BAD LANDS (バッド・ランズ) de Harada Masato (2023)

BAD LANDS

Titre Original : バッド・ランズ
2023 – Japon
Genre : Policier
Durée : 2h23
Réalisation : Harada Masato
Musique : –
Scénario : Harada Masato et Kurokawa Hiroyuki

Avec Andô Sakura, Eguchi Noriko, Namase Katsuhisa, Nawata Canon, Tendô Yoshimi, Uzaki Ryûdô, Yamada Ryôsuke et Yoshihara Mitsuo

Synopsis : Une arnaqueuse et son frère imprévisible sont pris pour cible après avoir mis la main sur une énorme somme d’argent.

En 2022, Harada Masato avait surpris pas mal de monde en sortant son Hell Dogs, petit polar très classique dans le fond, mais classieux dans la forme, en plus d’être réellement très bon. C’était en quelque sorte le retour d’un réalisateur que j’avais, personnellement, perdu de vu depuis quelques années, alors qu’il y a de cela un peu plus de 20 ans, il surprenait et intéressait avec des métrages tels que Bounce Ko Gals (en 1997, sur la prostitution des lycéennes) ou encore Inugami, qui ne nous emmenait là où on ne l’attendait pas et pouvait donc déboussoler son public cible. Pile un an après Hell Dogs, il revient, toujours sur Netflix, avec ce Bad Lands, mettant en avant l’actrice Ando Sakura, toujours dans les bons coups depuis sa révélation avec Love Exposure en 2008, et qui était déjà sous le feu des projecteurs en cette année 2023 avec Monster (L’Innocence) de Kore Eda. Bref, Bad Lands avait tout pour attirer dès son arrivée sur la plateforme au N rouge. Et si c’était à la fois fort intéressant et fort plaisant à regarder, il faut bien avouer qu’au bout des 2h23 que forment le film, c’est surtout une petite pointe de déception qui est là. Pourtant, les bonnes cases, le film en coche pas mal. L’on pourrait signaler par exemple que si le film Bad Lands est en effet ce que l’on qualifiera d’un film policier, il s’éloigne des codes habituels Japonais. Pas de yakuzas par exemple, mais juste un groupe organisé d’arnaqueurs, s’attaquant par exemple aux personnes âgées pour leur soutirer de l’argent. Toute la première partie du récit nous montrant le quotidien du groupe, et en particulier du personnage principal, est par ailleurs très intéressant, entre recherche des cibles, arnaques avec des contrats, arnaques au téléphone, pistage dans la rue, rançon et j’en passe. Dans le même ordre d’idées, et même s’il est sans doute vrai que Tokyo est une ville sans doute plus adaptée à ce genre d’histoires (plus la ville est grande et les habitants nombreux, plus les risques d’arnaques doivent être là), le film fait le choix de s’éloigner de la mégalopole déjà filmée sous tous les angles.

C’est ainsi à Osaka que Harada Masato pose sa caméra, en nous faisant découvrir en plus un quartier spécifique. C’est donc immédiatement, même pour le connaisseur, un brin plus dépaysant, surtout que si le métrage s’était déroulé à Tokyo, il y aurait eu 9 chances sur 10 que l’ensemble se soit déroulé encore une fois à Shinjuku, ou en particulier à Kabukichô. Mais rien de ça donc ici. Et pendant donc au moins sa première heure, Bad Lands passionne. On infiltre en tant que spectateur cette organisation, on découvre les différents membres, comment tout cela fonctionne, tout en suivant donc Ando Sakura dans le rôle principal avant l’arrivée de son frère un peu plus tard dans le récit, ce qui sera le réel élément déclencheur de l’intrigue. Et dans un premier temps donc, c’est très bien. Bien filmé, bien joué, intéressant, ça n’en fait jamais trop. Le frère débarque, on remarque immédiatement les comportements bien opposés entre le frère et la sœur, et à côté de tout ça, le réalisateur nous introduit rapidement quelques autres personnages, qui auront, nous l’imaginons, une importance capitale dans la suite du récit, notamment ces flics qui dès le départ, sont sur la piste de ces arnaqueurs, et ne semblent pas si bête que ça, remarquant immédiatement en analysant les faits que oui, Neri (Andô Sakura) est sourde d’une oreille. Seulement voilà, le film, bien que carré, bien rodé, souvent bien joué, se prend presque les pieds dans le tapis, sans doute en voulant en faire bien trop, et donc, en s’étirant. Car il y a des défauts, ils sont évidents, et ils seraient faciles à corriger, tandis que certains autres défauts, on serait passé outre si le reste ne venait pas parasiter le film. On pourrait d’un côté parler donc de ses flics. Oui, ceux dont je parlais il y a peu, qui sont là dès le début du métrage, puis vont disparaître pendant la majeure partie du temps, avant de réapparaître pour pas grand-chose.

Ils ne sont finalement pas bien utiles au récit et pourraient tout simplement être coupés au montage. Le film y gagnerait en rythme, clairement, et ainsi pourrait resserrer son intrigue sur ce qui compte, et donc être tout simplement plus efficace, avec un bon 20 minutes de moins au compteur. Surtout que parfois, l’interprétation dans les seconds rôles s’avère inégale. Comme si donc le film voulait en faire trop et que c’était exactement là qu’il se perdait en chemin. Que le frère, dès son arrivée dans le récit, soit en quelque sorte le début des problèmes, on le sentait venir, c’était gros comme une maison vu comment son comportement était à l’opposé de sa sœur, mais ce qui sonne en l’état comme un élément ultra prévisible serait passé comme une lettre à la poste si tout le métrage s’était réellement centré dessus. Là où Hell Dogs, tout aussi classique et prévisible, passait comme une lettre à la poste en se focalisant sur son duo de personnages principaux, Bad Lands tente l’opposé en complexifiant faussement son récit et sa narration. Tout ça, c’est dommage, car entre sa première heure souvent passionnante et son final réussi et percutant, il n’y a que ses égarements mi-parcours qui viennent abaisser un verdict plutôt solide en soit, que ce soit techniquement, ou dans le reste. Bien entendu, le métrage reste intéressant et plaisant, mais marque bien moins les esprits, et c’est la déception dont l’on se souviendra.

Les plus

Osaka, un terrain de jeu plaisant
Les arnaqueurs et tous leurs plans, intéressant
Une première heure pleine de bonnes intentions
Un final qui marche
Un bon casting principal

Les moins

Beaucoup trop long
Des personnages inutiles (les flics)
Tous les acteurs ne sont pas au top
Assez prévisible

En bref : Après un très réussi Hell Dogs en 2022, Harada Masato revient avec Bad Lands en 2023, et si le métrage reste intéressant, il s’avère aussi trop long et s’éparpille, ce qui en fait une déception. Une déception intéressante, mais déception tout de même.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Osaka, a nice place to see
♥ The crooks and their little plans
♥ The first hour works well
♥ The finale too
♥ A good main cast
⊗ Far too long
⊗ Some not useful characters
⊗ All actors are not good
⊗ Predictable
After a very good Hell Dogs in 2022, Harada Masato comes back with Bad Lands in 2023, an interesting flick, but too long sadly. An interesting disappointment.

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