BARBARE (Barbarian) de Zach Cregger (2022)

BARBARE

Titre Original : Barbarian
2022 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h42
Réalisation : Zach Cregger
Musique : Anna Drubich
Scénario : Zach Cregger

Avec Georgina Campbell, Bill Skarsgård, Justin Long, Matthew Patrick Davis, Richard Brake, Kurt Braunohler, Jaymes Butler et J.R. Esposito

Synopsis : Une jeune femme nommée Tess arrive en pleine nuit à Détroit. Elle y a rendez-vous pour un entretien d’embauche. Elle y a aussitôt réservé une maison d’hôtes, mais remarque que c’est une double réservation puisqu’un homme assez mystérieux y séjourne déjà. Malgré cette gêne, elle tente de passer sa soirée tranquille. Quelque chose lui réserve une mauvaise surprise.

Le cinéma horrifique fait beaucoup parler de lui en 2022. Entre les remakes, reboots, suites, préquelles, films faisant le buzz, et ceux qui repoussent les limites. Scream, Prey, Hellraiser, Terrifier 2, et ce Barbarian (oui je resterais comme toujours sur le titre original). Ce qui est triste, c’est de voir la VOD prendre de plus en plus de place dans la distribution de ces titres, avec Prey et Hellraiser sortant chez Hulu (et Disney + pour Prey en France), et c’est le même cas de figure pour ce Barbarian, chez nous, Disney +, la petite porte, malgré des retours hyper positifs et une sortie en salles aux Etats Unis, pour un box office de tout de même 43 millions, pour un budget de seulement 4.5 millions. Un gros succès, de très bonnes critiques et en plus beaucoup de visibilités (2340 écrans diffusant le film aux Etats Unis). Pourquoi Disney fait donc le choix de sortir le film seulement sur Disney + en France ? Bon, passons, évitons de s’énerver, surtout que Barbarian, au final, c’était bien sympathique, mais on ne peut s’empêcher de dire que malgré tout, voir le film sur un grand écran dans une salle sombre, ça n’aurait pas été de refus. Barbarian donc, dans les faits, c’est un film très simple. Quasiment un lieu, peu de personnages, une intrigue jouant sur le suspense, l’attente, l’appréhension, puis la révélation à mi-parcours de son fameux twist, pour pouvoir alors élargir son univers, inclure de nouveaux personnages. Tess arrive à Detroit pour un entretien d’embauche, et se rend à la maison qu’elle a louée. Seulement sur place, un homme est déjà à l’intérieur de ladite maison, qu’il dit avoir déjà loué lui-même via une autre application s’occupant de tout ça.

Dit-il la vérité ? Faut-il lui faire confiance ? Les doutes montent pour Tess, et encore plus une fois que le temps passe, et que, se rendant à son entretien, de jour contrairement à son arrivée sur place de nuit sous la pluie, elle se rend compte que le quartier est un quartier mort, avec des maisons en ruines, ce qui n’est pas sans rappeler le quartier du très bon Don’t Breathe. Forcément, une découverte un peu plus étrange dans la cage va ajouter de nouveaux doutes, de nouvelles questions. Et en dire plus serait une mauvaise idée, contentons-nous, narrativement, de rester sur ces éléments, qui sont d’ailleurs les seuls révélés par la bande annonce. Oh, et oui, d’autres personnages rejoignent l’aventure au fur et à mesure, enfin, un, joué par Justin Long, bien connu des amateurs du genre pour ses participations au culte Jeepers Creepers (le premier) et à l’étrange Tusk. Et donc, oui, impossible d’en dire plus sans rien révéler. De toute façon, sans en dire plus, il y a malgré tout beaucoup de choses à dire, sur la forme, mais aussi sur ses choix. Barbarian donc, c’est un métrage qui joue sur le suspense, sur les doutes, sur ce qu’on ne voit pas. Et sur ces éléments, en particulier lors de la première heure, sans parler de sans faute, et bien c’est une belle réussite. La mise en scène est sobre, le montage ne s’emballe jamais, les plans jouent énormément sur une sorte de lenteur inquiétante, sur l’obscurité qui semble infinie. La découverte d’un passage secret dans la cave est par exemple un grand moment, tant le réalisateur semble maitriser ce qu’il fait, sans jamais en faire des caisses. C’est très sobre, très prenant, et au final, l’ambiance du métrage doit énormément à deux éléments. La photographie du film, sombre mais n’empêchant jamais de voir ce qu’il se passe, signée Zach Kuperstein, est déjà très réussie, et la bande son, jouant énormément sur les nappes d’ambiance, signée Anna Drubich, fonctionne-t-elle aussi à merveille et met parfois nos nerfs à rude épreuve. Moralité, parfois il en faut peu pour stresser. La peur de l’inconnu, de ce qui se cache dans le noir, sera toujours la plus efficace.

Mais comme je le disais, de nouveaux personnages arrivent dans le film au fur et à mesure, et si cela semble au départ être une bonne idée, même si on pourra se dire au final que le personnage de Justin Long est un peu trop dans l’ère du temps, avec des menaces judiciaires pour harcèlement sexuel dans le milieu du cinéma qui lui pendent au nez, le principal problème de Barbarian arrive alors et n’est pas forcément celui que l’on voyait venir. Ces principaux problèmes, ils viennent avant tout d’une écriture parfois inégale, notamment au niveau des personnages qui parfois deviennent assez stupides, mais surtout d’une dernière partie qui va se mettre à tout expliquer de manière beaucoup trop frontale, retirant alors tout mystère au métrage, alors que comme je le disais quelques lignes plus haut, la peur de l’inconnu, il n’y a rien de mieux. Mais non, Barbarian va alors tout expliquer, en long, en large et en travers, de manière frontale et simpliste (via les dialogues donc), pour une dernière partie un peu plus musclée, mais bien moins inspirée. C’est clairement dommage vu comment tout cela démarrait bien. Mais on ne va pas bouder pour autant, car le spectacle proposé reste solide, en plus de s’en tenir à une durée concise de seulement 1h42, durée qui semble de plus en plus rare de nos jours (rappelons que Terrifier 2, un slasher, dure 2h18, et que même le dernier Hellraiser dépasse de peu les 2h). Efficace, par moment prenant et excellent notamment dans sa première partie, Barbarian reste une proposition qui vaut le détour, même si clairement imparfaite.

Les plus

Une excellente première partie
Des moments très efficaces
Une sobriété visuelle et narrative qui fait mouche au début
Le mystère, prenant tant qu’il le reste

Les moins

Des décisions parfois discutables des personnages
Un final trop explicatif et over the top

En bref : Barbarian, c’est au départ très bien, prenant, pesant, on doute. La dernière partie s’écroule un peu malheureusement, mais l’ensemble reste très plaisant, et donc dans un sens, une bonne surprise.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ The excellent first part
♥ Some scenes are really effective
♥ Sober, both visually and in terms of story, at least in the beginning
♥ A good mystery, when it remains a mystery
⊗ Some characters make stupid decisions
⊗ The finale explains too much, and is clearly over the top
Barbarian, it’s really good when it starts, with a great atmosphere. Sadly the last part of the movie is disappointing, even if it remains entertaining.

10 réflexions sur « BARBARE (Barbarian) de Zach Cregger (2022) »

  1. Ça semble pas mal, mais une fois de plus réservé à un public d’abonnés. Visiblement, Disney+ semble miser sur des films de flippe. J’ai récemment pu suivre la piste du très commenté Prey. Une déception pour moi. Mais j’en dirai plus dans mon article. 😉😁

    1. Et encore, tout ça, c’est Disney + chez nous (PREY et ce BARBARIAN), mais PREY aux States c’est Hulu, BARBARIAN a eu une sortie salles. Et on ne parlera pas d’HELLRAISER, qui pour le coup a été zappé en France (faudrait pas mettre un truc avec une prêtresse de l’enfer sur Disney +…). Donc tu sens qu’ils veulent toucher un plus large public, mais quand même, y a des limites, si pas du tout family friendly, ça se retrouve sur Hulu voir c’est zappé. Mais dans le fond, ça me fait chier, autant que toi. Devoir s’abonner à tous les services pour continuer de voir des films, et donc au final, payer plus cher parfois que pour juste une séance de cinéma pour le film qui t’intéresse vraiment… Comme pour l’excellent BLONDE qui est chez Netflix.
      Mais bon, BARBARIAN, il a de gros défauts. Son ambiance est excellente, sa première partie aussi, mais le verdict descend énormément à cause de sa seconde partie, maladroite voir pas toujours bien honnête.
      Ah tu as vu le fameux PREY. Tu as quand même un minimum apprécié hein ?

      1. Je t’avoue que je ne l’ai pas trouvé beaucoup plus passionnant que les autres. (je n’ai pas vu la version Shane Black, je précise). Le McTiernan est de très loin indépassable.

        1. Ah, tant pis, je suis sûr que ton article sera malgré tout intéressant malgré nos avis différents (ceci dit, regarde le Shane Black, tu verras, Prey est pas si mal après haha).
          Mais on est d’accord, et je pense que la terre entière l’est, le McTiernan reste le meilleur quoi qu’il arrive.

    1. Ah mais donc au Japon, c’est amazon et pas Disney !!! Je ne comprendrais véritablement rien au système de la VOD, et pas envie de comprendre au final.

  2. Franchement, j’ai trouvé ça très bien, merci pour la reco. Je te trouve même un poil sévère concernant la note maintenant que j’ai lu en entier ton papier. ^^ Le suspense de la 1ère partie est excellent, le changement d’horizon dans le dernier tiers change la donne, c’est bien filmé, bonne ambiance musicale, bien joué et, si on a un esprit dérangé comme ma femme et moi, on peut même parfois rire ou sourire – il y a de l’humour très noir je trouve. Une super bonne surprise, merci !

    1. Oui je sais, même si je suis moins méchant que certains (en fait certains trouvent le film con et rejettent totalement la seconde partie – je la trouve juste moins bonne moi). Mais j’ai vraiment été un peu déçu de la tournure que tout ça prend, même si il y a des choix intéressants (et que Richard Brake jouera toujours les psychopathes quoi qu’il arrive haha). Mais on est d’accord sur tout ce qui concerne la première partie, c’est limite un sans faute pour moi, d’où la déception après sans doute. J’étais vraiment à fond, l’ambiance est tendue avec peu de choses, juste une caméra calme, une ambiance musicale discrète mais lourde, en vrai, tout ce que j’aime et qui se perds un peu depuis des années.
      Mais bien content que tu ai adoré, surtout que tu n’en avais en vrai même pas entendu parler avant ?

      1. Non je ne connaissais pas. Mais je ne suis plus du tout l’actu ciné, je découvre au hasard quand ça sort sur Prime, ou quand je discute avec des amis (et pas beaucoup, toi et deux ou trois autres, mais dont je connais les gouts c’est le plus important). L’actu ciné presse et YouTube, j’en suis complètement coupé.

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