JASON BOURNE de Paul Greengrass (2016)

JASON BOURNE

Titre original : Jason Bourne
2016 – Etats Unis
Genre : Action
Durée : 2h03
Réalisation : Paul Greengrass
Musique : John Powell
Scénario : Paul Greengrass et Christopher Rouse

Avec Matt Damon, Tommy Lee Jones, Alicia Vikander, Vincent Cassel, Julia Stiles et Riz Ahmed

Synopsis : Nicky Parsons découvre de sombres secrets ayant un rapport avec le passé de Jason Bourne. Elle retrouve alors l’ancien agent, mais la CIA est déjà sur ses traces et le nouveau responsable lance un atout après eux.

De tous les gros films de l’été 2016, il y en a bien un que j’attendais. Car oui, Independence Day 2, je ne l’attendais pas (même si je l’ai vu depuis), sachant pertinemment ce que le film allait me proposer, c’est-à-dire un scénario vide, du patriotisme (Roland Emmerich hein) et des CGI dans la gueule à chaque instant. Par contre, Jason Bourne, nouvel opus de la saga annonçant à la fois le retour dans la saga de Matt Damon dans le rôle principal et de Paul Greengrass à la mise en scène, ça avait immédiatement plus de gueule. Deux noms indissociables de la saga, nous ayant offert tout simplement les deux meilleurs opus, à savoir les deux et trois. Car le premier, signé Doug Liman, et bien personnellement je ne l’aime pas trop, et nous ne parlerons même pas du quatrième opus qui n’a plus grand-chose à voir et nous présente de nouveaux personnages. Jason Bourne donc, c’était l’occasion de retrouver le personnage, l’acteur, mais également Julia Stiles, présente depuis le premier film, la mise en scène caméra portée mais maîtrisée de Paul Greengrass qui n’a jamais fait un faux pas (Bloody Sunday, Vol 93, les Jason Bourne, Captain Philips), retrouver les thèmes de John Powell, retrouver Extreme Ways de Moby durant le générique de fin, et prendre un max d’action dans la face. La bande annonce nous vend en plus Vincent Cassell et Tommy Lee Jones. Rien ne peut mal tourner. Et finalement, Jason Bourne est sans doute l’opus de trop. Pas mauvais, divertissant, bourré d’action, mais inutile. L’argument pour nous livrer un nouvel opus ? Révéler quelques éléments manquants du passé de Jason Bourne, avec des révélations sur son père (joué par Gregg Henry, acteur récurent de la filmographie de Brian De Palma). C’est tout ? Basiquement, oui.

Un peu léger, mais pourquoi pas, les scénarios de la saga, bien que simples, ont toujours été efficaces. Et cette fois-ci, Greengrass lui-même s’occupe du scénario. Et c’est sans doute d’ailleurs l’erreur, car le scénario est bourré de petites incohérences. On sent au final que le réalisateur a écrit le scénario pour aller dans le sens de sa mise en scène, pour amener ce qu’il avait envie de filmer plutôt que pour nous raconter quelque chose, et c’est dommage au final. Par moment, on pourra avoir un petit sourire, comme lorsque l’on verra Nicky (Julia Stiles donc) au début de l’aventure se rendre dans un super repaire de pirates… dont l’équipement nous ramène 20 ans en arrière au début de l’informatique. Greengrass, je sais que tu es âgé, mais l’informatique a évoluée depuis ! Puis l’instant d’après, un autre sourire, puisque la CIA repère Nicky en quelques secondes, et celle-ci ne fait pas attention. Oui, cette ex agent qui sait tout de leur manière de travailler se fait avoir comme une bleue… On aura le même cas plus tard lorsque Jason Bourne passe à l’aéroport avec un passeport, et … compte sur la promesse d’un autre personnage pour lui permettre de passer les contrôles non détecté. Oui, cet ancien agent calculateur qui ne laisse aucune chance au hasard fait l’opposé de ce qu’il a toujours fait ! Je veux bien qu’il vieillisse mais tout de même, quand le reste du métrage nous le montre toujours affuté, toujours doué au combat, toujours le meilleur dans tous les domaines, moi ça me choque un peu. Donc oui, le scénario de Jason Bourne est loin d’être parfait, est incohérent avec le reste de la saga, et ne raconte finalement pas grand-chose de nouveau. Jason Bourne est juste une traque de plus.

On change quelques personnages et le tour est joué. Donc oui, on aura Vincent Cassel en atout de la CIA (un tueur entrainé donc) et Tommy Lee Jones en grand chef. D’ailleurs, jamais Tommy n’aura eu l’air autant fatigué devant la caméra. Jason Bourne est donc une traque, et sur ce point, on en a pour notre argent. Ça explose de partout, ça fusille, ça se bastonne sévère, ça se poursuit en moto, en voitures, on détruit le décors à la moindre occasion. Et là, on est content, Greengrass maîtrise ce qu’il fait, comme toujours, et reste l’un des seuls réalisateurs parvenant à bien gérer la shaky cam. Car pour trembler, ça tremble. Dommage que certaines scènes, à cause du scénario encore, ont un arrière goût de déjà vu. La course poursuite en moto, dans sa logique et son aboutissement, n’est qu’une reprise de la scène d’ouverture du second film. La scène finale elle, n’est qu’une poursuite suivie d’un affrontement, comme dans tout opus de Jason Bourne au final. Un manque de surprise flagrant qui vient s’ajouter aux incohérences et facilités du scénario. Oui, dans le fond, ce Jason Bourne n’est pas très glorieux. Dans la forme, il est plus maîtrisé déjà, et surtout généreux, et jamais ennuyeux. C’est déjà pas mal. Un film se contentant de nous livrer ce que l’on attendait de lui, sans rien ajouter à la formule. Inutile donc, plaisant sur le moment, et puis oublié.

Les plus

Retrouver Matt Damon et Julia Stiles
La mise en scène de Greengrass
Des scènes d’action efficaces
Rythmé

Les moins

Une histoire qui en fait n’ajoute rien
Des incohérences monstres
Un film inutile

 En bref : Jason Bourne est exactement ce que l’on pouvait attendre de lui. Un nouvel opus pas forcément utile, bourré de défauts, mais généreux en action et efficace sur toute la ligne.

6 réflexions sur « JASON BOURNE de Paul Greengrass (2016) »

  1. Bien d’accord avec ce que tu dis ! Le scénario manque de profondeur, n’ajoute pas grand chose à ce que l’on sait déjà… Perso je me suis arrêté au 3ème volet. Après ça j’ai lâché l’affaire… Joyeux Noël Rick portes toi bien 😉 J’espère que tu as été gâté en nouveaux DVD !

    1. S’arrêter au 3ème opus, en voilà une bonne idée, surtout qu’il est très bien le 3. Le 4 n’avait rien à voir et m’avait ennuyé, et je crois qu’ils veulent en faire une suite pour 2018…
      Joyeux Noël à toi Eric. Je ne fête pas véritablement Noël, juste un petit repas rapide en famille, puis je suis retourné travailler un scénario ^^ Et toi alors, tu as été gâté ? Pleins de nouveaux jeux ?

      1. Moi c’est un peu pareil tu sais ! On est en petit comité ! Je prépare les prochains articles et faut aussi que je travaille sur This is Montreal (un p’tit film sur mon aventure canadienne)… beaucoup de taf en perspective ! Pour Noël j’ai été gâté mais avec modération, c’est très bien comme ça 😉

        1. C’est très bien en même temps les petits comités, plus agréable ! Voilà allez hop hop hop au boulot, pas de jour férié pour les travailleurs ! 😀 On a le même planning donc. Tu en es où dans ton « p’tit film » ? Besoin d’un coup de main ? Étant donné que c’est mon domaine de base. Je suis là en post production (j’ai reçu la musique) de mon dernier long métrage, et j’ai bouclé hier soir l’écriture du suivant pour un tournage vers Mars.

          1. T’inquiètes je devrais pouvoir me débrouiller ! Ce n’est pas la première fois que je fais des vidéos mais en tout cas j’ai hâte de voir ton travail. Si tu as un site ou lien à partager n’hésites pas ! 😉

            1. Bon tout va bien alors ^^
              J’ai le site du dernier film que j’ai tourné cet été (mais tout en anglais, comme le film) : http://aggressionmovie.weebly.com/
              Mais tu auras quelques images (la bande annonce est prête mais j’attend le mix final pour lancer ça). Mais je pense que tu verras que j’ai mon univers loin d’être réaliste 😉

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