KILL de Nikhil Nagesh Bhat (2024)

KILL

Titre Original : Kill
2024 – Inde
Genre : ils s’en prennent à sa copine, monumentale erreur
Durée : 1h45
Réalisation : Nikhil Nagesh Bhat
Musique : Ketan Sodha
Scénario : Ayesha Syed et Nikhil Nagesh Bhat

Avec Lakshya, Raghav Juyal, Tanya Maniktala, Abhishek Chauhan, Ashish Vidyarthi, HarshChhaya, Adrija Sinha et Parth Tiwari

Synopsis : Amrit Rathod, membre des forces spéciales au sein du National Security Guard part avec son ami et collègue Viresh rejoindre Tulika, la femme dont il est amoureux et dont le père, un riche industriel, veut marier à un autre. Alors qu’Amrit retrouve Tulika dans un train vers New Dehli, ils se retrouvent en prise avec une famille élargie de bandits venue braquer les voyageurs.

Comme chaque année, une certaine catégorie de cinéphiles s’enflamme sur un film Indien. Il y a eu RRR en 2022, il y a eu Léo en 2023, et il y a Kill en 2024. Nouvelle déception en vue ? Et bien, oui, car si Kill est, narrativement, ainsi qu’en terme de ton finalement, très différent du reste, il n’en demeure pas moins un métrage sympathique mais imparfait sur bien des points. Mais un film, qui, en étant en plus sous la barre des deux heures (si rare pour l’Inde), fait assurément passer un bon moment, à défaut de marquer durablement le spectateur. En tout cas, ici, pas de fresque épique, de héros sauvant tout un peuple, ni de chants et de danses d’ailleurs. Kill se déroule quasi intégralement dans un train. D’ailleurs, le scénario, c’est simple. Un train où notre héros se retrouve, car il rejoint la femme de sa vie, et des bandits qui montent à bord. Lui est une machine à tuer, membre des forces spéciales, les bandits eux sont sauvages. Au final, on en vient à se demander à qui s’applique le « au mauvais endroit au mauvais moment ». Et Kill, dans les grandes lignes, c’est très sympa oui. Bourrin, gore, sauvage, allant à l’essentiel et heureusement car encore une fois, son scénario complet se limite, en gros, à son synopsis. Pas de gros développement, juste un petit « twist » (notez les gros guillemets) juste avant l’apparition du titre, après 45 minutes de film, ce qui va faire péter un câble à notre héros qui va alors se transformer de Donnie Yen à Rambo. Ou passer de Rambo à Terminator. Une simple machine à tuer, sans remords, et qui n’en a que faire de se salir les mains. Kill, pourquoi c’est sympa ?

Car c’est un gros défouloir. Ça va souvent à l’essentiel, c’est violent, radical, ça fait mal, certains coups sont bien vus, on ne s’ennuie pas devant, et si la mise en scène n’a rien d’exceptionnelle, ça reste compétent pour ce qu’il veut être, à savoir un simple divertissement bourrin. Mais Kill, pourquoi c’est décevant ? Outre le fait qu’en réalité, ça ne raconte rien, pas même une histoire simple (enfin si, vengeance par ci, vengeance par-là), Kill se retrouve pris au piège de son concept. Pourtant, chez certains, ce concept, il fonctionne. Non, pas le Bullet Train de David Leicht, vraie supercherie, mais par exemple chez Bong Joon-ho avec Snowpiercer, qui savait continuellement se renouveler, mais son côté fantaisiste aidait. Kill n’a pas ça pour lui. Il a un train, avec de toutes petites cabines, et ce sera tout pendant 1h45. Pas de changements, pas de bouleversements, rien, juste le même train, les mêmes wagons. Et la mise en scène, propre, elle a beau essayer de faire ce qu’elle peut, elle ne peut pas non plus faire de gros miracles. Quand ton lieu, c’est un train, très exigu en plus, les possibilités sont très rapidement limitées. Le réalisateur, aussi coscénariste et à l’origine de « l’histoire », tentera donc de miser sur le côté violent du film, sur ce personnage qui, au fur et à mesure, se lâche de plus en plus dans la sauvagerie, mais c’est rapidement limité par tout le reste, par le lieu, par la technique. Et aussi par le jeu des acteurs, peu aidés par des personnages qui n’évoluent pas du début à la fin. Ainsi, le gentil est sauvage et rien ne l’arrêtera, le méchant est très méchant et n’aura jamais de regrets, ni même jamais la moindre envie de se remettre en cause, et voilà, ça se fou sur la gueule, à mains nues, et avec tout ce que l’on pourrait trouver dans un train. On aura même droit à du Gaspar Noé avec le coup de l’extincteur. Sans plan séquence, Kill étant filmé normalement, voire parfois un peu trop découpé dans l’action.

Mais si Kill devient rapidement répétitif, avec son lieu unique, et son concept simple d’un homme contre une armée, il le devient aussi de par sa mise en scène qui n’évolue jamais vraiment, et aussi narrativement. On pourra sourire devant le nombre de fois où le héros se fait capturer, puis quelqu’un d’autre, puis la fuite, et ainsi de suite. Cela accentue l’impression que le film fait très souvent du surplace. Il lui manque, au choix, la folie visuelle d’un Timo Tjahjanto (mais là on part en Indonésie), ou le génie chorégraphique d’un The Raid 1, pour rester dans de l’action avec un lieu unique. Mais Kill n’a aucun des deux, il se contente d’être ce divertissement bourrin, qui fait plaisir, qui parfois nous fait dire « ah ça a dû faire mal » devant notre écran, mais qui jamais ne marquera les esprits, et qui, plus il avance, plus il laisse en réalité indifférent. Ce qui est ironique, car la première partie, avant l’apparition du titre, parait presque gentille, surtout lorsque l’on se lance dans la vision en connaissant sa réputation. Tout ça serait donc sans doute un souci de dosage. Rapide à démarrer, mais trop long avant de montrer ce qu’il veut vraiment faire. Un lieu unique mais qui devient rapidement un gros bordel. Un bon gros défouloir mais qui ne marquera jamais autant qu’un métrage Indonésien. Sympathique, mais comme souvent, décevant au final.

Les plus

Très violent
C’est défoulant
Moins de deux heures, rare en Inde
Ça démarre rapidement

Les moins

Bien vite répétitif
Souvent trop bordélique
De gros soucis de dosage

En bref : Sensation Indienne de 2024 (après celle de 2023, et celle de 2022), Kill est exactement ce qu’il prétend être, à savoir un divertissement bourrin et ultra violent. Malheureusement, il atteint aussi très vite ces limites, à tous les niveaux.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ Very violent
♥ Less than two hours, rare in India
♥ It starts quickly
⊗ Too quickly repetitive
⊗ Often a mess, small cars all the time
⊗ Something is missing, dosage concerns
New Indian’s sensation of 2024 (after the one of 2023, and 2022), Kill is exactly what it pretends to be, an entertaining and very violent film. But it quickly reaches its limits.

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