APPELEZ-MOI JOHNNY 5 (Short Circuit 2) de Kenneth Johnson (1988)

APPELEZ-MOI JOHNNY 5

Titre original : Short Circuit 2
1988 – Etats Unis
Genre : Comédie
Durée : 1h50
Réalisation : Kenneth Johnson
Musique : Charles Fox
Scénario : Brent Maddock et S.S. Wilson

Avec Tim Blaney, Fisher Stevens, Michael McKean, Cynthia Gibb et Jack Weston

Synopsis : Le robot Johnny 5 rejoint son inventeur pour l’aider dans son entreprise d’électronique. Mais un groupe de voleurs visant une série de diamants dont le seul accès est de passer sous l’entrepôt de l’entreprise vont leur causer quelques problèmes et Johnny 5 va devoir s’en charger…

En 1988, une première (et unique en fait) suite est tournée au film Short Circuit. Le tout est misé sur l’humour, et bien entendu, le fameux robot, maintenant appelé Johnny 5. Pour cette nouvelle entreprise, on retrouve plusieurs personnalités bien connues maintenant à la barre. Kenneth Johnson, le créateur et réalisateur de la mini série originale V, dans un premier temps, mais au scénario, on retrouve Brent Maddock et S.S. Wilson, scénaristes l’année suivante de Tremors, et réalisateurs des deux suites à celui ci. On pouvait donc s’attendre au meilleur, mais maintenant, à l’heure actuelle, en regardant le métrage, on ne se retrouve que devant un pur produit des années 80, kitch, volontairement stupide et pas vraiment drôle. Le seul moyen d’apprécier encore le métrage aujourd’hui serait bien entendu de l’avoir découvert à l’époque de sa sortie, dans son doublage français ridicule donnant un charme supplémentaire au film. Ce qui est mon cas ici. Appelez-moi Johnny 5 est un film qui se revoit avec un plaisir coupable, permettant de retrouver ses souvenirs d’enfant. L’histoire commence donc lorsque Benjamin, le créateur de Johnny 5, se retrouve dans les rues de New York pour tenter d’en vendre des versions miniatures. Une jeune femme travaillant pour une entreprise de jouets commence à s’intéresser à lui, et il va avoir un mois pour produire avec son nouvel associé (ne pensant qu’à l’argent) 1000 petits Johnny 5. Location d’un immeuble devant être détruit deux mois ensuite, embauche de main d’œuvre (les clochards du coin) et l’aventure peut commencer. Sauf que justement, trois petits truands essayent de creuser un passage sous terrain juste sous l’immeuble afin de rejoindre la chambre forte de la banque de la rue d’en face et d’y dérober des diamants. Ils vont donc tenter d’intimider Benjamin et son nouvel ami en détruisant ses jouets. La livraison des 1000 produits ne pourra alors plus être respectée, jusqu’à l’arrivée du vrai Johnny 5, grandeur nature, doté de sa propre conscience, qui va mettre un grand coup de boost à la fois à l’entreprise, à la conquête amoureuse de Benjamin, et à la protection de l’immeuble contre les trois voleurs.

Voilà pour le postulat de départ de cette suite. Simplicité, humour, film pour toute la famille, voilà ce que le métrage nous propose. Le tout dans la bonne humeur, avec ces personnages stéréotypés, ces situations prévisibles, son happy ending prévisible, les gaffes de Johnny 5 et même le morceau « I need a hero » sur une séquence d’action (et d’humour). L’animation du fameux robot tient encore la route aujourd’hui, ce qui n’était pas une mince affaire avec les progrès d’animations effectués depuis (sans forcément parler du numérique, vieillissant beaucoup plus vite que de la vraie animation) et certains passages humoristiques parviennent encore à nous décrocher quelques sourires, comme lorsque Benjamin va aller prendre un café avec sa supérieure pour lui avouer ses sentiments, avec l’aide de Johnny 5 retranscrivant sur un panneau publicitaire ce qu’il doit dire. Rien de bien transcendant non plus, mais de quoi amuser la galerie. Bien entendu, Appelez-moi Johnny 5 dure un peu trop longtemps pour tenir sur toute la durée, 1h50 quasiment, c’est un peu beaucoup pour un film n’ayant pas plus d’ambitions que d’amuser le spectateur. Mais passé quelques séquences répétitives, le métrage dévoile une autre facette dans sa dernière demi-heure, voir plusieurs. Certaines feront mouche, d’autres non, mais le métrage tente autre chose, ce qui est fort bienvenue. Les cambrioleurs, comprenant qu’ils n’ont aucune chance face à Johnny 5 pour faire déguerpir les fabricants de jouets de l’immeuble, vont se servir du robot, en utilisation sa bonté et son inexpérience de la vie pour le manipuler et lui faire faire le vol à leur place. Johnny 5 va s’en apercevoir, trop tard malheureusement, et ce retour à la réalité de la nature de l’homme, la déception face aux allusions du monde humain vont déclencher chez Johnny 5 une folie vengeresse que lui seul peu accomplir. L’ensemble fonctionnera plutôt bien, même si on ne sera point ému par tout cela, jusqu’au final venant tout casser en se terminant dans la niaiserie la plus totale et la plus enfantine, nous rappelant bel et bien que le film est pour toute la famille, rien de plus. En souvenir de gosse, le métrage reste un bon petit moment de détente, mais souvenirs mis de côtés, il ne s’avère être qu’un produit d’exploitation de la fin des années 80.

Les plus
Parfois amusant
La chanson I Need a Hero
La nostalgie fonctionne si on a vu le film enfant
Les moins
Classique et prévisible
Un peu lourd sur la durée
Quelques gags tombent à l’eau

En bref : Une suite misant tout sur l’humour et son robot titre. On décroche quelques sourires, certains passages valent le détour, et on regarde le tout avec nostalgie, rien de plus. Fait aujourd’hui, le film n’aurait pas ce charme et serait relégué au second plan, voir on ne s’y attarderait même pas.

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