TOUT SAUF TOI (Anyone But You) de Will Gluck (2023)

TOUT SAUF TOI

Titre Original : Anyone But You
2023 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h44
Réalisation : Will Gluck
Musique : Este Haim et Christopher Stracey
Scénario : Ilana Wolpert et Will Gluck

Avec Sydney Sweeney, Glen Powell, Mia Artemis, Nat Buchanan, Josh Bonello, Gata, Alexandra Shipp, Hadley Robinson, Dermot Mulroney, Rachel Griffiths et Deborah Faye Lee

Synopsis : Bea et Ben ont tout du couple parfait, mais après un premier rendez-vous idéal, un incident refroidit leur attirance réciproque jusqu’à leurs retrouvailles inattendues lors d’un mariage en Australie. Ils font alors ce que n’importe quel adulte mature ferait dans cette situation : prétendre être en couple.

Anyone But You, après un carton dans les salles en Amérique, a eu droit à sa sortie en salles chez nous en Janvier 2024. Un budget de 25 millions, et paf, 220 millions récoltés dans le monde. Quand on sait qu’apparemment, Sydney Sweeney, une des productrice du film, aurait négocié avec Sony la sortie du film en échange de sa participation au naufrage qu’était Madame Web, on se dit que Sony a dû dans un sens la remercier, car le ratio budget/box-office n’était pas franchement le même (80 millions de budget pour seulement 100 millions au box-office). Par contre, au niveau accueil public, Anyone But You semble avoir beaucoup plus divisé le public. Certains furent amusés devant la proposition, d’autres l’auront trouvé vaine et déjà vu, où tout le monde fait le minimum syndical. De mon côté, je me suis plus retrouvé au niveau de ceux ayant passés un bon moment que des autres, même si un des arguments des détracteurs du film est tout à fait juste. Le métrage ne fait que reprendre une formule, autant dans sa narration même que dans sa façon de filmer le genre, établie dans les années 90 et début 2000. Et c’est totalement le cas oui. Ce qui au final ne me dérange pas, car un peu comme pour les comédies pures et dures, la comédie romantique est un genre presque mourant, sur lequel les studios ne misent quasiment plus, préférant souvent uniquement miser sur des gros métrages aux budgets monstrueux et surtout à présent impossibles à rentabiliser le plus souvent. Quand on sait, en retirant la part des cinémas et le probable budget marketing, qu’ici, ce fut au moins 150 millions dans la poche des studios et producteurs, on se dit que l’investissement était clairement bon. Mais assez parlé chiffres. Anyone But You donc est une comédie romantique tout ce qu’il y a de plus classique, avec deux personnages qui ne peuvent pas s’encadrer mais vont faire semblant auprès de leurs proches qu’ils sont ensemble.

Il ne faut pas avoir vu beaucoup de métrages du genre pour voir déjà où tout cela va mener, quelles ficelles seront utilisées. Oui, on sait pertinemment que Sydney Sweeney et Glen Powell vont finalement craquer l’un pour l’autre et que tout ira bien dans le meilleur des mondes. Oui, c’est totalement prévisible de la première à la dernière image, oui c’est filmé comme une simple comédie romantique, mais c’est ce que le film est donc c’est à prendre où à laisser, surtout que le réalisateur, Will Gluck, s’y connait, ayant réalisé Easy A avec Emma Stone il y a de ça de bien trop longues années, et c’était franchement très bien. Alors du coup, évidemment si le fond comme la forme ne surprennent pas, on se rabat sur le reste. Comme le casting. Et quitte à me faire des ennemis, et bien j’ai trouvé que l’alchimie entre Sydney Sweeney et Glen Powell fonctionnait plutôt bien, et ce oui malgré des grosses facilités d’écriture, et en prime, un point de départ un peu gros quand même. Mais pour moi, ça fonctionne clairement, et sans être renversant, ils ont l’air de s’amuser à être là, et la bonne humeur est plutôt communicative. Et vu qu’en général, le but premier de ce genre de métrage est de divertir et de mettre son public de bonne humeur, mission accomplie. Et l’humour alors ? Alors là, il y a à boire et à manger. Il y a de nombreux gags que j’aurais trouvé à titre personnel bons, me faisant sourire voire rire parfois, et d’autres bien plus lourds (le pelotage de cul au bord de la falaise), mais comme le film y va souvent à fond, et bien je l’admets avec un peu de honte que là aussi, j’aurais au final souri et ri. En gros, du début à la fin, malgré ses défauts, le film aura fonctionné sur moi.

Le casting joue, le fait d’avoir passé un moment divertissant aussi, mais aussi, malgré le point de départ un peu gros de toute cette aventure, ce sont les réactions des personnages qui m’auront plu, semblant le plus souvent, en réalité, vraies. A savoir que ça s’insulte, ça dit le mot fuck et pas mal d’autres joyeusetés, et donc ça sonne plutôt vrai, plutôt que comme un simple film tout public. Le film n’a pas peur de ça. Même pour les habituelles scènes romantiques, avec bisous et personnages dénudés, le film, sans pour autant verser dans l’érotisme, ne recule pas forcément, faisant apparaître des fesses, des seins de profil ou de face. Tout cela, que ce soit dans le langage corporel ou dialogué, ça donne un côté qui fait du bien, et qui explique très probablement le classement R du film en Amérique, car on le sait bien, les Américains sont des anges qui rougissent au moindre gros mot ou à la moindre allusion sexuelle… Plus sérieusement, si Anyone But You ne renouvelle absolument pas le genre (et n’en avait probablement pas l’envie d’ailleurs), si sa dernière ligne droite se montre un peu trop convenue, et bien l’objectif principal est néanmoins accompli, on rigole devant le film et on passe un bon moment.