Titre original : Tera Fômâzu – テラフォーマーズ
2016 – Japon
Genre : Science Fiction
Durée : 1h49
Réalisation : Miike Takashi
Musique : Endô Kôji
Scénario : Nakashima Kazuki
Synopsis : Dans le but de coloniser la planète Mars, les scientifiques du XXIe siècle ont été chargés de trouver un moyen de réchauffer l’atmosphère de la planète pour que l’espèce humaine puisse y vivre. Pour cela, la surface a été recouverte de lichens et cafards afin d’absorber la lumière du soleil. Ainsi, en 2577, la terraformation arrive à son terme. Le gouvernement Japonais envois des hors la loi sur Mars afin d’éliminer les cafards restants.
Miike Miike Miike ! Depuis des années, sa carrière ne m’intéresse plus, il tourne toujours autant mais ses budgets ont bien gonflés, les temps de productions ont du coup forcément grandis en conséquence. Il tourne toujours autant, mais il est passé de parfois 8 films par an à seulement 2, voir 3 quand il le peut. Mais le souci, c’est que le ratio entre bons et mauvais films est resté le même. Du coup, là où on avait parfois 4 bons films par an pour oublier les 4 ratages, on se retrouve maintenant avec 1 seul film pour oublier un ratage. Et ces ratages, ils sont, à l’image des budgets, de plus en plus énormes. Terra Formars, qui ne sentait pas bon dés les premières images que j’avais pu voir, c’est de la trempe d’un Yatterman ou Ninja Kids, soit ce dont le réalisateur peut faire de pire. Je ne voulais du coup pas le voir, mais l’avis de notre petit Oli criant à la catastrophe tellement grande qu’elle fascine, et qui me mettait au challenge de voir la bête m’aura fait franchir le pas. J’en profite d’ailleurs pour une petite Inside joke. Oli, tu me disais que je voyais des mauvais films en sachant qu’ils étaient mauvais. Mais toi qui dis à chacune de tes reviews que les mangas sont la mort du cinéma Japonais, je te vois toutes les 3 ou 4 reviews de taper des adaptations de manga (ce Terra Formars, ou encore Tokyo Ghoul très récemment). Serais-tu toi aussi un peu maso ? Bon, Inside joke à part, parlons de Terra Formars, le film que je ne peux même pas dire comme étant « le nouveau film de Miike », le petit ayant donc tourné depuis bien 3 films pour 2017, et 2018 est en marche. Miike on le sait, il aime tourner. Il n’aime pas écrire (pour ça que sur ses 100 et quelques films, il n’aura signé que 3 scénarios), il n’aime pas les post production. Limite le film tourné, il le confie à l’équipe et part lui s’occuper de la préproduction du film suivant. C’est en cela que j’ai remarqué clairement le point de rupture de sa carrière. Ce point de rupture se situe entre 2007 et 2009. Car si Miike se barre des post production, il avait de ses débuts (ou presque) avec Bodyguard Kiba en 1993 jusqu’en 2007 le même monteur, sur quasiment tous ces films.
Avoir le même monteur, c’est avoir quelqu’un qui nous connaît, connaît notre style, notre manière de travailler. Mais passé 2007, Miike change de monteur, et s’en trouve un nouveau qui le suit toujours aujourd’hui. Et étonnement, je trouve qu’il y a beaucoup plus de produits indigestes depuis 2007. Coïncidence ? Quoi je cherche trop loin et gagne du temps pour ne pas parler de Terra Formars ? Ici donc, nous envoyons un groupe d’humains, des hors la loi, sur la planète Mars afin d’éliminer des cafards qui furent envoyés bien des années plus tôt et rendre la planète vivable pour l’être humain. Rien de bien neuf, on pense a pas mal d’œuvres de science fiction. Sauf que les cafards ont mutés depuis le temps, ont taille humaine, ressemble à des… humains cafards bizarres. Et ils sont forts et pas contents. De grosses bêtes qui pourraient amener le film vers du Starship Troopers, en pas bien. Sauf que nos humains sont préparés, et avec une super potion, ils peuvent se transformer et obtenir des pouvoirs d’insectes divers comme une fourmis, un frelon et j’en passe… Bon, direct, qu’est ce qui ne va pas ? L’histoire est naze, et désolé si c’est fidèle à l’animé, mais votre histoire, elle est pourrie dés le départ. Voilà ! Bon les personnages, ils sont nuls aussi. Certes Miike pour une fois nous livre un film en dessous des 2h (miracle, 1h48), mais les personnages mon dieu, aucun développement au delà de « je m’appelle tintin et mon pouvoir c’est celui de la fourmis rouge du désert de Paris » (oui, je dis de la merde, on s’en fou). Alors quand on a une histoire conne et des personnages vides dans un film de 1h48, ça donne quoi ?
Ouiiiiii un film chiant bravo ! Enfin ce ne sont pas les seules raisons, car si le film se limitait à ça et envoyait du pâté (pour chien) niveau action, on aurait presque pu dire que c’était nul mais divertissant. Sauf que non. Déjà ça met 4 plombes à démarrer, c’est hyper laid visuellement, c’est mou du genou, l’action est filmée en pilotage automatique, les CGI sont dégueulasses. On pourra toujours me dire « oui mais le design des cafards il est rigolo ». Oui je t’entend toi qui doit être fan de l’animé, mais justement, après 3 malheureuses recherches sur google image, le design c’est cool mais c’est le même que ton animé justement. Et s’il surprend lors de la première apparition des cafards, autant dire qu’ils sont tellement à l’écran que le côté grotesque devient vite lourd ! Et puis désolé, mais rien n’a de sens. On envoie tout ce monde en mission suicide, et il faut attendre que ça tourne mal pour que les révélations arrivent. En gros, on attend qu’il y ai quelques morts pour dire aux personnages « hey, vous êtes cons en plus, on vous a mis des pouvoirs d’insectes dans le corps avant la mission », et ils ne le savent même pas. Bordel quelle écriture désastreuse ! Je disais que les personnages étaient vides justement, et c’est vrai. Ils sont 14, et à part leur nom, leur insecte, et parfois profession (oui on a compris, tu es Yakuza, c’est cool pour toi mec), on se saura rien d’eux. Le seul personnage un brin développé… n’est même pas le personnage principal, mais celui joué par Yamada Takayuki, et ça me fait mal au cœur de voir un si bon acteur jouer dans cette chose.
Comme je commence à m’éterniser, passons au dernier point, à savoir le ton du film. Miike aime mettre ses délires, on le sait, mais parfois, quand le sujet s’y prête, ça passe. Ou alors quand cela est modéré, ça passe. Et parfois, il les évite presque intégralement (l’excellent Sun Scarred de 2006). Dans Terra Formers, ben on ne sait pas. Il y a ses délires, un méchant qui énerve à prendre des pauses, à danser et à demander si sa veste elle claque, il y a des trucs cons parfois, puis parfois il y a des décapitations, des sujets graves sur le tapis, et on ne sait alors plus le but du film. Est-ce de la science fiction sérieuse avec des délires, ou alors un gros délire qui ne s’assume pas ? En tout cas, le personnage de Oguri Shun donne envie de lui donner des baffes, à lui ainsi qu’à Miike, tant l’ensemble irrite. Et en fait, je me dois d’en rajouter une couche sur l’action. C’est mal filmé, lent, illogique. On nous vends les cafards comme puissants et pouvant se déplacer rapidement, sauf que passé leur première apparition, ils se déplaceront toujours de manière normale. Le scénariste aurait-il oublié leurs pouvoirs en cours de route. L’action donc, et bien au moins Miike n’utilise pas de shaky cam, c’est déjà ça, mais c’est cadré de près, ça coupe d’un plan à l’autre vite, la gestion de l’espace est catastrophique, c’est souvent parasité par le décors (ouais de la fumée partout trop bien). En bref, c’est nul, comme le film. Et ça rejoint le clan très fermé des pires bouses de Miike. Terra Formars, Yatterman et Ninja Kids te passent le bonjour. Moi je vous dis au revoir.
Les plus
Quelques rares beaux plans (les pyramides, tout ça)
Quand ça s’arrête
Les moins
Les personnages
Le design général du film
L’action pas palpitante
Le scénario con
L’humour
Une fin ouverte
En bref : Quelle catastrophe ! Fuyez pauvres fous !