CHILDREN OF THE CORN de Kurt Wimmer (2023)

CHILDREN OF THE CORN

Titre Original : Children of the Corn
2023 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h33
Réalisation : Kurt Wimmer
Musique : Jacob Shea et Tim Count
Scénario : Kurt Wimmer

Avec Elena Kampouris, Kate Moyer, Callan Mulvey, Bruce Spence, Stephen Hunter, Erika Heynatz, Anna Samson, Sisi Stringer et Andrew S. Gilbert

Synopsis : Des adultes d’une petite ville du Nebraska ont perdu leurs récoltes à cause de leur irresponsabilité. Bientôt, la nouvelle génération va tout mettre en œuvre pour se venger d’eux d’avoir gâché leur avenir…

Quand une saga dure longtemps, très longtemps, on ne va pas se mentir, c’est que niveau argent, les caisses se remplissent. Car passé un certain stade, il est clair que peu importe le concept, il n’y a plus grand-chose à dire. Saw par exemple aurait très bien pu s’arrêter au troisième opus. Vendredi 13 au quatrième opus. Puis à côté, il y a eu les sagas essorées plus que de raison, le plus souvent histoire de conserver des droits juteux sur l’intégralité d’une saga. On le retrouve notamment sur deux sagas ayant appartenues à la célèbre société Dimension Films, avec Hellraiser et Children of the Corn. Là où le concept d’Hellraiser était techniquement déclinable mais n’a eu les honneurs que de DTV fauchés, la saga Children of the Corn, c’est une autre histoire, puisqu’en tout, ce n’est pas moins de 11 longs métrages et un court métrage, racontant grosso modo toujours la même chose, le tout adaptant une courte nouvelle de quelques pages de Stephen King. Une saga qui débuta en 1983 avec le court métrage plutôt fidèle Disciples of the Crow, avant d’avoir dés l’année suivante une première adaptation en long métrage, car au début des années 80, Stephen King, c’était un nom qu’il fallait absolument adapter. Puis à la fin des années 80/début des années 90, lorsque Dimension Films choppa les droits de la saga, les suites débarquèrent, rapidement, nombreuses, et à quelques plaisirs coupables près (les troisième et quatrième opus), ce fut le néant cinématographique. Mais comme Hellraiser depuis la chute de Dimension Films et des frères Weinstein, ce satané maïs était destiné à revenir, même si ce fut compliqué, avec un tournage en 2020, un budget très réduit de moins d’un million, puis un silence radio de quasi 3 ans. Et bien voilà qu’en 2023, ce nouveau Children of the Corn débarque, dans quelques salles US pour un résultat mitigé, puis en streaming, avant une sortie physique en Mai. Et comme quand on commence une saga, on la termine, replongeons dans ce satané maïs accompagné d’enfants flippants.

A la tête de ce nouveau métrage, Kurt Wimmer, un réalisateur et scénariste loin d’être manchot mais plutôt discret depuis 2006 et quelques différents avec le studio qui produisait son troisième long métrage comme réalisateur, un certain Ultraviolet. On préférera se souvenir de lui comme étant le réalisateur d’Equilibrium, ou comme étant le scénariste de films comme Sphère, L’Affaire Thomas Crown, ou malheureusement comme étant le scénariste de déjà deux remakes pas fameux, à savoir Total Recall et Point Break. Il choisit donc une fois la chute des frères Weinstein officielle, de lancer son quatrième long métrage comme réalisateur avec Children of the Corn, qu’il écrit et réalise, et qu’il imagine comme étant une préquelle à la nouvelle originale, histoire de raconter comment les enfants ont pu prendre le contrôle d’une petite ville et y tuer tous les adultes. Dans les faits, car en réalité, Children of the Corn version 2020, ou vu sa sortie, version 2023, c’est encore grosso modo la même histoire. Une héroïne qui va tenter de survivre, des enfants psychopathes, du maïs à perte de vue avec une possible créature cachée dedans, et voilà voilà, l’affaire est dans le sac. Etant un très petit budget, on remarque immédiatement certaines lacunes. Si le réalisateur semble vouloir s’appliquer, certaines scènes ou moments ne parviennent pas à cacher le manque d’argent, notamment dans sa dernière partie, où le métrage a alors recours à des effets visuels vraiment peu glorieux. Il y a heureusement les nombreux meurtres avec effets pratiques, bien plus convaincants, bien que limités malgré tout, et dont les limites peuvent expliquer un montage parfois bien plus cut dans ces scènes là. Ceci dit, il faut également bien replacer les choses dans leurs contextes, car contrairement à tous les autres films de la saga depuis bien 30 ans, Children of the Corn est enfin un film qui a été confié à un réalisateur qui voulait être là et voulait faire ce film, et cela s’en ressent par moment.

Il y a donc plus de « cinéma » dans cette nouvelle version que dans tous les précédents métrages torchés à la va vite pour garder des droits. On retrouve des limites dans le budget, quelques clichés inhérents à la saga, et quelques acteurs bien moins convaincants, mais sans pour autant être un bon film, surtout quand on a tout vu et que tout cela tourne bien vite en rond, Children of the Corn version 2023 est un métrage bien supérieur a beaucoup d’autres films de cette saga justement, et qui se regarde clairement, sans ennuyer (non car les cinquièmes et sixièmes opus, niveau ennui), sans repomper des scènes d’autres films (Genesis), sans filmer du vide (Runaway), mais en essayant d’y croire un maximum et en nous livrant ce qu’il nous a promis dès le départ, à savoir des enfants qui assassinent les adultes et prennent le contrôle d’une petite ville pour nourrir une créature. La créature a beau être ratée surtout dans les plans larges, le métrage se regarde clairement, du début à la fin, traversé par quelques moments sympathiques, et surtout par le jeu plutôt hystérique et over the top de Kate Moyer, en jeune fille de 12 ans qui va prendre la tête des enfants, qui devient un divertissement à elle-seule. C’est bien simple d’ailleurs, dés que le métrage décide d’en faire l’antagoniste principal du métrage, elle éclipse tout le monde, et les autres enfants ne font quasi plus que de la figuration. Faut-il conseiller cette nouvelle version ? Non, toujours pas, il ne faut pas pousser. Mais si vous n’avez pas le choix et devez vous lancer dans quelques opus de la saga, quitte à choisir, faites vous coup pour coup le premier opus de 1984 puis cette dernière version de 2023 pour voir le moins pire de ce que ce putain de maïs a à proposer.

Les plus

Kate Moyer en chef des enfants
Quelques effets pratiques limités mais bons
Un film qui se regarde

Les moins

Un peu toujours la même chose depuis 40 ans
Les CGI
Rien d’inoubliable

En bref : Il était inévitable que la saga revienne, débarrassée des frères Weinstein. Si l’intention est louable dans le fond, faire un douzième film basé sur une nouvelle aussi courte interroge tout de même. Si ça ne propose rien de vraiment neuf, ça a au moins le mérite d’être regardable, et donc d’être un des moins pires de la saga.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Kate Moyer as the leader of the children
♥ A few limited but good practical effects
♥ It’s clearly watchable for once
⊗ Pretty much the same thing since 1984
⊗ The CGI
⊗ Nothing memorable
It was inevitable, the saga had to come back without the Weinstein brothers. If the intention is laudable, making a twelfth film based on such a short story still raises questions. If it doesn’t offer anything really new, it at least has the merit of being watchable, and therefore of being one of the least worst in the saga.

2 réflexions sur « CHILDREN OF THE CORN de Kurt Wimmer (2023) »

  1. Ah ils ont la dent dure et la vie longue les rejeton du Géant Vert. J’adore la nouvelle, et j’ai dû voir le court qui en a été inspiré. Après ça, pas grand chose, voire rien du tout. Pas sûr que j’y revienne pour celui-ci .

    1. La nouvelle oui est très sympa, bien qu’elle aussi limitée, mais bon, elle fait je crois 30 pages, ce qui explique tout ça. A la limite, le tout premier film de 84 est une curiosité intéressante, même si déjà pas grandiose. Tu y verras une jeune Linda Hamilton quelques mois avant TERMINATOR, une musique très sympa, et une ambiance assez particulière. Et un final foiré aussi, mais ça, tous les opus y ont droit je crois.
      Maintenant, faudrait peut-être laisser tomber la saga, car tous les 5 ans, je me dis « ayé, j’ai fais l’intégrale », mais non, je dois me retaper un opus.

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