Titre original : Quantum of Solace
2008 – Angleterre
Genre : James Bourne… ou Jason Bond
Durée : 1h46
Réalisation : Marc Forster
Musique : David Arnold
Scénario : Paul Haggis, Neal Purvis et Robert Wade
Synopsis : James Bond cherche à prendre sa revanche contre ceux qui ont tué sa bien aimée, tandis qu’un sinistre complot mené par un écologiste mystérieux prend place.
Casino Royale avait relancé la saga James Bond de la meilleure manière qui soit. Moins de gadgets voir pas du tout en fait, un sérieux à toute épreuve, plus froid et violent, des cascades impressionnantes et réelles. Qu’est ce qui aurait bien pu mal tourner ? Facile, Quantum of Solace, ou quand on entre en production de manière éclair pour avoir un pseudo squelette de scénario avant la grève des scénaristes et qu’on engage un réalisateur qui n’a jamais fait de films d’action. Si Meurs un Autre Jour est le gros ratage de Pierce Brosnan, Quantum of Solace est le gros ratage de Daniel Craig, mais pas pour les mêmes raisons. Car toujours pas de gadgets ici, ni de cascades improbables, ni de scénario nanar au possible. Juste un film tourné avec les pieds, monté par les orteils en étant bourré, et un scénario peu intéressant doublé d’un méchant peu intéressant malgré le bon acteur derrière. Seul point pour contrebalancer tout ça, 1h46, soit le James Bond le plus court de toute la saga. Car dès la scène d’ouverture, on comprend tout, Quantum of Solace n’est pas un James Bond dans sa mise en image ou même dans les lieux de l’action, mais un Jason Bourne. Et ça fait mal, Marc Forster ne maîtrisant pas la caméra portée comme Paul Greengrass. Disons le même d’emblée, visuellement, c’est souvent à gerber. Ça tremble, ça part dans tous les sens, et avec un montage aussi cut, on ne comprend littéralement que dalle. Dommage car Quantum of Solace nous balance dans le feu de l’action cash avec une impressionnante courte poursuite en voiture. Impressionnante dans les faits et les idées de plans, dans sa conception, mais absolument pas dans son assemblage. C’est totalement illisible, fatiguant pour les yeux et le cerveau, et maintenant je comprend pourquoi à l’époque, je n’avais jamais vu Quantum of Solace en entier.
Et comme Quantum of Solace veut être généreux, pas de bol, sur 1h46, on a l’impression d’avoir un scénario de 40 minutes et 1h d’action en mode shaky cam. Le syndrome Demain ne Meurt Jamais, mais en pire car en shaky cam. Aucune maîtrise, rien. Donc quand après une course poursuite en voiture illisible on enchaîne 4 minutes après par une course poursuite à pieds sur des toits avec des sauts dans tous les sens, vous imaginez que la mise en scène ne va pas se calmer. Chaque scène d’action, et elles sont foutrement nombreuses sont filmées et montées n’importe comment. À gerber. Aucun plaisir à visionner ça. Vouloir mettre du rythme par l’action, why not, mais si même l’action est dégueulasse. Bon, voilà, visuellement c’est dit, c’est le pire opus de la saga. Parlons maintenant du fond, à savoir le scénario, les personnages, tout ça tout ça. Malheureusement là aussi, rien de palpitant à se mettre sous les yeux. Le scénario met en avant un nouveau méchant joué par Mathieu Amalric, qui veut prendre possession de l’eau de la Bolivie, tout ça tout ça et… non ce n’est pas franchement intéressant, du tout. Surtout que malgré le bon acteur derrière, on se retrouve là avec un méchant plutôt fade et qui n’a rien de vraiment spécial pour être marquant.
En fait, le pire constat dans Quantum of Solace, c’est que l’action n’est pas bonne, le méchant n’est pas bon, l’intrigue n’est pas intéressant, et c’est en fait les à côtés qui relèvent le niveau, à savoir en gros basiquement ce qui ne concerne absolument pas l’intrigue de base, les restes de Casino Royale, comme la psychologie de Bond après la mort de Vesper, le fait qu’il doute parfois et ne fait pas toujours les bons choix, ou encore le retour furtif de Matthis. Mais c’est bien peu face au reste du métrage, qui ne passionne pas, donne la migraine grâce au montage, enfin, grâce… à cause. Quantum of Solace est clairement l’opus le plus faible de l’ère Daniel Craig, même s’il échappe à certains clichés, ce qu’il propose, il le fait mal. Sa seule vraie qualité sur la durée est sa courte durée qui rend le supplice presque acceptable. Et en fait… ben c’est tout, il n’y a rien à rajouter sur Quantum of Solace. Il est court mais ne raconte rien véritablement en terme d’histoire. Il est blindé d’action mais aucune scène n’est lisible et donc aucune scène ne laissera un grand souvenir, que ce soit la poursuite en voiture (ignoble), la poursuite sur les toits, la poursuite en avion (sans doute la pire), les fusillades, combats à main nues. Sur les deux Bond Girl, la jolie Gemme Arterton ne sert d’ailleurs à rien si ce n’est être recouverte de pétrole comme si elle était issue du film Goldfinger en mode pétrole.
Les plus
Le film est court
Sur le papier, généreux en action
Les moins
Le montage catastrophique et illisible
Scénario peu passionnant
Méchant fade
En bref : Quantum of Solace, c’est le film produit trop vite, sans scénario intéressant, et filmé avec les pieds.