NINJA VS SHARK (妖獣綺譚 ニンジャVSシャーク) de Sakamoto Koichi (2023)

NINJA VS SHARK

Titre Original : Youjuu Kitan Ninja vs Shark – 妖獣綺譚 ニンジャVSシャーク
2023 – Japon
Genre : Ninja contre gros requin
Durée : 1h17
Réalisation : Sakamoto Koichi
Musique : –
Scénario : Ashiki Junichiro

Avec Hirano Koshu, Miyahara Kanon, Nagano Julia, Nakamura Yuichi et Nishime Shun

Synopsis : Durant la période Edo, dans le petit village d’Okitsu, un leader maléfique utilise de la magie pour contrôler les requins et les forcer à attaquer les locaux, qui plongent pour récupérer des perles, afin de récupérer leurs trésors. Le chef du village n’a d’autre choix que de faire appel à un ninja d’un temple non loin de là.

Je dois bien avouer que connaissant peu le tokusatsu, et donc par extension le réalisateur Sakamoto Koichi, je ne savais pas des masses à quoi m’attendre avec ce Ninja VS Shark. J’étais curieux, la pochette vend du rêve, mais j’étais perplexe, me demandant si je n’allais pas tout simplement me retrouver devant un Asylum bis made in Japan qui allait me faire perdre 1h17 de ma précieuse vie. Alors si le métrage était très loin d’être parfait, remettons donc les pendules à l’heure. Oui, Ninja VS Shark a un budget risible, et cela s’en ressent. Oui également, il y a du requin en CGI mal fait. Maintenant, est-ce que Ninja VS Shark est ce que le titre et la pochette nous vendent ? Pas vraiment. En réalité, pendant quasiment une heure (soit une bonne partie de sa durée), nous ne sommes absolument pas devant un métrage à la Asylum, Syfy, ou Universal pour lorgner vers le nanar à gros budget. Pendant une heure, c’est bel et bien le mot ninja qui compte, et on pourrait « presque » dire que l’on est face à un film le plus sérieux du monde. Presque, car bon, il y est malgré tout question de méchant très méchant qui bouffe littéralement ses adversaires ce qui lui donne de la force, et qui jette une malédiction sur le village local afin que les requins bouffe les habitants, et ainsi récupérer ni vu ni connu les perles se trouvant au fond de l’océan. Mais pendant une heure, ce sont bien les villageois, les ninjas, et les affrontements à coups de geysers de sang XXL qui sont à l’honneur, les requins préférant rester cacher au fin fond de l’océan, et ne laisser apparaître que quelques rapides ailerons. Et ce n’est pas un mal, car même si l’on peut retrouver à redire sur pas mal de choses, on a clairement là un film sérieux, fait avec passion, et non pas pour la blague.

Les nombreux affrontements par exemple, ils sont sympathiques, ils bénéficient de chorégraphies fluides, la caméra suit ses mouvements sans jamais réellement céder à la facilité, et surtout sans jamais céder à la mode de la caméra qui tremble et aux combats brouillons et incompréhensibles à l’écran, même lorsque le budget est très bas. Ce bas budget, il se ressent sur plusieurs niveaux. La photographie du film par exemple, qui fait bien plus téléfilm, ou épisode de série TV que film de cinéma, c’est déjà un bon point. Elle n’est pas désagréable, mais elle est trop naturelle, pas assez cinématographique. Ça manque notamment de profondeur, de noirs profonds. Le second point évidemment, il est logique et presque attendu, ce sera le numérique. Les nombreux geysers de sang sont donc faits par ordinateur, et c’est dommage, même si au vu du nombre de litres déversés, on se dit parfois que c’est mieux, car repeindre une plage en rouge pour la nettoyer derrière, ce n’est pas un luxe bien passionnant qu’une petite production peut toujours se permettre. Au final, et heureusement d’ailleurs, on notera tout de même des efforts au niveau de ses effets, pour rendre le tout moins envahissant que certaines productions d’il y a 10 ans. C’est toujours évident qu’il s’agît de giclées numériques, mais le rendu s’améliore, notamment sur les textures comme les vêtements ou le sable. On regrettera bien plus par exemple un début beaucoup plus bavard que de raisons, entre les habitants du village, le chef du village, les méchants cachés dans leur grotte. Et ce même si nous avons notre lot de ninjas, de combats, de techniques, et de méchants très méchants.

Et le requin dans tout ça ? Car si vous êtes quelqu’un de normalement constitué, vous vous lancez probablement dans un métrage nommé Ninja VS Shark pour sa promesse initiale. Durant la première heure, il est furtif, comme énoncé, et du coup, le film évite soigneusement d’en faire trop, ou de partir dans des eaux bien trop troubles. Et puis, sans prévenir, il y a la fin, avec son requin filmé frontalement, en CGI, qui sautille hors de l’eau, essayant alors de bouffer le casting, ou du moins, le peu de membres du casting toujours debout. Un peu comme un craquage final, ce qui, dans l’esprit, n’est pas sans rappeler ce bon vieux V-Cinema, avec Jaws in Japan, métrage plus ou moins sérieux et sans requins pendant une heure, avant une image finale marquante sortant de nulle part. C’est la même chose ici, où le titre délivre alors la marchandise, pour ce qui reste, à mes yeux, le moins bon du métrage au final, le moins sérieux. Qu’un clan ninja contrôle un requin, pourquoi pas, passe encore, mais voir notre requin géant sortir de l’eau pour bouffer le casting à même la plage, on est en plein territoire nanar. Généreux, sanglant, mais nanar. Fort heureusement, le public visé par le film semble avoir prit la bête pour ce qu’elle était, ce qui lui donna un accueil plutôt favorable de manière générale. Et on le comprend facilement, malgré quelques débordements, Ninja VS Shark est un métrage fauché mais fait avec sérieux. Et ça change tout.

Les plus

De sympathiques chorégraphies
Ça saigne bien
Une première heure qui se tient

Les moins

Le final clairement nanar
Limité par son budget
Le sang en CGI, dommage

En bref : Ninja VS Shark avait de quoi intriguer. En réalité, pendant sa première heure, nous avons là un spectacle d’action un peu fauché mais loin d’être désagréable. Avant que le requin ne débarque vraiment pour faire un peu n’importe quoi.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Some nice choreographies
♥ It’s bloody
♥ The first hour, rather serious and well made
⊗ The last part is clearly a so bad it’s good flick
⊗ Limited by its budget
⊗ The CGI for the blood, too sad
Ninja VS Shark was intriguing. In fact, during the first hour, it’s an action flick, a little cheap but not bad at all. And then the shark arrives and does crazy things.

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