AVATAR de James Cameron (2009)

AVATAR

2009 – Etats-Unis
Genre : Science Fiction
Durée : 2h42
Réalisation : James Cameron
Musique : James Horner
Scénario : James Cameron
Avec Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Michelle Rodriguez et Giovanni Ribisi

Synopsis : Jake Sully est un ancien marine immobilisé dans un fauteuil roulant. Malgré sa paralysie, Jake est resté un combattant au plus profond de son être. Il est recruté pour se rendre à des années-lumière de la Terre, sur Pandora, où de puissants groupes industriels exploitent un minerai rarissime destiné à résoudre la crise énergétique sur Terre. Parce que l’atmosphère de Pandora est toxique pour les humains, ceux-ci ont créé le Programme Avatar, qui permet à des « pilotes » humains de lier leur esprit à un avatar, un corps biologique commandé à distance, capable de survivre dans cette atmosphère létale. Ces avatars sont des hybrides créés génétiquement en croisant l’ADN humain avec celui des Na’vi, les autochtones de Pandora.Sous sa forme d’avatar, Jake peut de nouveau marcher. On lui confie une mission d’infiltration auprès des Na’vi, devenus un obstacle trop conséquent à l’exploitation du précieux minerai. Mais tout va changer lorsque Neytiri, une très belle Na’vi, sauve la vie de Jake. Ce dernier est alors recueilli par son clan, et à travers de nombreuses épreuves et aventures, il va apprendre progressivement à devenir l’un des leurs. Alors que la relation entre Jake et la réticente Neytiri s’approfondit, Jake en vient à respecter le mode de vie des Na’vi et finit par trouver sa place parmi eux.Reste pour lui à affronter l’ultime épreuve en les menant dans une bataille épique qui devra sceller le destin de tout un monde.

Attention, bien que mon avis soit totalement personnel, Avatar n’est absolument pas pour moi la révolution et le chef d’œuvre tant annoncé, sans être pourtant la merde sans nom à laquelle je m’attendais. Mais du fait pour moi de son statut d’arnaque du siècle cinématographiquement parlant, ma critique sera l’opposé de ce que le film est : plus courte (non, vous n’aurez pas à sacrifier 2h41 de votre temps pour la lire en entier), pas écologiste, ma critique ne sera également pas niaise et les mots utilisés ne seront absolument pas là pour flatter l’égo de James Cameron, ni mignons tout pleins et pleins de naïvetés comme les Navi, ou Na’vy, ou Navy, ou Na’vi, enfin les trucs bleus grands et moches. Déjà, j’avais raté le film lors de sa première sortie cinéma, trop occupé sur mon propre projet personnel, et pas motivé des masses vu tous le tapage médiatique que tout le monde a fait autour. J’ai appris au fur des années à me méfier de ce genre de situations, bien que oui, cette année, j’ai littéralement adoré Inception. L’exception qui confirme la règle donc. Ensuite, en voyant littéralement les avis public et presse sur le métrage, je n’ai absolument plus eu envie de voir le métrage, voir d’en entendre parler. Et ce jusqu’à aujourd’hui, ou pour une obscure raison, et surtout gavé pour tous mes amis me disant « C’est trop génial, c’est beau, l’histoire est touchante, tu vas adorer regarde le » depuis déjà un an, j’ai franchi le pas. Oui, j’ai regardé Avatar. Oui, il était tard et j’ai pourtant tenu sur toute la durée. Et oui, je ne comprends vraiment pas l’engouement des gens. Enfin en réalité, je commence à la comprendre. Dès que débarque un film pété de tunes où il n’y a pas un seul plan sans effets spéciaux, celui-ci est salué comme l’événement cinématographique de l’année. Avatar est donc le dernier film de James Cameron, celui qui livra en son temps Terminator, film novateur, sombre, sans espoir. Mais il ne faut pas oublier qu’il est aussi l’auteur de Piranhas 2, oui, le film avec les piranhas volants ! Passé Terminator, il réalise Aliens, film culte faisant suite de manière musclée et astucieuse au Alien de Ridley Scott. Et après, à mon goût, c’est le début du drame, avec un Abyss mignon et mielleux, un Terminator 2 sympathique mais qui prend à contre pied l’original avec une bonne dose de grand public, d’optimisme, et d’effets spéciaux en veux tu en voilà qui deviendra sa marque de fabrique. Viendra ensuite True Lies, remake musclé d’un film français avec Schwarzenegger, sympathique mais pourtant risible sur la durée. Puis le gros drame, gros comme la durée du métrage, avec Titanic, histoire niaise de 3h sur une histoire d’amour dans le Titanic, film exécrable, chiant à mourir qui a pourtant fait crier toutes les demoiselles de l’époque (oui, il y avait un avant Twilight) et qui m’a fait détester Leonardo DiCaprio pendant une dizaine d’années avant que n’arrive des films comme Les Infiltrés, Shutter Island et Inception. Et maintenant, depuis Décembre 2009, il y a Avatar. Le film sur lequel public et critique s’est émerveillé et enchanté pendant les 2h41. Un film d’une prétention extrême de la part de son réalisateur, qui a coûté des millions et des millions pour raconter une histoire vue et revue des milliers de fois que l’on peut résumer en quelques lignes dans un visuel fluo avec de grands bonhommes bleus.

Oui, malgré tout, Avatar était mieux que ce que je pensais aux premiers abords, mais pourtant, ma haine envers lui est toujours présente, encore plus amplifiée en voyant les gens parler encore et toujours de révolution. En effet, le monde se divise en deux catégories, Clint Eastwood l’avait dit il y a environ 50 ans dans Le Bon, La Brute et Le Truand : ceux qui ont le pistolet chargé (ou le poireau prêt à exploser sur l’écran) et ceux qui creusent (les autres, car on va se faire enterrer par les fans qui ne comprendront jamais le point de vue opposé). Pourtant, au final, malgré mes propos qui vont être sans aucun doute violent, ma haine ne se tourne pas tant que ça vers le film en lui-même, mais tout le tapage, médiatique ou non, qu’il y a eu autour, un peu comme à l’époque de Matrix. Avatar, c’est donc un pari fou, celui de nous raconter une histoire sur 2h41, de nous présenter une nouvelle planète, un peuple, ses codes, le tout dans le mixeur à effets spéciaux de chez WETA (Le Seigneur des Anneaux). Sauf que sur tous les points, James Cameron se plante pour livrer ce que les autres voient comme du génie, et qui pour moi n’est que de l’esbroufe, du réchauffé, de l’enfantin. Un film qui peut tout de même par moment trouver un grand capital sympathie, mais qui flingue le peu de bonnes idées qu’il a en les éclipsant pour se concentrer sur le moins intéressant, et pourtant, ce que le public veut : nous en mettre plein la gueule. Diantre ! Nous sommes donc invités à suivre le parcours de Jake, dont le frère jumeau vient de mourir sur la planète Pandora. Il est en fauteuil roulant, et pourtant, il est amené à partir à son tour sur cette lointaine planète pour devenir un pilote d’avatar. Qu’est ce donc ? Bon, tout le monde le sait maintenant, vu les millions d’entrées dans le monde du métrage. La planète Pandora est peuplée par les indigènes, les Na’Vi, ou Na’Vy, ou Navi, bref, on s’en branle totale. Et un Avatar, c’est un Navi, vide, que Jake va pouvoir contrôler à distance. Jake est en fauteuil roulant, pas grave, il va pouvoir marcher en contrôlant son avatar. Après des années, retrouver une telle sensation aurait pu être quelque chose de central dans le récit. Mais il ne fallait pas en attendre trop de Cameron, qui prouve encore une fois que quand il s’agît d’écrire un scénario, il fera bien d’arrêter de vouloir péter plus haut que son cul. En effet, le fait que Jake retrouve la faculté à marcher et dans un sens la volonté de vivre est éclipsé en une scène, et encore, ceci est très peu abordé, pour ensuite plonger le spectateur dans l’histoire, aussi nunuche celle-ci soit-elle.

Jake va, forcément, se retrouver dans son avatar, perdu sur la planète, et va faire des rencontres, notamment de la belle (What the fuck ?!) Neytiri. Jake va alors prendre goût à cette vie, les coutumes du peuple de Pandora, les apprendre, se faire accepter, et lutter à leurs côtés contre de grands méchants humains venus ici pour se faire pleins de tunes après que notre planète soit dans la merde. Bravo Cameron pour avoir fait le film le plus écologiste de tous les temps, sans même avoir cherché à camoufler cet élément, et à faire dire à tout le monde que c’est un chef d’œuvre. Non mais franchement, oui certes c’est beau visuellement, mais c’est aussi incroyablement creux, certes ça n’ennuie pas sur la durée, mais tu aurais pu raccourcir ton film. Il parait qu’il lui a fallut 10 ans pour imaginer l’histoire, le film, les personnages et tout l’univers. Oui mais bon… Le résultat à l’image ne correspond pas pour moi à 10 ans de travail. Trois tout au plus, et surtout un gros travail visuel. Donc, un univers incroyable, inédit, pensé, réfléchi. Oui, enfin Pandora finalement, qu’est ce que c’est ? Une immense forêt comme on en voit tant, trois malheureuses espèces de plantes multicolores, des couleurs fluo un peu partout quand on marche, un grand arbre (pompé sur l’arbre du jeu Final Fantasy IX, mais aussi sur Pocahantas, comme d’autres éléments) trois malheureux rochers dans les airs (bon ok, peut être six ou sept). Voilà, ceci est Pandora. Les Navi, oui ils sont bien fait, l’animation est fluide, ils sont expressifs, en les voyant se mouvoir, on y croit, mais ce sont juste des gens bleus de trois mètres, à la tête étrange, avec une queue qui ne sert à rien. Oui, ils ont une queue de félin. Mais oui, elle ne sert à rien, sinon à devoir être animée en permanence. Ça, c’est du côté de la planète et des gentils. Car oui, dans le cinéma de Cameron, il y a les gentils, en général très gentils, très niais (ah Leo et Kate dans Titanic, mais ça peut se retrouver aussi dans True Lies et d’autres), mais il y a aussi les méchants, et en général, ils sont très méchants. Avatar respecte ces règles. Après le Terminator indestructible, la Reine Alien qui sort de nulle part, le méchant terroriste de True Lies, Cameron nous sort ici le méchant Marines qui ne recule devant rien, n’a pas peur de mourir, détruit tout sur son passage. Lorsqu’il brule, il passe sa main sur ses vêtements et les flammes s’en vont. Transpercé, il bouge toujours pour accomplir sa soif de destruction. Cameron n’a jamais été un finaud pour écrire et caractériser ses personnages, et s’il a parfois de bonnes idées, il préfère faire ce qu’on attend de lui après tous ces films (finalement, juste 8 films).

Avatar pourrait être vu comme un best of de son art d’ailleurs, tant on retrouve ce qu’il a toujours fait, multiplié par 10. Les méchants sont encore plus caricaturaux, les gentils très gentils et pleins d’espoir, l’univers visuel blindé d’effets spéciaux (mais oui, c’est vraiment beau), pas mal d’éléments rappellent tous ces anciens films. On peut reconnaître des éléments provenant de quasi tous ces films. Vous aimiez la guerre entre les hommes et les machines de Terminator ? Cette fois ci, les hommes conduisent les machines (et donc sont le mal) pour détruire et tuer les indigènes. Vous aimiez le robot que l’on conduit d’Aliens ? Ici, il sera reproduit à l’identique quasiment, mais armé de mitrailleuses en plus, et bien entendu, il n’y en aura pas qu’un. Vous aimiez l’histoire d’amour totalement niaise de Titanic ? Ne vous inquiétez pas, Jake vivra une histoire d’amour avec Neytiri. Heureusement pour nous, elle s’avèrera tout de même plus convaincante que celle de Titanic et l’intrigue ne s’axera pas trop dessus. Mais il y a pire, comme souvent chez lui, arrivé à un point du récit, on pourra deviner exactement ce qu’il va se passer et ce jusqu’au plan final, totalement prévisible, au point qu’on se demande vraiment si Cameron a passé tant de temps que ça à prévoir son histoire.

Bon, si vous me lisez toujours, arrivé à ce stade, vous vous dites que j’ai totalement détesté le film et qu’il aura un zéro pointé en bas de la page, ou peut être un peu plus, ayant aussi signalé quelques qualités. Et bien, même pas ! Car s’il faut bien reconnaître un talent à Cameron, c’est celui d’en mettre plein la gueule sans ennuyer (oui, bien que Titanic a eu l’effet d’un somnifère sur moi et que True Lies m’a gavé sur la longueur). Pendant 2h41, on suit notre petite histoire sans regarder sa montre, et c’est déjà un bon point. Visuellement, si on pouvait s’attendre à des choses bien plus inventives, ça fonctionne quand même, c’est beau, bien filmé, bien cadré. Bref, c’est carré. Plus d’inventivité générale et une petite demi-heure en moins auraient pourtant peut être été plus bénéfiques au métrage, mais bon, il parvient tout de même à avoir là un bon gros point pour lui. Un film qui n’ennuie pas et qui est regardable jusqu’au bout sans trop en rire et sans regarder sa montre, c’est le principal. Dans son intrigue enfantine que je résumerais à « Des méchants cowboys veulent tuer et déloger les indiens » (Bravo James), surnageront quelques éléments. C’est amusant de retrouver au casting Sigourney Weaver après Aliens de Cameron déjà, dans un rôle totalement différent. Mais malheureusement un peu vain et sous développé. Pareil, les éléments intéressants du personnage de Jake ne sont que trop rarement abordés ou volontairement mis de côté pour se concentrer sur « La nature c’est bien ». Oui James… De mon point de vue, seul un personnage tire son épingle du jeu, et non, ce n’est pas le Marines beurné qui veut tout détruire. Et une actrice tire aussi son épingle du jeu, mais là ce n’est absolument pas objectif, Michelle Rodriguez n’apparaissant peu et jouant encore une bad ass, comme dans Machete de Robert Rodriguez. Non, à mon plus grand désarroi, le personnage tirant son épingle du jeu est Neytiri. Oui, cette chose géante toute bleue avec une queue qui ne sert à rien. En retirant l’histoire d’amour pathétique, ce personnage appartenant au peuple qui doit contre son gré apprendre à l’avatar de Jake comment marche la vie (c’est mignon) fonctionne bien. Tout comme, tant que la guerre n’est pas là, le fonctionnement du peuple Na’Vi et sa philosophie de vie fonctionne très bien, bien qu’elle ne soit franchement pas innovante. C’est amené doucement, on suit les aventures de Jake qui découvre ce peuple avec intérêt. Cette partie est d’ailleurs la plus intéressante du récit. Au-delà de ça, Avatar ressemble parfois à du Star Wars (nouvelle trilogie), surtout sur la fin, avec de l’action, des effets spéciaux, des guerres dans la forêt, des guerres dans les airs, mais heureusement, on nous épargne le personnage à la Jar Jar Binks, absent du métrage ou des intrigues politiques dont l’intérêt n’est pas là (Ah, La Menace Fantôme et L’Attaque des Clones). Enfin on a évité tout ça de peu.

Avatar donc, pour résumer, qu’est ce que c’est ? La plus grande arnaque cinématographique du siècle, un film sur lequel tout le monde jouit en criant au chef d’œuvre, extrêmement beau visuellement, on ne pourra pas lui reprocher, mais extrêmement faignant, pas si innovateur que ça, à l’intrigue vue et revue des milliers de fois, pompant dans la filmographie de Cameron mais aussi dans Pocahontas et divers jeux vidéos. Un scénario aux simplifications énormes et au développement inepte. Oui, c’est super beau, oui on en prend plein la gueule, oui il y a de l’idée à la base, les Na’Vis sont attachants, oui les 2h41 passent vite, mais oui le scénario est mauvais (ou simpliste), les personnages caricaturaux dans leur ensemble, en particulier le méchant, la queue des Na’vi ne sert à rien, le nouveau monde est juste une forêt fluo avec 3 cailloux en l’air et un grand arbre blanc (mais reste convaincante à l’écran, et jolie) qui pille ses idées un peu partout. Constat ouvertement mitigé pour cet Avatar, cultivant les opposés, qui reste dans toutes les mémoires, même la mienne dans un sens, mais pas pour la même raison que les millions de fans. Car oui, vous, FANS DE AVATAR, vous nous avez cassé les couilles pendant un an avec votre film, OUI quand on n’est pas de votre avis vous êtes énervés et vous dites que vous faites parti de l’élite, et OUI, sans doute comme Cameron, vous avez pris la grosse tête et pensez être les rois du monde. Redescente sur Terre. Avatar n’est pas une révolution, la seule révolution, c’est d’avoir pollué les salles de cinéma depuis avec une 3D ignoble, faisant mal aux yeux et n’ayant qu’un seul but. Faire débourser 2 euros de plus à chaque spectateur avec la plupart du temps juste un filtre ignoble posé sur l’image de films non pensés pour la 3D et du coup sans profondeur de champs. Oui, une 3D qui donne des couleurs multicolores comme la forêt de Pandora, qui retire tout le talent dans la plupart des cas au directeur de la photo. Avatar aura lancé ça, bien que lui, au moins, aura été pensé et tourné en 3D. Avatar au final, ce n’est qu’un gros film écologiste de quasi trois heures maquillé en film d’action tout public où l’on veut voir les gentils gagner et les méchants perdre. Enfantin jusqu’à la moelle, puéril, Avatar doit se voir pour ce qu’il est. Un film divertissant mais bourré de défauts, mais qui reste, au moins, le blockbuster de 2009. Mais un chef d’œuvre, non, laissez moi rire ! Mais rassure toi, oh fan, grâce à ton avis et ton argent, James Cameron est toujours le roi du monde et t’offrira bientôt Avatar 2 (et 3).

Les plus
Très beau visuellement
Ambiance travaillée
Michelle Rodriguez dans un petit rôle
Les 2h40 passent vite
A voir en version longue dvd pour un meilleur traitement
Les moins
Histoire piquant un peu partout (Pocahantas, Final Fantasy, les films de Miyasaki)
Histoire d’amour niaise (mais moins que Titanic)
Ultra prévisible
Les gros personnages stéréotypés

En bref: Avatar est divertissant, super beau visuellement, n’ennuie pas, mais il est incroyablement mauvais point de vue scénario, personnages. Un spectacle pour les yeux qui nous prend parfois pour des cons. James Cameron ne fait pas le film de l’année ou le chef d’œuvre annoncé, il signe juste un blockbuster comme on en voit chaque année, la maîtrise visuelle en plus

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