EKO EKO AZARAK R-PAGE (エコエコアザラク R-page) de Itô Taichi (2006)

EKO EKO AZARAK R-PAGE

Titre original : Eko Eko Azaraku R-Page – エコエコアザラク R-page
2006 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h19
Réalisation : Itô Taichi
Musique : –
Scénario : Itô Taichi et Amano Iromitsu d’après le manga de Koga Shinichi
Avec Kunno Narumi, Itô Yûko, Koga Mitsuki, Nana Yanagisawa, Umezawa Shion et Niizuma Daizô

Synopsis: Takashi est un journaliste qui se rend dans un petit village pour élucider une série de meurtres ayant eu lieu quelques temps plus tôt. Sur place, peu de monde, il y rencontrera une nonne, Kozue, qui s’occupe de la jeune Saeko et d’un jeune orphelin d’une dizaine d’année, Wataru. Mais sur place, Kuroi Misa, la sorcière, est également là pour élucider le mystère.

La saga Eko Eko Azarak semble n’avoir jamais été destinée à s’arrêter. Un premier très bon opus en 1995, mélangeant sorcellerie, décapitations et lesbiennes, suivis à peine un an ensuite par une préquelle surpassant l’original, grâce à un meilleur rythme, des personnages attachants et plus d’effets sanglants. Puis la saga se permet une pause télévisée avant de revenir au cinéma avec un changement d’actrice pour un troisième opus bien moins convaincant en 1998 (Misa the Dark Angel). Un film inégal et bien longuet. Nouvel opus en 2001, de V-Cinéma cette fois avec Eko Eko Azarak Awakening, difficile à se procurer (édition japonaise ou bien… allemande). Quasi pas de magie, pas d’effets spéciaux, pas de sang ou si peu, mais un fond intéressant et pertinent pour un nouveau très bon opus. A côté de ça, la série télévisée continue, puis on n’entendait plus parler de la saga. Il aura fallut attendre 2006 pour voir débarquer en dvd au Japon, et uniquement au Japon, deux nouveaux opus de V-Cinéma : R-Page et B-Page. Budget encore revu à la baisse, peu d’ambition, tournage dans des coins perdues, nouvelle actrice. Voilà qui fait peur, mais pour le curieux ou le fan de la saga, ça ne stoppe pas et on se lance dans la vision du premier de ces nouveaux opus : R-Page. Directement, le constat est sans appel. Ce nouvel opus est un film fauché. Tournage en DV, du grain, filtres sur l’image pour les désaturer. A l’écran, nous aurons environ 6 acteurs, et c’est tout. Les décors seront toujours les mêmes (la forêt, la chapelle, quelques rues) et l’histoire se veut lente, très lente, et surtout très verbale. Mais là où cela fonctionnait dans le quatrième opus grâce à des thèmes intéressants, ici, ça ne fonctionne pas vraiment, l’intrigue se voulant portée sur la magie noire sans avoir les moyens de ses ambitions, et surtout se voulant extrêmement sérieuse de bout en bout. Dès les premiers instants, on peut se demander, malgré quelques incantations magiques devant quel genre de produits nous sommes.

L’image n’est pas franchement très belle (bien que l’on ai vu bien pire ailleurs niveau éclairage), les plans sont très longs et s’éternisent parfois pour pas grand-chose, l’intrigue, simpliste, s’éternise également, ça parle beaucoup. En fait, soyons clair, ça parle tout le long du métrage, les scènes de magie ou autres sont extrêmement courtes et pour la plupart situées en fin de métrage. Si vous vous attendez également à voir un peu de sang, vous pouvez passer votre chemin, car il n’y en a absolument pas. Si bien que finalement, on a au départ beaucoup de mal à s’intéresser à cette nouvelle aventure de Kuroi Misa. Jouée par Kunno Narumi, le personne est pourtant convaincant, tout comme l’actrice en question, mais on n’arrive absolument pas à se passionner pour ces nouvelles aventures. Dés l’arrivé du journaliste dans le village, ça parle, on avance assez péniblement de personnages en personnages. On nous annonce des meurtres, situés sur une carte sur les différentes branches d’un pentagramme, on nous annonce un démon destructeur nommé Ezechiel, mais à l’écran, c’est bien plus approximatif. La première demi-heure est parfois pénible, et on lutte pour ne pas s’endormir. Puis petit à petit, alors que l’on aurait bien envie de lâcher le métrage pour se mettre quelque chose de plus excitant, le réalisateur, également coscénariste, se réveille quelque peu. Il ne faut pas non plus en attendre trop, mais certains plans semblent plus travaillés et avoir une lourde signification (bien que les explications ne seront pas là, peut être dans l’épisode suivant, B-Page), l’intrigue se décide enfin parfois à bouger un peu, et mieux, une véritable ambiance, autant visuelle que musicale, apparaît.

On se souviendra alors de la dernière partie du métrage grâce à quelques très bonnes séquences mélangeant passé et présent, ou à une invocation démoniaque plutôt réussie compte tenu du micro budget du film, quelques très beaux plans, et les moments parfois magiques dans la bande sonore, qui juste là était quasiment inexistante finalement, il faut avouer. Dommage que l’ensemble mette finalement tant de temps à démarrer et que l’intrigue se veuille si lente et mal calibrée. Même certaines scènes en milieu de parcours (avec le journaliste Takashi et le gamin Wataru) semblent trop soft et surtout ne pas franchement intéresser le réalisateur. On ne retiendra finalement de cet Eko Eko Azarak R-Page qu’une grosse déception, un film lent, long, pas toujours maîtrisé, souffrant de son tout petit budget et sans aucun doute également de son manque d’ambition général. Mais un film qui pour les plus courageux se rattrape un peu dans ces derniers instants, et nous forcera quelque peu à enchaîner sur sa suite, B-Page (de toute façon, si l’on a acheté le coffret regroupant les deux films, pas le choix). Affaire à suivre. A noter que la saga ne s’est pas du tout arrêtée là pour Misa, un autre opus d’une heure réalisé par nul autre que le mangaka à l’origine de la saga, Koga Shinichi venant de sortir au Japon au cours des derniers mois, toujours avec un budget minuscule pour le marché de la vidéo.

Les plus
Quelques très beaux plans
Des scènes parfois intéressantes
Les moins
Très long
Pas toujours passionnant

En bref : La saga Eko Eko Azarak continue sa chute avec un épisode longuet, sans budget, pas toujours très passionnant, sauvé par quelques instants en dernière partie. De quoi enchaîner sur sa suite (ou pas).

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