Titre Original : Para Betina Pengikut Iblis 2
2024 – Indonésie
Genre : Horreur
Durée : 1h30
Réalisation : Rako Prijanto
Musique : Ricky Leonardi
Scénario : Rako Prijanto et Anggoro Saronto
Avec Adipati Dolken, Mawar Eva de Jongh, Hanggini, Sara Fajira, Hans de Kraker, Gusti Rayhan, Derry Oktami et Ravil Prasetya
Synopsis : Le chaos qui régnait dans le village de Potrosaran à cause des actions des Trois jeunes femmes ayant cédées aux tentations du démon a atteint les oreilles de Kiai Taqim, qui a envoyé son élève Ahmad pour s’occuper d’elles. Mais en cours de route, il s’avère qu’il n’est pas facile de vaincre les trois jeunes femmes. De plus, il s’avère qu’Ahmad a un passé lié au village de Potrosaran.
En 2023 sortait Para Betina Pengikut Iblis, film qui s’était souvent fait descendre par le public, mais qui a malgré tout dû être un petit succès en Indonésie pour laisser les mains libres au réalisateur, au départ peu habitué à l’horreur puisqu’il officiait dans des genres plus légers. 4.1 de moyenne sur imdb, ce n’est pas beaucoup, mais le cinéma Indonésien étant souvent soit adoré, soit détesté (comme au final tous les films maintenant), cela ne voulait pas forcément dire grand-chose. Je ne l’avais pas détesté d’ailleurs ce premier opus. C’était bancal, certains personnages avec du potentiel étaient juste gâchés (le diable, beaucoup trop présent pour être marquant, et au rire constant énervant), mais ça se regardait d’une traite, sans ennui. Et bien voilà que débarque donc de nulle part sa suite en 2024, à peine un an après donc, et là, on sera tout de suite moins clément, quand on voit que les mêmes défauts s’invitent dans le récit, et que le film en récupère d’autres en cours de route. Pourtant, au départ, j’étais séduis personnellement. Quelques belles images, une photographie pas dégueulasse, un diable moins présent et qui en plus a laissé son rire au vestiaire. Oui, au départ, j’y croyais, surtout que ça démarre rapidement, dès les premiers instants en réalité, en revenant sur le passé d’Asih, sur son mariage, son recours à la magie noire, tout ça tout ça. Sauf que très rapidement, le film accumule les mauvais choix et ça va tout de suite un peu plus coincer. Déjà, clairement, le film part un peu dans tous les sens.
Entre Asih qui avait une relation avec le père de Sumi et veut le faire revenir d’entre les morts, les tensions entre les trois jeunes femmes du premier film, Asih qui récupère le rire constant du diable pour être sûr que l’on veuille baisser le son du film… Et si ce n’était pas assez, on peut rajouter des villageois changés en espèce de zombies, et en plus la venue dans le village d’un jeune homme qui est là pour s’occuper du démon. Et comme le hasard c’est bien pratique, notre jeune homme, Ahmad, a en plus un lien de parenté avec Sumi. Trop de personnages, trop d’éléments qui ne mènent souvent à rien, trop de coïncidences. Plutôt que de viser la facilité, le métrage s’éparpille dans tous les sens, quitte à en faire trop et donc, de ne pas raconter grand-chose. C’est en réalité juste un gros bordel sans nom qui peine donc à intéresser, et qui ne se fait jamais satisfaisant, tant les éléments ne vont pas toujours ensemble et qu’on a l’impression de juste voir des idées raccordées les unes aux autres, en espérant que ça passe. Plot twist, ça ne passe pas. Pire, les quelques éléments qui restent malgré tout un peu solide viennent alors faire tache. Je pourrais bien vous dire qu’après tout, l’aspect technique du métrage est dans la continuité du premier film, et qu’en soit, déjà c’est totalement normal, et que ce n’était pas déshonorant, même si ça avait un gros aspect bis un peu en retard sur son temps, avec par exemple du sang qui semblait issu de la belle époque du giallo en Italie. Oui, ça sonnait faux, mais rien qui ne choquait. Mais ici, l’aspect technique, que ce soit la photographie, les effets spéciaux, la mise en scène, tout sonne comme vain.
Déjà car ce que le film raconte n’est jamais intéressant donc, et qu’en voulant en faire des tonnes et sans cesse rajouter du contenu, des twists, des idées, l’ensemble paraît décousu, moins sérieux, et surtout, bien plus difficile à prendre au sérieux, surtout quand tout le monde surjoue. C’est presque triste à dire, mais au final, celui qui surjoue le moins du métrage, du moins dans les personnages importants, ce sera Iblis, le diable, soit celui qui surjouait le plus dans le premier film. Un grand écart donc, assez surprenant, mais qui ne joue pas en faveur du film. Que reste-il donc ? Quelques idées sanglantes éparpillées ci et là, mais qui paraissent bien moins intéressantes aussi comparé au premier film, moins surprenantes. Et un final à rallonge ou tout le monde essaye de trahir tout le monde à un moment, à tel point que ça en devient comique. Reste à savoir si le film a été pensé ainsi pour être plus généreux, ou si le réalisateur, également coscénariste, se croyait juste malin. Dans tous les cas, le résultat est ce qu’il est, à savoir, raté. Et pour le coup, même pas divertissant. Assurément, pour le moment, une des moins bonnes surprises de 2024, et l’un des plus mauvais de l’année également. Et pour l’Indonésie, également l’un de ses plus mauvais de l’année, là où, bien qu’imparfaits, le trio magique réussissait encore à séduire (Kimo Stamboel avec Dancing Village, Timo Tjahjanto avec The Shadow Strays et Joko Anwar avec Grave Torture). Ici, on a juste une série Z à fuir.
Les plus
La technique n’est pas mauvaise
Les moins
Le scénario part dans tous les sens
Le diable, de la magie, des zombies
Souvent peu intéressant et laborieux
Que c’est mal joué
En bref : Para Betina Pengikut Iblis 2, c’est comme le premier, mais en bien pire. Le réalisateur ajoute une multitude d’éléments et livre un gros bordel qui ne passionne jamais.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Nice technique (cinematography, effects) | ⊗ The script is all over the place ⊗ The devil, black magic, zombies ⊗ Often not interesting ⊗ Bad acting |
Para Betina Pengikut Iblis 2, it’s like the first one, but worst. The director adds so many elements and delivers a mess where nothing is interesting. |
Alors déjà, tu es parvenu à le regarder en entier : bravo ! (moi aussi mais j’ai triché, j’ai accéléré dans le dernier tiers je n’en pouvais plus)
Mais en plus tu as réussi à écrire un article à son sujet, tu mérites une double ration d’applaudissements ! ^^
Et pour continuer, rajoutons que je suis sans doute la seule critique FR du film. Il faut bien prévenir les quelques curieux potentiels du carnage du métrage, histoire que nous n’ayons pas souffert dessus pour rien.