Titre Original : The Theta Girl
2017 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h38
Réalisation : Christopher Bickel
Musique : Matt Akers, Christopher Ashley, Thomas Barnwell, Ian Deaton et John Furr
Scénario : David Axe
Avec Victoria Elizabeth Donofrio, Shane Silman, Dove Dupree, Quinn Deogracias, Aaron Blomberg, Cleve Langdale, Rachel Horton, Bryanna Lagmay et Dorothy Thornley
Synopsis : Gayce, une jeune femme énergique, vend une drogue hallucinogène appelée « Theta » pour gagner sa vie et offrir un public docile à ses amies membres d’un groupe de rock. Tout bascule le jour où ces dernières se font assassiner par un mystérieux tueur. Gayce mène l’enquête en faisant le lien avec la drogue qu’elle vend et s’apprête à découvrir une terrible vérité sur le monde tel qu’il nous semble.
The Theta Girl, c’est le genre de micro budget qui fait fuir une bonne partie du public, mais qui en attire une autre. Une production de 2017 tournée pour environ 14 000 dollars, et où Christopher Bickel, le réalisateur, est également producteur, directeur de la photographie et monteur, tandis que son ami David Axe écrit et produit avec lui. Un film que j’aurais pu fuir en voyant sa pochette voulant se la jouer Grindhouse, mais étant surtout très mal photoshopée, avec des détourages presque honteux. Il ne fallait pas attendre le marketing du siècle venant d’une production avec si peu d’argent, mais tout de même. Si j’ai malgré tout voulu tenter l’expérience, c’est car 5.1/10 de moyenne imdb, pour ce genre de film qui n’attire qu’une petite partie du public, tout en se faisant en général démonter par le public arrivant accidentellement devant, ce n’est pas si mal, et c’est même plutôt prometteur. Puis il faut bien se soutenir entre artistes fauchés. Et au final, et bien, j’ai bien fais, car sans être le film du siècle (à son niveau de production hein), The Theta Girl est une sympathique petite bobine qui déborde d’idées, déborde d’envie, et au final, malgré quelques défauts évidents et inhérents à sa production fauchée, fait plutôt bien ce qu’elle entreprend. Ce qui est, au final, tout ce qu’on lui demandait. Nous suivons Gayce, une jeune femme, qui vend de la drogue, des petites pilules jaunes nommées Theta, et qui offrent un trip vraiment particulier à ses utilisateurs. Elle s’en sert afin que le public d’une salle de concert soit docile face au groupe punk de ses potes. Et non, rassurez-vous, si musique il y a, nous ne sommes pas non plus devant un film faisant la promo d’un groupe, et le film ne trainera pas non plus en longueurs façon Driller Killer en nous offrant des répétitions inutiles tout du long, loin de là. Ouf.
The Theta Girl donc se veut un hommage aux métrages Grindhouse de la belle époque, des années 70. Dans le ton outrancier, dans le côté bricolé, dans son intrigue mettant en avant drogues, religion, vengeance et musique punk, et tout ça, il le fait plutôt bien, dès son générique d’ouverture nous présentant Gayce qui arpente les rues dangereuses de la ville, avant de rencontrer son contact, son fournisseur en drogue, et qu’elle ne se rende au concert de ses amies histoire d’éblouir le public… Enfin, de droguer le public afin qu’il apprécie bien plus le concert. Ce qui sera le point de départ du désastre à venir, puisque sans surprises, tout cela va mal tourner, avec la présence de trois croyants dans la salle, qui vont littéralement péter un câble, et une bonne partie du casting va finir par y passer, conduisant Gayce sur le chemin de la vengeance. Classique, mais efficace. Ce qui surprend beaucoup plus en réalité, c’est déjà le sérieux de l’enrobage vu le faible budget, et le traitement qui est fait de Theta, la fameuse drogue, qui place ses utilisateurs dans une sorte de délire collectif, et donc, partagé, où ils rencontrent une sorte de divinité (en gros, une femme nue, peinte en blanche, avec des ailes, et parlant bizarrement, demandant donc la lecture de sous-titres). Le métrage n’est pas le premier à émettre ce genre d’idées d’une drogue permettant de rencontrer une créature étrange possiblement venue d’ailleurs, ou mettant ses utilisateurs en lien, mais il le fait avec une certaine cohérence et une ambiance assez particulière qui fonctionne sur le moment vraiment bien. Ces scènes ont vraiment un cachet particulier, ça surprend au départ évidemment, puis on se prend au jeu. Pour le reste, si le scénario ne mérite clairement pas d’oscars ou autres prix, il est classique mais bien mené, et surtout, il parsème son récit de personnages qui sont loin d’être vides, que ce soit Gayce, son ami Derek ou l’antagoniste principal du métrage, frère Marcus.
Ils ont tous un petit background, leurs faiblesses, leur passé, et c’est fort appréciable dans ce genre de petites productions. Evidemment, le casting lui alterne le bon et le moins bon par contre. Le casting principal notamment s’en sort finalement très bien, avec en tête la jeune Victoria Elizabeth Donofrio, jouant Gayce, et Shane Silman jouant Marcus, l’antagoniste, cet homme de foi qui va se laisser aller au meurtre bien violent. Le reste par contre est immédiatement plus anecdotique, mais finalement loin d’être honteux également. L’autre élément qui va surprendre, c’est la bonne tenue visuelle du film, que ce soit dans sa technique pure ou dans ses effets spéciaux, assez nombreux et crades, à coups de démembrements, de têtes explosées au fusil à pompe et de tripes à l’air. Ça tient étonnement très bien la route. Et visuellement, comme énoncé, c’est le même constat. The Theta Girl a été filmé proprement, affiche une photographie propre, a quelques belles idées de montage et de plans, et le résultat tient donc la route, même si quelques défauts sont évidemment présents, comme quelques faux raccords, lumière notamment, ou quelques scènes moins convaincantes lorsque le film se lâche un peu, comme lors de cette poursuite en voiture avec la police, qui semble un peu trop lente, et parfois même un peu trop statique. Ça reste court, comme si l’équipe avait conscience de ses limitations, mais c’est à signaler. On ne fait pas du Michael Bay avec 14 000 dollars. Mais si toutes les micro productions du genre affichaient le même sérieux, devant et derrière la caméra, le monde serait magique. A réserver bien entendu malgré tout aux amateurs, et aux curieux.
Les plus
Techniquement, très sérieusement emballé
Un récit simple mais bien construit
Les effets spéciaux convaincants
Victoria Elizabeth Donofrio et Shane Silman, très bons et investis
Les moins
Quelques défauts et faux raccords
Parfois limité dans son ambition par le bas budget
La pochette immonde
En bref : The Theta Girl est une belle surprise venant du cinéma underground à micro budget. Bien fichu, débordant d’idées et d’envie, avec un casting principal impliqué, ça tient la route sur la durée et c’est un bon moment.
A FEW WORDS IN ENGLISH | |
THE GOOD | THE BAD |
♥ Technically, it’s very serious ♥ A simple story but well told ♥ Convincing special effects ♥ Victoria Elizabeth Donofrio and Shane Silman, very good |
⊗ Some flaws and continuity errors ⊗ Limited in its ambition by the low budget ⊗ The badly made poster |
The Theta Girl is a nice surprise coming from low budget underground’s cinema. Well made, full of ideas and with the goal to do something good, with a great main cast, it’s surprisingly good and we spent a nice time watching it. |