée d’escorter Playboy en prison. Mais le malfaiteur révèle qu’il n’est pas le vrai chef de la bande, dont il se dit prêt à révéler l’identité aux autorités. Madame Butterfly véritable chef du gang, met à prix la tête de Playboy pour empêcher ce dernier de parler. Alors que Playboy vient d’arriver sur son lieu de détention, une émeute éclate dans la prison, où tous les détenus tentent, pour toucher la récompense, de mettre la main sur lui.

Le cinéma made in Cambodge, on ne peut pas dire que ça se bouscule, et donc, que l’on connaît franchement leur cinéma. Il faut dire que leur cinéma est dominé par les comédies romantiques et les films de fantômes, apparemment plutôt cheap. Mais le producteur Loy Te, avec l’aide d’un réalisateur Italien à présent expatrié au Cambodge, il veut bouleverser le cinéma du pays, et après un film d’action et un film d’horreur, ils ont l’ambition avec Jailbreak de livrer le film d’action ultime venant de leur pays, de faire en quelque sorte leur The Raid. L’ambition est annoncée par l’équipe, et la ressemblance avec les deux films on ne peut plus voyante, avec l’idée d’un huis clos comme le premier The Raid, et le choix de la prison, ramenant aux scènes de combats cultes de The Raid 2. L’équipe s’entoure au mieux pour livrer le spectacle attendu, entre de vrais acteurs, des combattants MMA (Tharoth Sam), des cascadeurs (Jean-Paul Ly) ou encore Céline Tran, qu’une partie du public connaît pour son début de carrière dans le X sous le nom de Katsuni. Et il faut bien l’avouer, les premières minutes de Jailbreak font peur. Les décors sonnent faux, ça fait cheap, les acteurs jouent comme des quiches, la mise en scène n’a rien d’exceptionnelle. Oui, ça fait peur. Ce qu’il faut savoir, c’est que le métrage a finalement bénéficié d’un très petit budget, encore plus risible pour nous qui sommes habitués à des sommes astronomiques pour un rien (240 000 dollars, voilà le budget), qu’il a été tourné dans une ancienne école reconvertie en prison et que les barreaux en plastique ou en mousse, ça se remarque de loin, et que pas mal de seconds rôles sont tenus par des acteurs peu habitués au genre, mais habitués aux productions romantiques bas de gamme du pays.

Voilà qui explique tout. Mais il faut en tout cas s’accrocher, car Jailbreak, s’il ne brille pas par son scénario, prétexte et cliché avec ce mec envoyé en prison et qui menace de révéler qui est à la tête d’un gang, et voit donc sa tête mise à prix en pleine émeute, ni par ses acteurs, a pourtant du potentiel. Oui, c’est lorsque l’action débarque à l’écran que Jailbreak montre ce qu’il a dans le ventre, et là on ne va pas mentir, c’est plutôt bon, voire très bon par moment, avec des longs plans et certains mouvements de caméra que The Raid n’aurait d’ailleurs pas renié. Il faut tenir le coup, réussir à passer outre les 20 premières minutes peu palpitantes et qui ne cherchent jamais à camoufler le manque de budget (l’embuscade sur la route désespérément vide, les décors cheap). Car lorsque l’émeute éclate, on se retrouve alors face à un film d’action qui a plus d’un atout dans sa poche, avec de nombreux combats, des scènes très violentes qui rappellent encore une fois the Raid (l’utilisation d’une machette pour une scène clé doit aider). Les chorégraphies sont bien sympathiques, la caméra sait suivre de manière fluide l’action en la rendant lisible et sans jamais se servir du montage pour camoufler des ratés, et les artistes martiaux sont convaincants, livrant quelques combats bien troussés, que ce soit en un contre un sur le final, ou bien tout simplement à 3 contre 60. Dès le premier combat dans les toilettes en réalité, on comprend que Jailbreak en a sous le capot et que tout a été misé sur l’action, la plus grande force du métrage. La seule ?

Finalement probablement, tant le reste est très limité. En réalité, une fois que l’émeute éclate dans la prison, il ne faut pas chercher plus loin, le métrage ne fait qu’enchainer les combats. Les personnages décident de fuir, puis rebroussent chemin pour trouver un personnage et le protéger, et c’est ainsi jusqu’au final, en mettant au choix, des combattants plus forts devant nos héros, ou en surnombre. Pas de temps ou si peu pour les bavardages, il faut aller vite. Heureusement, cela permet clairement d’oublier certains défauts. Qui sont bel et bien présents, et déjà quasiment tous cités plus haut. Même Celine Tran n’est pas la meilleure actrice du monde et le démontre, mais martialement parlant, elle se défends plutôt bien, même si finalement, elle ne débarque dans le métrage que tardivement. Mais dans l’action, Jailbreak, sans atteindre la sauvagerie d’un The Raid, se fait efficace, bien fichu, et bénéficie même lors de ces moments intenses d’une mise en scène plus inspirée, privilégiant donc les longs plans, passant parfois d’un combattant à un autre de manière fluide, se laissant aller à quelques travellings (à la steadycam), ou même à quelques plans subjectifs plutôt bien vus. Voilà qui montre clairement l’intérêt du métrage, son ambition, et sa réussite. Jailbreak plaira donc forcément aux amateurs de castagnes qui oublieront tous les à côtés, et laissera sur le carreau les autres.

Les plus

Les combats, très bons
Assez varié dans ses combats
La mise en scène de l’action, lisible

Les moins

Les acteurs, pas très bons
Fauché
Moins intéressant hors action

En bref : Jailbreak, ça ne vaut que pour l’action. Ceux qui cherchent des combats vifs, fluides et bien filmés y trouveront leur compte. Les autres peuvent fuir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The fights are good
♥ And various and many fights among the movie
♥ Good filmmaking when it films action
⊗ The actors are not really good
⊗ Cheap, and it shows
⊗ Less interesting when nothing happens on screen
Jailbreak is interesting only for the action. You can check it out if you want some fast fight, well filmed. Others can run away.

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