BLACK CHRISTMAS de Bob Clark (1974)

BLACK CHRISTMAS

Titre original : Black Christmas
1974 – Etats Unis
Genre : Slasher
Durée : 1h38
Réalisation : Bob Clark
Musique : Carl Zittrer
Scénario : Roy Moore
Avec Olivia Hussey, Keir Duliea, Margot Kidder, John Saxon et Andrea Martin

Synopsis : Ce sont les fêtes de fin d’année, et les étudiantes d’une maison hébergeant plusieurs d’entre elles s’apprêtent à en profiter. Malheureusement, un tueur rôde et en a après elles.

S’il est un phénomène qui a véritablement explosé dans les années 80 suite au succès d’Halloween de John Carpenter, le genre pourtant est né encore quelques années plus tôt, au début des années 70, avec deux grandes œuvres. En premier lieu, La Baie Sanglante de Mario Bava en 1971, puis ce Black Christmas en 1974, œuvre signée Bob Clark, clairement en avance sur son temps puisque posant déjà les bases du genre (des étudiantes, avec leurs soucis concernant les études, les petits amis, les vacances, le tueur qui rode et n’hésite pas à appeler ses victimes). Sauf que Black Christmas se fait néanmoins adulte dans son traitement, plutôt que de nous balancer à la gueule des personnages vides, crétins, têtes à claques, voir les trois à la fois. Il suffit de se pencher sur les préoccupations de l’héroïne, enceinte et souhaitant avorter, pour voir que Black Christmas se fait beaucoup plus adulte que la plupart des slashers l’ayant suivi. Sans doute pour cela qu’aujourd’hui, Black Christmas est oublié alors qu’Halloween et Vendredi 13 sont toujours sur le devant de la scène. Oui, Black Christmas aura pourtant eu en 2006 son remake, mais la qualité n’était pas au rendez-vous, et ce qui faisait le charme de l’original avait disparu pour uniquement se focaliser sur l’hécatombe des personnages féminins bloqués dans une maison.

Dans la version originale de 1973, le film ne privilégie donc pas l’efficacité, et étire son intrigue sur plusieurs jours, donne un peu de vie à ces personnages, que ce soit donc des étudiantes avec des soucis bien réels, ou encore des parents qui ignorent tout du comportement de leurs enfants. Et malgré un ton sombre et même adulte, le film n’oublie pas pour autant de parsemer un peu d’humour dans son récit, notamment via le personnage joué par Margot Kidder (Sisters de De Palma, Superman, le premier Amityville), jouant la fille souvent bourrée et vulgaire, et qui n’hésite pas à se moquer de tout, que ce soit parents ou force de l’ordre. Mais Black Christmas est avant tout un film d’horreur, un précurseur du slasher, et il y a bel et bien un tueur, qui rode, et ce dès la scène d’ouverture où il s’infiltre dans la maison (en vue subjective, déjà en 1974). Première constatation, la mise en scène de Bob Clark est efficace et inventive, et donne immédiatement un cachet sérieux au film, loin des vulgaires séries B (ou Z). Entre son scénario abordant des thèmes intéressants et même osés pour l’époque (l’avortement), sa solide mise en scène, il ne manque que le casting pour compléter les ambitions du projet.

Et bingo, entre des acteurs qui montent, des têtes bien connues et quelques valeurs sûres, le casting de Black Christmas est une réussite. Citons donc la présence de Margot Kidder, mais également de John Saxon (Les Griffes de la Nuit, Cannibal Apocalypse, Ténèbres, Une Nuit en Enfer), et saluons la solide prestation de Olivia Hussey dans le rôle principal, qui reviendra au genre quelques années plus tard avec Psychose 4, mais également le téléfilm Ça il est Revenu. Oui, Black Christmas est un excellent slasher injustement oublié, et qui semble souvent s’être inspiré du giallo italien (mais après tout, le slasher n’est qu’une variante du genre amorcée avec La Baie Sanglante). Le tueur est souvent dans l’ombre, on distingue bien plus souvent sa silhouette, par moment ses mains avant l’acte. Bob Clark d’ailleurs soigne les meurtres, certes peu nombreux, et même peu sanglants, mais violents. Une réussite à ce niveau là également. Entre une violence sèche qui éclate sans prévenir et une tension bien rendue à l’écran, Bob Clark rend son tueur fantomatique, n’expliquant jamais ses actes, à la manière de Carpenter quatre ans plus tard. Si vous aimez les slashers mais n’avez jamais vu Black Christmas, voilà bien un métrage qu’il vous faudra découvrir rapidement.

Les plus

Une bonne tension

Des moments violents

Une mise en scène solide

Des thèmes adultes

Les moins

Injustement oublié

Violent mais peu sanglant

 

En bref : Black Christmas est, avec La Baie Sanglante, l’un des premiers slashers, mais ne met pas en scène des adolescents crétins juste bons à mourir. Un film très solide !

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