Titre Original : Baywatch
2017 – Etats Unis
Genre : Comédie d’action
Durée : 1h59
Réalisation : Seth Gordon
Musique : Christopher Lennertz
Scénario : Damian Shannon et Mark Swift
Avec Dwayne Johnson, Zac Efron, Alexandra Daddario, Priyanka Chopra, Kelly Rohrbacj, Ilfenesh Hadera, Jon Bass, Hannibal Bluress et Yahya Abdul-Mateen II
Synopsis : Le légendaire sauveteur Mitch Buchannon est contraint de s’associer à une nouvelle recrue, Matt Brody, aussi ambitieux que tête brûlée ! Ensemble, ils vont tenter de déjouer un complot criminel qui menace l’avenir de la Baie…
Quelle idée de vouloir faire un film Baywatch, d’adapter la série Alerte à Malibu au cinéma ? N’ayant pas vu un seul épisode de la fameuse série, je me base bien entendu sur une série de préjugés, mais voilà. Bien évidemment, la presse n’a pas été tendre avec le métrage lors de sa sortie. « Scénario plat », « Parodie manquée », « Dwayne Johnson et Zac Efron sont si mauvais », « comédie nulle ». Ah ça, de toute façon, il fallait s’y attendre. Niveau spectateur, ce fut un peu mieux heureusement, voire carrément mieux. Car il faut dire les choses, Baywatch est un film d’une débilité assez énorme, toujours assumée, qui passe plus pour une parodie que pour une adaptation de la série TV. Ce qui est au final sans aucun doute la meilleure idée, car comment rendre crédible un film avec des sauveteurs, à la plage, qui vont déjouer à eux seuls un vaste complot avec trafic de drogue à la clé ? Impossible en étant sain d’esprit. Du coup oui, le film fait le choix de la facilité, celui de la parodie, mais grand bien lui a pris, car si Baywatch n’est aucunement un chef d’œuvre, et suivant des critères normaux, même pas un bon film, il m’aura fait passer un excellent moment. Malgré son scénario mince bourré d’incohérences et de facilités, malgré des gags parfois lourds et vulgaires, malgré des CGI clairement pas au top et quelques fonds verts un peu trop voyants. La présence de Dwayne Johnson au casting dans le premier rôle est d’ailleurs une bénédiction, tant l’acteur semble très souvent à l’aise avec l’humour, et mieux, l’auto dérision. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a souvent mon capital sympathie, même si les grands films ne se bousculent pas dans sa carrière, loin de là. Mais voilà, que voulez-vous, je l’aime bien ce cher Dwayne. N’a-t-il pas après tout apporté un vent de fraicheur dans cette bien trop longue et bancale saga qu’est Fast and Furious, en débarquant d’ailleurs dans le meilleur opus ? N’a-t-il pas relancé la saga Jumanji avec deux très bons divertissements ? N’a-t-il pas joué dans l’œuvre maudite de Richard Kelly, l’énorme Southland Tales ?
Bon, je m’emballe, vous allez vous dire que je cherche à gagner du temps car comme ça, moins de place pour tenter de défendre l’indéfendable ! Sans doute vrai d’ailleurs. Baywatch est un film bas du front. C’est con, c’est vulgaire, les gags sont souvent en dessous de la ceinture, les décolletés sont énormes et filmés en plan plongeants et au ralenti, les hommes sont souvent un brin stupides et mettent en avant leurs muscles soyeux, humides, l’action est souvent bad-ass, filmée de manière improbable, avec ralentis et plans iconiques à la clé, et les dialogues tiennent plus de la punchline constante que du vrai dialogue entre personnages. Vous voyez un peu le genre non ? Ce genre de films qui ne va pas faire réfléchir une seule seconde, qui va un peu flatter nos plus bas instincts, et qui le fait en se moquant constamment de lui-même, sans jamais se prendre au sérieux. Et c’est ainsi, que dans de bonnes conditions, et bien, on peut tout simplement passer un bon moment devant ce Baywatch. Un spectacle qui sera probablement oublié avec le temps, où quelques souvenirs un peu honteux pourraient bien nous revenir furtivement en tête, avant de retomber dans l’oubli. Nous suivons donc l’équipe de sauveteurs de Dwayne Johnson, iconisé à 700% tant il est l’homme parfait, qui peut tout faire, qui pense à tout avant même que la situation ne se présente, et sait, même en levant un sourcil, qu’une mère a laissé ses deux enfants jouer seuls sur la plage derrière lui, sans jeter un seul regard dans cette direction. L’homme parfait, autour duquel on place une équipe de bimbos aux attributs très souvent en avant, dont la fort charmante Alexandra Daddario, et Zac Efron, petit nouveau dans l’équipe. Alors oui, tout commence doucement, sans doute un peu trop, avec le quotidien des personnages sur la plage, le concours pour embaucher des nouveaux, avant que l’intrigue ne se mette en place, avec une histoire de trafic de drogue, que nos sauveteurs vont vouloir démanteler, car la police, ça ne sert à rien, même quand il y a un cadavre suspect et des sachets de drogue flottant sur la plage.
C’est invraisemblable, oui, dès la première minute. Et ça ne va pas aller du tout en s’arrangeant, oh loin de là. Tout va s’enchaîner bien vite une fois que l’intrigue débute, et le film ne recule devant rien, allant jusqu’à faire de l’humour en dessous de la ceinture dans une morgue, à insister parfois lourdement, à utiliser encore et toujours certains gags (les surnoms donnés au personnage d’Efron), et ça semble toujours vouloir aller plus loin en se moquant de tout. David Hasselhoff et Pamela Anderson viendront d’ailleurs faire un petit coucou, et là aussi ça ne se prend pas au sérieux. Même les codes que tout le monde connaît de la série sans l’avoir vu, comme ces ralentis sur des femmes courant en bikini, sont ridiculisés et passent alors comme un élément non pas du film mais un élément perçu par les personnages eux-mêmes, et qui s’en étonnent. Mais comme je le disais, aussi généreux, con, pas si mal filmé que ça soit-il, Baywatch n’est pas non plus le film du siècle, ni un bon film. Sans doute car s’il a eu un budget plus que confortable pour une comédie (69 millions de dollars), et bien, pour faire ça sur deux heures tout en y mettant des scènes d’action avec explosions à la clé, c’était sans doute un peu léger. Malgré des idées parfois amusantes, l’action déçoit clairement, et pire que tout, ce sont les effets spéciaux qui déçoivent, avec des CGI parfois presque honteux. Mais ce sera sans doute le dernier souci pour le vrai public visé par le métrage, ces cinéphiles qui n’ont peur de rien, pas du ridicule, pas même de l’abus d’humour gras, qui passera donc un moment divertissant.
Les plus
Que c’est con
Que ça se moque de tout, et de lui-même
Dwayne Johnson qui respire la bonne humeur
Un spectacle pas prise de tête et pas si honteux au final
Les moins
Ça reste très con, tout le monde n’adhérera pas
Les CGI souvent aux fraises
L’action, pas si bonne que ça
En bref : Baywatch, c’est une comédie d’action incroyablement stupide pleine d’auto dérision, et qui a été conçue comme telle. Dur de lui en vouloir du coup, on adhère et on le prend pour ce qu’il est, où on fuit.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ So stupid it’s fun ♥ The film mocks everything, even itself ♥ Dwayne Johnson seems happy to be here ♥ It’s not a bad movie in fact |
⊗ But yes, it’s very stupid, so not for everyone ⊗ The CGs are horrible ⊗ The action, not really good sadly |
Baywatch, it’s an action comedy, totally stupid, but it’s meant to be that way. Hard to blame it for that, you like it for what it is, or you run far away from it. |