DEVIL IN THE LAKE (귀못) de Tak Se-Woong (2022)

DEVIL IN THE LAKE

Titre Original : Gwimot – 귀못
2022 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h51
Réalisation : Tak Se-Woong
Scénario : Tak Se-Woong

Avec Park Ha-Na, Heo Jin, Jung Young-Joo, Oh Eun-Seo, Kim Joo-Eun et Jeon Young

Synopsis : Bo-Yeong se rend dans un manoir dans un petit village isolé pour s’occuper d’une vieille dame riche. En réalité, la jeune femme a été embauchée pour retrouver un bien précieux et le voler. On lui annonce une fois sur place qu’elle doit absolument ne pas faire rentrer dans la demeure des enfants, et ne jamais s’approcher du réservoir d’eau réputé hanté.

La première chose que l’on voit en lançant Devil in the Lake, c’est un texte nous indiquant qu’à un festival de Berlin, le film a gagné le prix de la meilleure photographie. Oui, rien de surprenant pour un film Coréen, leur cinéma étant souvent assez réputé pour être visuellement léché, même si du coup, 90% de leurs productions se ressemblent. Devil in the Lake, c’est le genre de métrage assez méconnu, non pas car il est récent, mais car il a en réalité été produit par une chaîne de télévision, pour être diffusé à la télé, même si en Octobre 2022, il eu les honneurs d’une sortie dans quelques salles, avant sa diffusion télé deux mois plus tard, en Décembre donc. Une chose est donc certaine. Si en tant que Drama de luxe (après tout, un de ses titres est KBS Drama Special : Devil in the Lake), le métrage a en effet de la gueule et prouve que petit ou grand écran, l’industrie Coréenne ne fait pas les choses à moitié, en tant que film de cinéma, ça coince déjà un peu plus. Non pas que le métrage soit mauvais, mais il accumule les facilités d’écriture pour un propos au final simpliste, et donc étire son concept sur presque deux heures, comme souvent. Et se retrouve donc avec un bon 30 minutes de trop. Mais au départ, tout ça, on ne le sait pas si comme moi, on se lance dans l’inconnu, attiré par une jolie pochette et une envie d’horreur Coréenne, car si dans ce domaine, ils se sont tout simplement lancé dans la mode Asiatique à la fin des années 90 (mais si, vous savez, fantômes à cheveux longs et tout ça), certains de leurs essais sortent malgré tout du lot, comme la saga Whispering Corridors, comptant aujourd’hui six films tout de même. Et puis parfois, les recettes les plus connues, même si elles lassent, peuvent continuer de fournir de bons divertissements. Dans le cas de Devil in the Lake, ça commence plutôt bien.

Nous découvrons Bo-Yeong (Park Ha-Na), dans le bus, en direction de son nouvel emploi. Dans les faits, s’occuper d’une vieille dame vivant dans une grande maison perdue au milieu de nulle part, dans un petit village. Le cadre est parfait, dépaysant, la photographie est en effet très belle, Park Ha-Na plutôt convaincante dans son rôle, la caméra tente par moment des angles bien trouvés. Bref oui, nous sommes confiants. D’entrée de jeu par contre, le film annonce le pot aux roses. Bo-Yeong ne vient pas là pour cet emploi, ou pour faire une bonne action, mais pour voler un bijou très convoité appartenant à la vieille dame, en échange de l’effacement de ses propres dettes. On pourrait regretter que le film nous balance ça directement au bout de seulement trois minutes, mais au moins, on sait à quoi s’en tenir. Ce qui fonctionne moins, c’est directement ensuite, à son arrivée, lorsqu’elle enfreint toutes les règles à la seconde même où on lui annonce. Sur place, elle s’installe donc, et l’on découvre qu’elle a fait venir en cachette sa fille, toute jeune et silencieuse. L’instant d’après, alors qu’elle regarde par la fenêtre et voit sa fille courir vers le gigantesque réservoir (ou le lac du titre), on lui annonce les règles. Il ne faut absolument pas amener d’enfants dans la maison (mince alors), et surtout rester éloigner du réservoir, réputé hanté, et où régulièrement, on retrouve des cadavres. Mince alors, sa fille y est. Cela parait anodin, tout bête, on pourrait même penser que le réalisateur va donc jouer sur nos attentes en brisant les règles l’instant où elles sont annoncées, mais non. Les règles sont bien là pour une raison, et surtout tout cela semble artificiel, créant un faux suspense dans un film qui en manque cruellement. Car finalement, l’intrigue de Devil in the Lake est simple, voire simpliste, et pourtant, ça se traine en longueur.

La faute à un récit dont la narration avance doucement alors qu’elle se fait très maladroite, mais aussi à un surplus d’effets de styles qui ne servent en rien ni le récit, ni l’ambiance. Le film en manque d’ailleurs, d’ambiance, alors que le réalisateur tente beaucoup de choses, quitte à se planter souvent. On aura des plans obliques par exemple, dans une scène visuellement intéressante, mais où l’effet semble totalement gratuit et juste au service de l’effet, pour faire joli. Le pire étant ces quelques moments où le métrage, tentant de jouer sur les moments inquiétants, décide de mettre de la réverbération sur les paroles de la ville dame lorsqu’elle parlera en Chinois. Sauf que ce n’est pas inquiétant, ça donne juste un côté factice et abusé à tout ça. Sinon, évidemment, quelques jumpscares s’invitent dans le récit, mais ils ne sont heureusement jamais envahissants, ou jamais abusés, et si l’ensemble peine à passionner sur la durée, quelques scènes sortent du lot, notamment une scène dans une salle de bain, où la mise en scène se fait extrêmement sobre, et que l’artifice ne sera pas technique, mais jouera juste sur ce que l’on voit, ou pas, dans le cadre choisi par la caméra. Encore une fois, la simplicité l’emporte le plus souvent. De même, son dernier acte qui se bouge enfin un peu contient quelques bons moments, mais un peu trop tardifs pour sauver la barque (barque, lac, vous suivez ?). Ce que l’on préférera retenir par contre, c’est que Han Ju-Yeol est un directeur de la photographie prometteur, lui qui travaille là sur son tout premier long métrage.

Les plus

La photographie, très belle
Une poignée de scènes sobres et intéressantes

Les moins

Beaucoup trop long pour ce qu’il raconte
Des effets de styles souvent gratuits
Un scénario qui se traine, mais annonce trop vite certains éléments

En bref : Devil in the Lake, sous son bel enrobage, est un film simple et un peu trop long, qui abuse de sa technique gratuitement, et ne passionne jamais vraiment, malgré quelques moments bien trouvés.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very nice cinematography
♥ A few interesting scenes
⊗ Far too long for its story
⊗ Gratuitous stylish effects
⊗ The script is too slow, but still, it reveals some things too early
Devil in the Lake looks good, but it’s a simple movie, too long, abusing stylish effects, and it’s not that interesting, despite a few good moments.

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