CLAWS (Móng Vuốt) de Lê Thanh Sơn (2024)

CLAWS

Titre Original : Móng Vuốt
2024 – Vietnam
Genre : Survival
Durée : 1h36
Réalisation : Lê Thanh Sơn
Musique : –
Scénario : Tran Khanh Hoang

Avec Tuấn Trần, Nguyễn Lâm Thảo Tâm, Ceri Thu Hà, Rocker Nguyễn, Naomi, Quốc Khánh, Gi A Nguyen, Công Ninh et Hồng Thanh

Synopsis : Un groupe d’amis se rend en pleine forêt pour un petit camping, se retrouver, se ressourcer, boire. Mais un ours sauvage recherchant son bébé kidnappé erre dans les parages et n’est pas content !

Si le Vietnam, comme beaucoup de pays Asiatiques, semble assez friand de métrages horrifiques mettant en avant mythes et légendes, ainsi que certains esprits frappeurs, ils semblent beaucoup plus timides voire totalement absent dans l’horreur plus traditionnelle. Claws, c’est donc leur tout premier essai dans le genre du survival animalier. On pourrait presque se dire que la sortie de Cocaine Bear il y a quelques temps leur aurait donné des idées, sauf qu’ici, Claws se veut totalement sérieux, à quelques petites blagues près, groupe d’amis oblige. En réalité, autant à la lecture du synopsis que par le ton du métrage, voire même sa durée, Claws nous ramène, pour les connaisseurs, des années en arrière, dans les années 80 et 90. Un groupe d’amis qui passe du bon temps dans un coin reculé, en forêt, avec magnifique vue sur les montagnes, interrompu par l’irruption d’un ours pas content du tout qui va transformer la nuit en mission de survie. 1h36 seulement au compteur, une histoire très simple tenant en vérité sur un post-it, un ton plutôt sérieux, des personnages stéréotypés au possible. Oui, on est revenu des années en arrière, avec comme plus-value le côté exotique que peut procurer le cinéma Vietnamien. Car ce retour en arrière, c’est à la fois la grande qualité du métrage, et son plus grand défaut. À savoir donc de nous ramener en arrière, et de faire dans la simplicité. Car en 2024, voir un petit métrage de genre qui ne cherche pas forcément à être plus que ce qu’il devrait être (à savoir donc, efficace et direct), sans délivrer de quelconque message, et bien ça fait du bien. Du divertissement simple. Surtout quand ce n’est pas trop mal fait. Car en soit, si Claws ne brille pas dans son écriture, elle n’est pas non plus catastrophique.

Elle est juste un peu trop « datée ». Les personnages sont des clichés sur patte, on devine aisément qui va mourir ou pas, et qui sera le personnage principal, même si le métrage tente de nous amener à un moment vers une fausse piste, mais en soit, rien qui ne choque non plus. Les personnages ont tous leur personnalité bien établie, bien que clichée, ils ont tous leur problèmes (clichés aussi ceci dit), mais on arrive au moins à croire en leur amitié. L’autre souci, c’est que comme d’autres métrages d’antan, Claws se fait simple, voire simpliste, mais se permet tout de même une bonne demi-heure de présentation de personnages et d’autres blabla avant de vraiment débuter. En soit là aussi, rien d’extraordinaire à faire ainsi, mais dans ce cas, des personnages mieux développés, ou plus surprenants, ça n’aurait pas fait de mal au métrage. Comme si, en livrant son premier survival en 2024, le Vietnam tentait de rattraper son retard en commençant à la base du genre. Enfin, on dirait que j’ai envie de le détester ce Claws, sauf qu’encore une fois, malgré son côté bien trop classique et jamais surprenant, le spectacle proposé n’est pas désagréable, loin de là. Cliché mais plaisant à suivre, long à démarrer mais néanmoins efficace, quelques gags amusants (être poursuivi par une tente…), et un ours qui ne veut pas lâcher prise. Une fois qu’il débarque dans le récit cet ours, il ne lâchera pas l’affaire. Alors là aussi, pour la partie survival pure, le métrage ne fait jamais dans l’originalité, est hautement prévisible, mais se fait efficace. Même l’ours, en CGI, pas forcément très réussi (mais il ne l’était pas non plus dans Cocaine Bear, à titre de comparaison), reste malgré tout plutôt bien animé. Juste, parfois bien trop vif vu sa masse, et à d’autres moments, silencieux comme un ninja.

Des défauts présents dans le genre depuis ses débuts, et qui sont toujours présents la plupart du temps. Du coup, si l’on connait le genre, Claws est à la fois une déception et un clair retour en arrière, un petit plaisir assez régressif. Et ses plus grands défauts ne sont plus alors son côté prévisible et son manque d’originalité, mais plutôt le fait qu’il ne soit pas plus méchant, même si lors du final, il n’hésite plus à malmener ses quelques survivants. Mais il aurait pu se lâcher un peu plus tôt sur les autres par exemple. Pour le reste, en réalité, Claws n’est pas mauvais. Cliché mais pas si mal écrit, plutôt bien filmé, avec une jolie photographie mettant en valeur les très beaux décors naturels (même si un plan choque un poil trop la rétine pour ne pas être un fond vert), des acteurs livrant ce qu’on leur demande, et une fois que l’ours débarque dans le récit, un rythme soutenu rendant l’aventure plaisante dans les grandes lignes. Il ne faut juste pas s’attendre à un grand film, mais à une petite série B, plutôt bien rodée et faite avec sérieux, et qui plus est, solide a plus d’un niveau pour le tout premier essai du Vietnam dans le genre du survival. Jamais de quoi rivaliser avec les meilleurs, mais loin du bas du panier, et au final, divertissant. Et comme c’était ce qu’on lui demandait en premier lieu, et bien on passe 1h36 plutôt fun. Maintenant, si le Vietnam veut retenter l’aventure, il faudra viser plus haut, où le spectateur sera moins clément.