L’EXORCISTE : AU COMMENCEMENT (Exorcist: The Beginning) de Renny Harlin (2003)

L’EXORCISTE : AU COMMENCEMENT

Titre original : Exorcist the Beginning
2003 – Etats Unis
Genre : Fantastique
Durée : 1h54
Réalisation : Renny Harlin
Musique : Trevor Rabin
Scénario : William Wisher Jr., Caleb Carr, Alexi Hawley

Avec Stellan Skarsgard, Izabella Scorupco, James d’Arcy, Julian Wadham et Remy Sweeney

Synopsis: Le Père Lankester Merrin est hanté par le souvenir des atrocités commises durant la Deuxième Guerre mondiale. Sentant sa foi l’abandonner, il quitte sa Hollande natale et d’effectuer en Afrique un voyage de la dernière chance – un pèlerinage qu’il espère salvateur. Au Caire, Merrin est abordé par un amateur d’antiquités rares qui lui propose de rejoindre un chantier archéologique au Kenya. Dans la lointaine province de Turkana, les Anglais viennent de faire une découverte des plus troublante : une église byzantine parfaitement conservée. Misant sur les compétences archéologiques acquises par Merrin à Oxford, le collectionneur espère dénicher le premier une ancienne relique dissimulée dans l’église.

Le voilà enfin, le film qui a tant partagé les critiques. Enfin partagé, pas tant que ça, vu que tout le monde est à peut près d’accord : c’est un navet. Inutile de revenir trop longuement sur la production du film, dont on a entendu parler un peu partout, on sait tous que le film fut tourné par Paul Schrader, qui fut viré à la post production du film, et remplacé par Renny Harlin qui retourna l’intégralité dans l’urgence. Le film est là depuis un moment maintenant. Que vaut-il donc ? Et bien, malheureusement, pas grand chose. Pourtant, la première partie du film laissait présager le meilleur. Un plan d’ouverture plutôt intéressant, visuellement beau, mais qui ne mène finalement pas à grand chose, puisque sa justification bien plus tard ne sera que… mauvaise, je ne trouve pas d’autre mot. Le film commence alors, et malgré le tournage dans l’urgence, on peut apprécier de magnifiques décors, une très belle photographie orangée la plupart du temps (lieu de l’histoire oblige) et une réalisation pour le début franchement pas mauvaise. Mais tout ça, ce n’est que le début du film. L’histoire se laisse également suivre au départ avec plaisir, avant qu’on se rende compte de l’absurdité et de l’incohérence de celle ci. Pourtant, le point de départ était plutôt excellent et bien trouvé. Dommage, car les acteurs ne sont au final pas mauvais du tout, ils s’en sortent même plutôt bien, à quelques exceptions prés, malgré l’urgence du tournage.

Et là, assez rapidement, le premier drame du film, et le seul véritable drame de la première heure, arrive mes amis. Les effets numériques sont là ! D’un ridicule à toute épreuve à chaque fois qu’ils pointent le bout de leur nez. Pas une scène pour rattraper l’autre. Je pense que le pire dans tout ça, ça doit être l’attaque des hyènes en image de synthèses. Un carnage, aussi bien pour les yeux que scénaristiquement, puisqu’en effet, la plupart des scènes sanglantes (rappelons qu’à la base, le film fut retourné à cause du choix des studios de vouloir un film plus viscéral) n’apportent pas grand chose au récit, et s’éloignent même de l’idée de base de la série. Et oui, l’Exorciste au commencement est une préquelle. Pendant la première partie, on peut parfois se demander si Renny Harlin est au courant. C’est bien dommage, car l’histoire du père Merrin racontée en flash-back est intéressante, et certains plans magnifiques, vraiment touchants. Pas grave, malgré tous ces ratages et incohérences, on se dit qu’il faut tenir le coup pour le voir en entier ce satané film. Et c’est là qu’arrive la deuxième partie, les 40 dernières minutes. Malheureusement, rien ne va rattraper les défauts de la première partie, bien au contraire. Le film s’enfonce dans le ridicule le plus total. Volontaire ? Je ne saurais dire. Harlin décide de mettre enfin le fameux exorciste en scène, dans un combat entre le bien et le mal à l’intérieur de l’église. Et quand on le voit enfin, ce combat, on se dit qu’on s’en serait bien passé. Harlin ne recule en effet devant rien, chaque scène continue d’enfoncer le film un peu plus profond.

Ce n’est pas de maquiller l’actrice façon Linda Blair qui fera passer la pilule. Les retournements de situations, les dialogues d’un ridicule (du genre : « hmm, avoue que tu veux lui fourrer sa chatte mouillée ») ou encore ces satanés effets spéciaux, on est en plein délire, du nawak. Et pourtant, il faut le voir pour le croire. Voir le fameux démon faire un saut de 20 mètres en arrière pour grimper sur un mur comme une araignée, le tout numériquement, puis se faire exorciser de la manière la plus débile qui soit. On n’y croit pas un seul instant, et on en rigole beaucoup. L’exorciste au commencement, version Harlin, est donc, avouons le, un bon gros gâchis. L’urgence du tournage ne peut pas faire pardonner tous ces défauts. Quand on sait qu’on n’a pas le temps ni l’argent, on n’essaye pas d’en faire trop. Quand on réécrit un scénario à la dernière minute, on tente tout de même de le rendre cohérent. Dommage vu les quelques bonnes séquences qui parsèment le film.

Les plus
Une première heure relativement sérieuse
Les moins
Les effets numériques
Le final ridicule

En bref : Un gâchis. Quelques rares séquences à sauver, mais sinon, préférez la version Dominion du précédent réalisateur.

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