KKN CURSE OF THE DANCING VILLAGE (KKN di Desa Penari) de Awi Suryadi (2022)

KKN CURSE OF THE DANCING VILLAGE

Titre Original : KKN di Desa Penari
2022 – Indonésie
Genre : Pas de sexe avant le mariage les enfants !
Durée : 2h10
Réalisation : Awi Suryadi
Musique : Ricky Lionardi
Scénario : Gerald Mamahit et Lele Laila

Avec Tissa Biani, Adinda Thomas, Achmad Megantara, Aghniny Haque, Calvin Jeremy, Fajar Nugra, Kiki Narendra, Aulia Sarah, Aty Cancer et Diding Boneng

Synopsis : Six étudiants se rendent dans un petit village pour effectuer ce qu’on appelle KKN, à savoir aider des zones rurales dans divers travaux, un programme de service communautaire. On les averti d’entrée de jeu de ne pas s’aventurer dans les bois, ni de franchir la porte menant à une zone mystérieuse qui serait en lien avec la mystérieuse figure d’une danseuse.

Si l’on s’intéresse un tant soit peu au cinéma Indonésien, on a forcément déjà entendu parler de KKN. Ou de sa préquelle toute récente réalisée par Kimo Stamboel. Non pas que le film surpasse les métrages d’autres réalisateurs dans le même genre, loin de là même mais on y reviendra, mais car le film fut un réel carton au box-office Indonésien, se classant dans le top 3 des films les plus vus au cinéma, passant même devant… Avengers Infinity War. Ce qui valut au film un remontage dans une version « extended » afin de tenter de choper la première place. Pourquoi un tel engouement ? N’étant pas plus calé que ça dans la culture Indonésienne, et dans leur utilisation des réseaux sociaux, on peut malgré tout affirmer que l’histoire derrière le film a dû avoir son petit effet à l’époque, en 2019, et donc amener le public friand de films horrifiques dans les salles. Car KKN donc, ça se base sur, supposément, une histoire vraie, racontée par Simpleman sur twitter. Une histoire qu’on lui aurait racontée. Simpleman d’ailleurs, sans pour autant en savoir plus à son sujet (journaliste ? Simple scénariste ?), il n’est pas étranger au monde de l’horreur, puisque si KKN est, dans le monde du cinéma, son premier métrage, et bien depuis, il aura aidé Kimo Stamboel sur les histoires de Sewu Dino en 2023, puis bien évidemment de la préquelle de KKN en 2024, rien que ça. Bref, une histoire supposée vraie, sur un groupe de six étudiants qui se rendent dans un petit village paumé afin d’effectuer leur KKN, un service communautaire effectué en Indonésie par les étudiants universitaires. Sauf que, qui dit cinéma Indonésien et village paumé veut forcément dire malédiction, esprit pas content et on connait la suite.

Mais qu’importe, c’est exactement pour cela que l’on aime le genre. Et d’ailleurs, dès le début, KKN réussit à séduire. Il faut dire aussi que les décors naturels sont splendides, que la mise en scène sait mettre tout ça en valeur et se fait même classieuse, et que l’ambiance fonctionne très bien. L’introduction, puis l’arrivée de notre groupe de six étudiants sur place, la traversée du pont avec ses magnifiques plans. Oui, c’est du tout bon, alors que techniquement, le spectateur n’a encore rien vu d’horrifique, et ignore même de quoi il retourne. Le film sait prendre son temps pour poser son cadre, son atmosphère, et c’est tout à son honneur, et ce même s’il dure malgré tout 2h10, ce qui n’est pas rien. Mais cette qualité, elle va alors devenir un défaut par la suite. Non pas car on s’ennuie ferme devant KKN, ce n’est pas le cas, mais car le métrage semble étirer son concept très maladroitement. Sur le papier, qu’une intrigue mettant en avant pas moins de six personnages arrivant dans un village dure 2h10, il n’y a rien de choquant, lorsque l’on sait que d’habitude dans ce genre de métrages, les personnages sont moins nombreux. Sauf que KKN n’en développe véritablement que deux, et que les autres ne sont là que pour faire ce qu’ils doivent afin de faire avancer l’intrigue, et donc, les ennuis. Et ça, c’est tout de suite bien moins intéressant, quand la cause de tout ce qui arrivera n’arrive pas réellement à captiver, la faute à une écriture bancale. Manque de développement des personnages, ce qui empêche toute identification, surtout qu’au final, beaucoup ne sont là que pour pêcher, et donc, propager le mal. Ce qui est dommage, avec deux ou trois scénaristes derrière, surtout qu’ils s’y connaissent dans le genre, avec par exemple Lele Laila, a qui l’on doit les scénarios de The Corpse Washer, la trilogie Danur, les deux Asih, Ivanna de ce cher Kimo Stamboel, bon et aussi de Siska Neraka, déjà un film au scénario bancal et maladroit.

Là d’ailleurs, c’est un peu la même chose, en moins pire. En moins pire oui car le film ne contredit pas son message, mais il y va parfois un peu trop fort (attention au sexe avant le mariage). Et surtout car mine de rien, à côté, techniquement, c’est très bien filmé, souvent magnifiquement photographié, et même si la peur est, elle, totalement absente du métrage, le spectacle proposé a néanmoins de la gueule, et se laisse suivre malgré ses erreurs, ses fautes de goûts, et sa longueur inutile. KKN aurait été bien plus efficace en ne durant que 1h40 tout simplement, et le nombre de personnages aurait également pu être réduit au final. Elle est là, la plus grosse déception de KKN. Et cette relative incompréhension face à son carton. Le potentiel est là, le film n’est pas mauvais, techniquement c’est du tout bon, propre et bien filmé, mais ça coince le plus souvent la faute à son scénario. Vraiment dommage. Pas de quoi détester le film, malgré son message parfois un peu lourdingue et ses personnages totalement creux. Mais de quoi sortir de la projection en pensant à tout le potentiel de cette malédiction, tout le potentiel de ce petit village, et ce talent gâché. Le réalisateur lui sera depuis parti vers d’autres horizons, en livrant ce que beaucoup considèrent comme son meilleur film, et en laissant sa place à Kimo Stamboel pour la préquelle. Pas si mal du coup non ? On aurait pu tomber sur bien pire pour la suite de l’aventure.

Les plus

Très bien filmé
De très beaux décors naturels
L’ambiance de manière général
Très bon travail sur le son

Les moins

Trop long pour peu de choses
Beaucoup de personnages creux
Un message peu subtil

En bref : KKN, l’un des plus gros succès au box-office Indonésien, n’est pas le film espéré. Pas mauvais pour autant, notamment grâce à un sérieux technique à toute épreuve et quelques moments bien vus, mais bien trop long et maladroit dans sa manière de raconter son histoire.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Good filmmaking
♥ Beautiful natural sets
♥ Good atmosphere
♥ Good work on the sound design
⊗ Too long
⊗ Too many uninteresting characters
⊗ The message of the film is not very subtle
KKN, one of Indonesia’s biggest success at the box office, is not the film I was hoping for. Not bad, thanks to good camera work and a few nice moments, but too long and clumsy in the way it wants to tell its story.

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