FREDDY 5: L’ENFANT DU CAUCHEMAR (A Nightmare on Elm Street 5: the Dream Child) de Stephen Hopkins (1989)

FREDDY 5: L’ENFANT DU CAUCHEMAR

Titre original : A Nightmare on Elm Street 5: the Dream Child
1989 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h29
Réalisation : Stephen Hopkins
Musique : Jay Ferguson
Scénario : Leslie Bohem

Avec Robert Englund, Lisa Wilcox, Kelly Jo Minter, Danny Hassel, Erika Anderson, Nick Mele et Joe Seely

Synopsis: L’ignoble Freddy a encore trouvé un moyen pour venir hanter les cauchemars des enfants d’Elm Street : il se réincarne dans le bébé qu’attend Alice, celle qui l’avait pourtant vaincu dans le précédent épisode. Il arbore à nouveau crânement son chapeau, son pull rayé et ses longues griffes aiguisées et Alice aura fort à faire pour le ramener dans le sinistre asile psychiatrique où il fut conçu.

Avec Freddy, quand il n’y en a plus, il y en a encore. Le Cauchemar de Freddy en 1988 a été le plus gros succès de la saga malgré un budget qui monte (13 millions). Il ne faut pas perdre de temps, encore une fois, et voilà que la New Line annonce un cinquième opus. La sortie ? Août 1989. Un budget un poil réduit de 6 millions, une production on ne peut plus chaotique, avec des scénarios qui ne savent pas où aller avant que ne soit choisie une idée bien stupide avec un bébé, après que Stephen King et Frank Miller refusent tous les deux d’écrire et de réaliser le film. Finalement, c’est le débutant Stephen Hopkins qui récolte le poste de réalisateur, et on peut le saluer, puisque si par la suite il signera les bien sympathiques Predator 2 et La Nuit du Jugement, ici, il a quatre semaines pour tourner le film, puis quatre semaines pour le monter avant la sortie. AH ça, il ne faut pas être fainéant ou gros dormeur pour se retrouver à la tête du projet. Le casting survivant du précédent revient (Lisa Wilcox et Danny Hassel), quelques nouveaux personnages rejoignent l’aventure, et c’est parti. Que peut-on encore ajouter à la saga arrivé au cinquième opus ? Scénaristiquement, pas grand-chose il faut bien avouer. Mais heureusement, ce cinquième opus a un sacré joker dans sa poche. À savoir Stephen Hopkins, qui débarque sur le projet avec une vision artistique forte à même de le différencier des précédents. On peut même avouer que niveau mise en scène pure et dure, même si certains effets spéciaux ont prit un coup de vieux, que c’est au-dessus des deux précédents. Avec un aspect certes parfois très stylisé, ou même clippesque dans son approche, mais des éléments forts bien plus présents, avec pas mal de techniques, une très bonne utilisation du grand angle et de la profondeur de champ, et même tout simplement des cadrages agréables à l’œil et travaillés.

À ce niveau, Freddy 3 et 4 étaient plus fonctionnels dans leur mise en scène, alors que Freddy 5 regorge d’idées, d’effets de styles, d’effets de mise en scène, et tentent énormément de choses. Hopkins amène une direction artistique également originale pour le film, avec un style très gothique, notamment lorsque le film se déroule dans le monde des cauchemars, avec ces tours gigantesques, ses pièces partant dans tous les sens, et le réalisateur s’amuse avec pas mal de techniques, comme des miniatures, des fonds peints, un jeu d’ombre travaillé et parfois poussé. Du tout bon visuellement, et il faut bien ça finalement pour nous faire oublier que scénaristiquement, cet opus est très faible. Car si Le Cauchemar de Freddy ne prenait au niveau de son scénario aucun risque et enchaînait donc les scènes de meurtres avec un scénario prétexte pour relier les scènes, c’est ici bien différent. Voir l’opposé, même si le résultat est le même : le scénario est très faible, bien tiré par les cheveux et parfois sans réel intérêt. Mais Freddy 4 était bourrin, enchainait les meurtres puisqu’il n’avait rien d’autre à proposer, alors que cet Enfant du Cauchemar lui se fait avare en mise à morts (seulement trois sur tout le film, là où il y en avait trois seulement sur la première demi-heure du précédent), mais essaye de mettre en avant une ambiance bien marquée, gothique, et se permettra même quelques scènes assez glauques, comme les scènes nous montrant le sort réservé à la mère de Freddy avant sa naissance. D’ailleurs, même au niveau sonore, ce cinquième opus tente d’avoir un style bien à lui, plus calme, plus onirique. Et personnellement, ça a toujours beaucoup marché sur moi. J’adore l’ambiance de ce cinquième opus. Ça ne fera par pardonner ses nombreux défauts, mais ça prouve que le réalisateur a eu de la liberté pour faire ce qu’il voulait visuellement, pour tenter de mettre sa patte sur le film.

Pas pour rien d’ailleurs que la saga a toujours été faite par des réalisateurs débutants, qui signaient leurs premiers ou seconds films. À l’exception de Craven sur le premier. Mais outre son scénario, très faible et tiré par les cheveux, ce cinquième opus souffle malheureusement le chaud et le froid au niveau de ses meurtres. Peu nombreux déjà, ils vont dans le sens de la mise en scène. Stylés, originaux, avec un style bien marqué. Malheureusement, lorsque ceux ci sont réussis, Stephen Hopkins a du subir, comme beaucoup de films d’horreur de ces années là, une censure assez sévère de la part du comité. Le premier meurtre, la fusion entre un homme et une moto, pouvant faire penser à Tetsuo un an avant Tetsuo, ou dans un sens à Videodrome, est une idée géniale, les effets spéciaux sont saisissants, mais la scène a été bien charcutée. Les autres meurtres sont eux déjà moins palpitants, mais non dénuées d’idées, notamment le meurtre où le personnage est aspiré dans un comic book. En résulte un visuel fort, même si le ridicule n’est jamais loin, voir parfois bien présent, mais également un côté ultra soft. Vous vouliez du sang, de la tripaille ? Vous verrez du papier déchiré, oui oui. Quand au final, il est finalement à l’image du reste du scénario : bancal, un peu facile, un peu tiré par les cheveux, même si les bonnes idées et les impressionnants maquillages fusent à l’écran. On peut aisément dire que Stephen Hopkins s’est amusé comme un fou avec le matériel de base, a laissé son imagination s’exprimer, en tentant de sublimer le visuel, et en assumant le scénario casse gueule.

Les plus
Une mise en scène ultra travaillée
Ça fourmille d’idées
Le côté gothique
Les moins
Le scénario
Ça manque de morts
Encore une fois, le ridicule n’est jamais loin

En bref : Un cinquième opus toujours sympathique, notamment grâce à une direction artistique forte, à l’opposé de son scénario, très faible.

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