BIO ZOMBIE (生化壽屍) de Wilson Yip (1998)

BIO ZOMBIE

Titre original : Sun fa sau si – 生化壽屍
1998 – Chine
Genre : Horreur
Durée : 1h34
Réalisation : Wilson Yip
Musique : Peter Kam
Scénario : Matt Chow, Sio Man Sing et Wilson Yip

Avec Jordan Chan, Emotion Cheung, Sam Lee et Yiu-Cheung Lai

Synopsis : Woody et Crazy Bee travaillent dans une boutique de ventre de VCD piratés dans un centre commercial minable. Ce sont des cons, qui ne font rien de la journée, sont stupides, et passent leurs heures perdues à jouer à House of the dead sur playstation et à draguer lamentablement. En revenant d’un garage, ils renversent par accident un militaire. Contaminé par une boisson secrète, ressemblant à une boisson normale, mais transformant quiconque en bois en zombie, les deux jeunes hommes cachent le corps dans le coffre de leur voiture avant de retourner au centre commercial. Mais le corps disparait et le centre commercial se retrouve envahi de zombies.

Bio Zombie est un film hybride, à mi chemin entre la comédie pure et le film de zombies à la… Zombie justement. L’hommage est grand d’ailleurs, puisque le film est un huit clos dans un centre commercial. Mais au-delà de cet hommage, le film prend plutôt le chemin de la comédie pure et dure. Et le plus surprenant, surtout pour un film d’horreur venant de Chine, c’est que le film est réussit. Dans toute sa première partie, Bio zombie prend le chemin de la comédie donc, en nous présentant les deux personnages principaux, abrutis de service, comme dans n’importe quelle comédie Américaine. Mais Woody et Bee se révèlent très rapidement être des personnages attachants, et ils parviennent toujours à se mettre dans des situations tordantes. L’humour bien sur est assez spécial, film chinois oblige, mais possède un charme indéniable. Chaque personnage a ici son utilité et sera parfaitement bien développé, que ce soit nos deux héros ou les personnages secondaires. Car quand le huit clos commence, les personnages coincés dans le centre commercial attaqués par les zombies, qu’ils soient amis ou ennemis, serviront toujours à quelque chose.

Les héros vont devoir s’allier avec des personnages hauts en couleurs, que ce soit la jolie Rolls, dont l’un d’eux a tenté de draguer précédemment, où le propriétaire véreux d’une boutique de bijoux et sa femme, qui ne s’entendent pas bien. Et là, les personnages évoluent, et ne s’avèrent pas forcément être ceux qu’ils en ont l’air. Les plus pourris s’avèrent être les plus sérieux, et les « bouffons de services » se retrouvent avec un grand cœur et un sens moral. Une fois ce bon monde bien défini, l’invasion peut commencer, non pas sans humour. Les maquillages des zombies sont tout à fait corrects, et on ne s’ennui jamais une seule seconde. Et il y a aussi de la psychologie chez les zombies, traitée comme d’habitude avec un manque de sérieux. Ainsi, un zombie fou de la jolie fille de service se retrouvera être d’une grande utilité, protégeant la femme de ses rêves de ses compatriotes zombies. Mais là où le clin d’œil appuyé à l’œuvre de Romero s’arrête, c’est bel et bien dans le ton et la psychologie. Point de critique de la société ici, non, juste de l’action et du délire non stop, dans la joie et la bonne humeur, agrémentés de quelques trouvailles intéressantes et particulièrement jouissive.

On pourra noter la façon dont nos héros vont se sortir des situations, ou encore la façon dont les zombies voient le monde. Le tout est mené sans temps morts, tenu par une réalisation correcte et inventive, tout pour faire de Bio zombie une œuvre définitivement fun qui met de bonne humeur. Et c’est dans ce parti prit qu’arrive la fin du métrage, en décalage, qui surprend autant qu’elle passionne, par une note pessimiste fort bienvenue et montrant que Bio zombie, malgré son ton fun, reste un métrage qui sait devenir sérieux quand il le faut.