ESCAPE FROM BROTHEL (花街狂奔) de Johnny Wang (1992)

ESCAPE FROM BROTHEL

Titre Original : 花街狂奔
1992 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h37
Réalisation : Johnny Wang
Musique : Tang Siu-Lam
Scénario : Jamie Luk

Avec Pauline Chan, Alex Fong, Murakami Rena, Billy Chow, Jamie Luk, Stuart Ong, William Ho, Billy Ching, Lam Shung-Ching, Pak Yan et Yau Gwok-Keung

Synopsis : Pour payer les dettes de son mari fainéant, Hung se retrouve prostituée. Avec sa copine Ann, elles endurent les pires sévices des clients jusqu’à l’arrivée de Sam, un ex petit ami. Fuyant la Chine, il se retrouve donc à Hong Kong pour participer à une escroquerie sur des joyaux assurés. Quand le forfait est commis, le patron demande la tête de Sam.

Escape from Brothel, pour de bonnes ou mauvaises raisons, a sa petite réputation. Il suffit de toute façon de jeter un œil au casting ou à l’équipe technique pour être un brin curieux, ça ne fait pas un pli. Johnny Wang par exemple est au poste de réalisateur, signant par la même occasion son tout dernier film. Jamie Luk, le saint génie (?) derrière Robotrix est au scénario pour garantir la finesse (????) de l’ensemble. Pauline Chan, alors encore âgée de 19 ans, joue une prostituée, elle qui nous montrait déjà toute l’étendue de son physique la même année avec Erotic Ghost Story 3, Alex Fong joue l’amoureux transit venu de Chine continentale, lui que l’on connaissait encore pour des rôles peu sérieux, notamment dans la saga Angel aux côtés de Moon Lee, et les seconds rôles se bousculent avec Billy Chow (le meilleur violeur au monde dans Robotrix… cette phrase n’est pas à sortir de son contexte), Murakami Rena (AV Idole Japonaise), William Ho en flic pervers. Tout ce bon monde pour un métrage qui, comme souvent à Hong Kong, s’amuse à mélanger les genres sans se soucier d’appartenir pleinement à un genre ou à un autre. On y retrouve donc, sans jamais se préoccuper de la cohérence globale, du polar urbain, des combats avec machettes en option, de l’érotisme pur et dur avec nudité frontale, quelques scènes de tortures et de viols, des meurtres très violents, des explosions, et quelques scènes d’humour à base de problèmes intestinaux. Un bien beau programme non ? Et oui bien entendu, puisque le film est en parti connu pour ça, une scène de baston entre Billy Chow et Cynthia Crawford, future doubleuse de Sarah Michelle Gellar dans Buffy contre les Vampires, uniquement vêtue de… de ses capacités martiales, voilà. Est-ce que ça fait du film un bon film ?

C’est bien évidemment un poil plus compliqué que ça, car Escape from Brothel, s’il n’est pas un mauvais film, n’est pas non plus un bon film. Disons qu’il récupère immédiatement le capital sympathie de l’amateur par sa proposition, par son bordel de genre, par certains aspects, notamment son final comme souvent très noir et sans concessions. Mais on ne peut s’empêcher de se dire qu’au lieu d’enchaîner les scènes gentiment érotiques avec Pauline Chan et Murakami Rena pendant toute la première partie, et même si les jeunes femmes sont magnifiques et certaines scènes comportent quelques idées amusantes, ça aurait été bien mieux si le métrage aurait resserré son propos, ou tout simplement s’il avait su rendre ses scènes utiles à son récit. Car en soit, on a presque droit durant la première partie a du deux en un, avec Pauline Chan prostituée qui tente de survivre à Hong Kong, enchaîne les clients, se fait un peu avoir niveau tarifs, se met quelques clients à dos et va parfois en payer le prix (oui, la scène de la batte de baseball, même si en soit, elle n’a rien de choc ou marquant). Et de l’autre côté, il y a son petit ami, resté en Chine continentale, Alex Fong donc, qui va écouter deux de ses amis et venir illégalement à Hong Kong afin de retrouver sa dulcinée, sauf que pour se faire, le destin va lui forcer un peu la main, en l’amenant à devoir braquer une bijouterie juste pour que son propriétaire, en difficulté financière, puisse faire jouer l’assurance et du coup s’en sortir. Coup qui va évidemment mal tourner, avec photos de notre héros (nommé Sam), meurtre d’un touriste étranger par accident, et donc, un propriétaire qui envoie son fils (Billy Chow) nettoyer le terrain et faire taire tout le monde… en gros, buter tout le monde sur sa route. Sam, traqué, tout juste arrivé à Hong Kong, n’a d’autre choix que de se réfugier chez Hung (Pauline Chan donc), dont il ignore l’activité professionnelle, et va passer la prochaine demi-heure caché dans son placard, à espionner donc les clients.

Une première partie donc qui s’éparpille, mais qu’il est difficile de détester, puisqu’elle enchaîne les moments improbables (Cynthia Crawford donc), le côté racoleur habituel des Cat III du début des années 90, et que si l’ensemble manque clairement de liens, on ne s’y ennuie pas pour autant. Mais si ses moments les plus connus sont dans sa première partie, ce qui empêche le métrage de tomber dans l’oubli, c’est ironiquement sa dernière partie, là où le propos se resserre enfin, où les scènes, violentes ou sexuelles, sont au service de l’intrigue, de son contenu se voulant noir de chez noir, sans espoir. Une dernière partie où Alex Fong et Pauline Chan sont donc en fuite, poursuivis par l’increvable Billy Chow, laissant des cadavres d’innocents derrière eux, avant une confrontation finale certes classique dans sa proposition (bâtiment en construction, duel à la machette, quelques cascades, meurtres très violents), mais qui fait clairement toujours son petit effet quoi qu’il arrive, qui parviendrait presque à surprendre alors que la formule est connue, et à laisser le spectateur sur cette impression de film plein de désespoir, et qui n’avait pas pour ambition d’être gentil avec ces personnages dés le départ, car on est dans le cinéma d’exploitation après tout, et tout le monde doit prendre cher. Clairement pas un grand film, mais un gros capital sympathie, et un vestige de plus d’une époque où tout était possible.

Les plus

Une première partie pas ennuyeuse
Des moments amusants
Quoi qu’on en pense, la scène de Cynthia Crawford
La dernière partie, noire

Les moins

Plus préoccupé par les scènes érotiques au départ
Techniquement, ce n’est pas la folie
Une première partie manquant de peps, de liens

En bref : Escape from Brothel a obtenu avec les années une belle petite réputation. S’il n’est clairement pas un grand film, ni un grand Cat III, il demeure sympathique, plaisant, marquant parfois, et nous abandonne sur une note pleine de désespoir.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The first part is not boring
♥ Some fun moments
♥ Whatever what we think, the scene with Cynthia Crawford
♥ The last part, dark
⊗ At first, more interesting in the erotic part
⊗ Technically it’s not great
⊗ The first part needs more peps, more links
Escape from Brother has a nice reputation with the years. Even if it’s clearly not a great film, or even a great Cat III, it’s a pleasant movie, sometimes surprisingly dark and full of despair.

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