DRIVE-AWAY DOLLS de Ethan Coen (2024)

DRIVE-AWAY DOLLS

Titre Original : Drive-Away Dolls
2024 – Etats Unis
Genre : Comédie policière
Durée : 1h24
Réalisation : Ethan Coen
Musique : Carter Burwell
Scénario : Ethan Coen et Tricia Cooke

Avec Margaret Qualley, Geraldine Viswanathan, Beanie Feldstein, Joey Slotnick, C.J. Wilson, Colman Domingo, Pedro Pascal, Bill Camp et Matt Damon

Synopsis : Jamie regrette sa rupture avec sa petite amie, tandis que Marian a besoin de se détendre. À la recherche d’un nouveau départ, elles se lancent dans un voyage inattendu à Tallahassee, mais les choses dérapent rapidement lorsqu’elles découvrent le contenu du coffre de la voiture qu’elles conduisent.

Il est donc là, le premier film solo d’Ethan Coen, après que son frère lui soit parti dans la direction opposée. Là où Joel donc partait réaliser un drame sérieux, lent, en noir et blanc, Ethan lui retourne à ses premiers amours, au polar déjanté sur un ton comique. Enfin, comme d’habitude, les choses ne sont pas si simples, puisque si sur le papier, le film est bien le film solo d’Ethan Coen, dans les faits, il aura co-réalisé le métrage avec Tricia Cooke, sa femme, qui a également co-écrit et co-produit le film avec lui. Pourquoi n’est-elle pas créditée ? Ah, les fameuses règles en Amérique, c’est un gros bordel. Et dans le fond, sur le papier toujours, un film réalisé par Ethan Coen rend curieux, pas besoin d’un second nom. Drive-Away Dolls, c’est donc une comédie policière, un budget petit, une durée petite aussi, 1h24, un casting avant tout féminin, quelques caméos… Enfin, une comédie policière… sur le papier aussi, car dans les faits, nous sommes surtout là face à une comédie, inoffensive, et qui se foire une fois sur deux, et qui m’aurait presque rappelé que j’ai toujours eu du mal avec les pures comédies réalisées par les frères Coen, avant de me rappeler que oui, en réalité, Drive-Away Dolls a le plus souvent été très mal reçu par la critique, mais aussi par le public. Il n’aura d’ailleurs récolté que 8 millions environ dans le monde. Et pourtant, dans les faits encore une fois, tous les ingrédients étaient réunis. Un casting que j’apprécie, un principe de road movie lesbien, des situations loufoques, des quiproquo, des godemichés et un pauvre petit chien. Qu’est ce qui aurait pu mal tourner ? Jamie et Marian sont deux amies, lesbiennes, que tout oppose. Donc forcément, lorsque les deux se retrouvent en road trip en louant une voiture qu’elles doivent livrer pile là où elles se rendent, ça promet de mal tourner.

Et comme la voiture qu’on leur passe, elle n’était en réalité pas prévue pour elles, et contient une mystérieuse mallette, des gangsters se lancent à leurs trousses pour la récupérer. Encore une fois, sur le papier, tous les ingrédients sont là pour passer un super petit moment pas prise de tête comme on les aime, surtout si l’on apprécie ce genre d’intrigues, déjà vues bien entendu, mais qui, avec une écriture solide et de bons personnages, peut toujours fonctionner. Le souci, c’est que dans Drive-Away Dolls, tout, absolument tout, ne fonctionne qu’une fois sur deux. Du coup, je serais forcément plus clément que beaucoup, puisque la moitié des gags auront au moins marché sur moi, rendant la vision très courte du film agréable, même si totalement inaboutie et oubliable. Le premier souci du film, et c’est con pour une comédie, mais c’est son humour, souvent facile et vulgaire. Et qui donc, parfois, fait mouche, et à d’autres moments, dépite. Et comme le film n’a pas envie de se renouveler, préférant foncer tête baissée dans la voie qu’il emprunte tout du long, et bien forcément, ça ne peut pas plaire à tout le monde, et quand ça ne fonctionne pas, ça fait vraiment mal. Pourtant, ça commence bien, avec le caméo de Pedro Pascal, qui meurt aussi vite qu’il apparaît, dans une scène totalement cartoonesque qui m’aura fait penser au ton d’un Arizona Junior. Pareil lors de l’introduction de nos deux héroïnes, avec Jamie (Margaret Qualley, remarquée dans The Substance) et Marian (Geraldine Viswanathan). Même si le film montre déjà son aspect répétitif et vulgaire, ça fonctionne. En fait, le côté totalement bancal apparaît ironiquement lorsque nos deux amies commencent leur voyage, et que des gangsters, incapables, se lancent à leurs trousses.

Là, le film traine un peu la patte, perdant parfois du temps en se focalisant sur les à-côté (Jamie voulant amener son amie dans un bar lesbien), et retardant ainsi l’inévitable. Car malgré sa très courte durée, il faut bien attendre la moitié du film avant que les jeunes femmes n’ouvrent le coffre et n’y découvrent le fameux contenu, dont je ne révélerais rien pour les éventuels futurs spectateurs, mais vu le ton du film, on se doute que la fameuse mallette n’aura pas le mystère et l’aura de la mallette de Pulp Fiction. Loin de là. Mais le métrage, lorsqu’il se rappelle alors de son intrigue et de ce qu’il doit faire, redevient alors sympathique. Il faut dire que ceux aux trousses de nos demoiselles sont des bras cassés assez drôles, et que si l’humour se plante une fois sur deux, les actrices restent investies dans leur rôle. Sans oublier que le métrage se réserve également un caméo de Matt Damon. Et arrivé au bout de l’aventure, non, réellement, je me suis dis que dans le fond, si ce n’était pas le film le plus passionnant du monde, ni le plus drôle, ni le plus subtil, je n’avais pas passé un mauvais moment. Mais clairement pas de quoi réellement le conseiller, ni de quoi vouloir le revoir un de ces jours.

Les plus

Quelques gags bien trouvés
C’est court
Casting convaincant

Les moins

D’autres gags vulgaires et pas drôles
Le film alterne le bon et le mauvais
Soucis de rythme

En bref : Drive-Away Dolls a mauvaise réputation, et on le voyant, on comprend bien vite pourquoi. Si on arrive néanmoins à passer un bon moment, l’ensemble est souvent bancal, vulgaire, parfois même ridicule.

A FEW WORDS IN ENGLISH
THE GOOD THE BAD
♥ A few nice jokes
♥ Short
♥ Good cast
⊗ Some jokes are just bad and vulgar
⊗ The film always goes from good to bad
⊗ Pacing issues
Drive-Away Dolls has a bad reputation, and when you watch it, you can understand why. If we can still have a good time watching it as it’s short and light, it’s also often vulgar and even ridiculous.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *