THE FLASH de Andy Muschietti (2023)

THE FLASH

Titre Original : The Flash
2023 – Etats Unis
Genre : Super Héros again
Durée : 2h24
Réalisation : Andy Muschietti
Musique : Benjamin Wallfisch
Scénario : Christina Hodson

Avec Ezra Miller, Sasha Calle, Michael Keaton, Ron Livingston, Maribel Verdu, Kiersey Clemons, Michael Shannon et Antje Traue

Synopsis : Le super-héros Flash, Barry Allen, jongle entre son identité secrète et son emploi dans un laboratoire de l’identité judiciaire. Incapable de se remettre de certains événements passés (la mort de sa mère dont son père est à tort accusé), il se découvre la capacité de voyager dans le temps et l’utilise pour empêcher le meurtre de sa mère Nora. Mais il cause ainsi involontairement des changements qui ont pour conséquence la création d’un univers alternatif. Il se retrouve alors coincé dans ce nouvel univers dépourvu de méta-humains et dans lequel une version du Général Zod ressuscité menace à nouveau le sort de l’Humanité. Il fait donc appel à son jeune alter-ego, à un Batman plus âgé et à Supergirl, une naufragée kryptonienne retenue prisonnière afin de sauver le monde de cette menace et de retourner dans son propre univers.

Si le MCU, j’ai abandonné depuis bien longtemps, allant jusqu’à faire l’impasse sur les derniers films et leurs séries, et qu’au final, je n’ai même pas vu la moitié de tous les produits de l’écurie Marvel, j’ai, de manière non assidue, plus suivie les veines tentatives de Warner avec l’univers étendu DC. Non pas que c’était meilleur, non, c’était bancal, dés le départ, avec un Batman V Superman arrivant bien trop tôt, tout ça pour lancer le plus vite possible un Justice League, et qu’importe si personne ne connait les héros du métrage, ils auront leur film, plus tard. Sauf que l’avenir à prouvé à la Warner et à DC que non, un univers, ça se planifie à l’avance, et surtout, que si l’on va dans une direction, on s’y tient. Car les univers étendus, partagés entre plusieurs films, c’est un peu comme des rouages complexes. Si l’on décide, disons, de changer un rouage, par exemple, disons, Justice League, ou Suicide Squad avant lui, ce n’est pas en mettant un malheureux pansement que le moment difficile passera et que l’étape suivante sera à notre portée. Bien au contraire, c’est le principe des rouages, et le principe même du travail du scénariste. Former un tout cohérant, où chaque pièce à sa place, et où chaque changement n’est pas anodin, et à des répercussions sur tout le reste. Où je voulais en venir déjà ? Oui, le DCU, ou DCEU, peu importe, ça partait mal, et s’il est facile d’admettre quels étaient les pires films (Suicide Squad ? Justice League version cinéma ?), il est aussi facile d’admettre quels étaient les meilleurs (The Suicide Squad ? Man of Streel ? Justice League version longue ?). Et on en arrive finalement à The Flash, annoncé très tôt, initialement prévu pour une sortie en… 2016. Puis Mars 2018. Changements de réalisateurs, retards de production, doutes de la Warner, doutes sur l’univers entier, soucis de justice pour l’acteur, reboot intégral de l’univers DC. The Flash sentait le film coûteux, très coûteux (estimé entre 220 et 300 millions de dollars), bricolé plus ou moins suivant les humeurs du moment, et sortant dans l’indifférence totale, puisque tout ce bordel sera rebooté dans deux ans. Ça n’a pas raté d’ailleurs, puisqu’aujourd’hui, le film n’a même pas rentabilisé son budget, et sans compter les coûts marketings, on estime les pertes du studio à environ 200 millions.

The Flash est-il donc si nul ? Ou bien est-ce juste que le public en a marre (oui !) et n’a pas envie de s’investir dans un film se déroulant dans un univers voué à disparaître d’ici deux ans (oui aussi) ? Ce qui est certain, c’est que malgré ses 2h24 au compteur, The Flash n’est pas ennuyeux. C’est déjà ça. Malheureusement pour lui, si ce n’est pas sa seule qualité, c’est sa plus grande en tout cas, et ça veut déjà dire beaucoup de choses. Mais au moins, le public sait à quoi s’attendre dés les premiers instants, avec une scène d’ouverture se voulant absolument épique, avec Ezra Miller, des apparitions de Ben Affleck, de Gal Gadot (abonnée aux caméos en 2023), de Jeremy Irons, des explosions, des courses poursuites, des supers pouvoirs et des bébés à sauver. La réalité est un poil plus cruelle et nous rattrape très rapidement, car The Flash bénéficie de deux gros points faibles. Le premier est sa direction artistique souvent immonde, et le second, ce sont évidemment ces CGI. Ça deviendrait presque une mode, car à part Avatar 2, cela fait bien 2 ans que tous les films avec des CGI sont hideux. Vous vous souvenez de ce cauchemar vivant avec le bébé de Bella en CGI dans le dernier opus de Twilight ? Si vous ne l’avez pas vu, tant mieux, sinon, dites vous qu’ici, il y en a 6 ou 7, que malgré le budget hyper élevé et les années séparant les deux films, l’on pourrait confondre les deux, c’est vous dire à quel point c’est moche, surtout que ça l’était déjà à l’époque. Mais passons. Niveau ouverture épique, ça se foire un peu, ce n’est pas désagréable, on pourrait même dire qu’avec un regard moqueur, c’est sympathique. La suite ne sera pas mieux, avec cette histoire de voyage dans le temps, d’univers alternatif. Tout n’est pas à jeter. Par exemple, on le sait tous, mais le Batman du titre sera Michael Keaton. Oui, la nostalgie, encore. Keaton d’ailleurs, il s’en sort bien, enfin, il a l’air content de reprendre ce rôle iconique depuis tant d’années, mais malheureusement, son univers (venant de Burton) ne convient pas trop avec l’univers actuel (entre les exigences de la Warner et la vision de Snyder).

Par contre, Andy Muschietti, le réalisateur (Ca partie 1 et 2) a l’air heureux, car dés qu’il doit filmer Keaton ou la Batmobile d’époque, il a l’air motivé le bougre. Bien plus que pour tout le reste en fait. Il peut nous filmer un dialogue tout plat dans une grotte, puis faire un magnifique travelling hyper bien éclairé sur la voiture, qui ne sert à rien, qui dure, mais il kiffe ça. Et tout le film est en réalité comme ça, alternant idées sympathiques et ratages complets un peu gênants. On pourrait parler de Supergirl. L’actrice choisie est un bon choix, à l’écran tout cela rend bien, mais ils ne savent absolument pas quoi faire du personnage, à tel point qu’elle ne sert finalement strictement à rien dans l’intrigue. On nous fait revenir le méchant de Man of Steel et c’est cool, dans un univers où Superman n’existe pas, sauf qu’il ne sert à rien, à part dire trois phrases en fin de film et tuer en boucle un personnage. C’est un peu la même chose pour beaucoup d’éléments, qui semblent au final peu utiles, voire dérisoires. Surtout quand au final, Zod ou pas, il n’est pas la vraie menace du film. Bon les CGI eux chient toujours dans la colle, tout le long du film, rien à faire sur ça. Et puis, il y a la fin, sujet à débat depuis la sortie du film, et prouvant que le multiverse, c’est surtout la porte ouverte à tout le fan service possible et imaginable, mais ça, on le savait déjà depuis un certain film Spider-Man. Le pire étant que le métrage de Muschietti évite pendant un assez long moment le fan service insistant et laborieux, avant de nous en livrer cinq minutes intégrales sur la fin. On ne parlera pas des doublures en CGI lors de ces cinq minutes, un calvaire pour les yeux. Et donc, The Flash, si mauvais ? Oui et non. Non, il y a pire, certaines notes d’humour fonctionnent, les acteurs sont plutôt bons. Mais ses CGI sont vraiment mauvais, son scénario manque de consistance sur pleins de points, et a clairement souffert de sa très longue production. Du bon, du moins bon, pas le pire du genre, pas le meilleur, mais clairement dans la moyenne des récentes productions super-héroïques : vite vu, déjà oublié, mais clairement pas un bon film.

Les plus

Ezra Miller n’est pas mauvais…
Sasha Calle fait une bonne Supergirl…
Michael Keaton qui semble content d’être là…
Certaines notes d’humour…
Ça reste plutôt divertissant et pas ennuyeux

Les moins

…Mais devient parfois irritant
…Mais le traitement du personnage est raté
…Mais n’a pas vraiment sa place ici
…Mais parfois aussi un peu gênant
Le fan service à outrance sur la fin
Un scénario qui part un peu dans tous les sens

En bref : The Flash est sorti dans l’indifférence totale, et on comprend pourquoi. Si en soit, sur le moment, ce n’est pas désagréable, le spectacle est loin d’être inoubliable, gâché par un scénario bancal et des CGI vraiment pas bons.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Ezra Miller is not bad…
♥ Sasha Calle is technically a good Supergirl…
♥ Michael Keaton seems happy to be here…
♥ Some jokes…
♥ It’s entertaining, or at least not boring
⊗ …but he is quickly annoying
⊗ …but the character itself is so bad
⊗ …but he doesn’t belong here
⊗ …but at times it’s awkward
⊗ So much fan service near the end
⊗ The script is all over the place
The Flash is out, and nobody care, and it’s easy to understand why. Even if, on the moment, it’s not a torture to watch The Flash, but it’s not good either, with a terrible script and terrible CGIs.

8 réflexions sur « THE FLASH de Andy Muschietti (2023) »

    1. Curiosité malsaine peut-être. Voir le résultat d’un développement chaotique de quasi 10 ans. Voir de mes propres yeux le film qui fait encore plus mal à la Warner alors qu’il était vu par certains comme le début de jours meilleurs. Les raisons de le voir peuvent être infinies en réalité, vu que c’est un cas d’école (mais pas autant que JUSTICE LEAGUE et son montage cinéma qui a lui seul mériterait un livre de 800 pages démêlant le bordel de la production).

  1. Est-ce que le principal ennemi du film ne serait pas les CGI en fait ? En tout cas c’est ce qui ressort de ton article. Voilà qui confirme que je ne perdrai pas mon temps devant. Me semble que la Warner a d’ailleurs un peu tourné le dos à ces Univers Étendus pour privilégier d’autres voies plus qualitatives défrichées par le JOKER de Phillips et THE BATMAN de Reeves ( que j’ai enfin découvert), voire THE SUICIDE SQUAD de Gunn.

    1. Vu leur laideur, c’est probable, surtout vu les twists de fin anéantissant en terme d’intrigue l’antagoniste je trouve.
      La Warner « n’avait pas dit » son dernier mot, vu que justement James Gunn devait préparer un nouvel univers, plus cohérent et mieux pensé. Mais entre les flops au box office de tous les films de super héros récemment (sauf les GARDIENS 3), et la grève des scénaristes et des acteurs, pas sûr que ça joue en sa faveur.
      JOKER, tout comme THE BATMAN (bien qu’un poil trop long), et THE SUICIDE SQUAD, ce sont trois films très sympas, voire très bons de la part du studio. Surtout comparé au reste à côté. Je rajouterais le premier film du DCU, MAN OF STEEL, découvert il y a un mois, 10 ans après sa sortie, et plutôt solide.

        1. En effet, ça partait très mal. Je crois que le premier film du DCU que j’ai vu, c’était…. WONDER WOMAN, ou AQUAMAN, je ne sais plus lequel est sorti en premier. Je boudais Snyder après avoir subi SUCKER PUNCH sur grand écran, et ça m’a rendu allergique. MAN OF STEEL du coup oui, bien aimé, son style est presque absent (de la caméra épaule, aucun ralenti), et au moins, il y avait une vision, et surtout un récit simple avec un début, un milieu, une fin, pas encore d’univers partagé et de demandes folles d’exécutifs, donc ça tenait la route, qu’on adhère ou pas. Après c’est pas parfait, l’émotion et Snyder souvent, ça fonctionne moyen, je pense notamment à la dernière scène de Kevin Costner, presque amusante tellement ça en fait des tonnes.

          1. Et par contre j’aime bien SUCKER PUNCH. Je manque de cohérence parfois. Et Snyder a fait WATCHMEN, film de tous les dangers qui m’a finalement comblé.

            1. Non mais c’est intéressant au final, de voir que nous ne sommes pas fans du réalisateur, mais que les rares films de lui que nous apprécions sont totalement différentes. SUCKER PUNCH fut une torture de tous les instants et je pense ne jamais m’en remettre. Si je l’avais vu chez moi, je ne l’aurais jamais vu en entier je pense. WATCHMEN, autre cas de figure, le film m’ennuie, je me suis même endormi devant une fois, jamais vu en entier.

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