CELLO (첼로) de Lee Woo-Cheol (2005)

CELLO

Titre original : Chello Hongmijoo Ilga Salinsagan – 첼로
2005 – Corée du Sud
Genre : Fantastique
Durée : 1h34
Réalisation : Lee Woo-cheol
Musique : –
Scénario : Lee Woo-cheol
Avec Jeong Ho-bin, Jeong Yu-mi, Park Da-an et Seong Hyeon-a

Synopsis: Mi-Joo, mère de deux enfants dont une est quelque peu anormale, taciturne et enfermée dans un mutisme certain, vit avec son mari et sa belle-sœur. Professeur remplaçante de violoncelle dans une école de musique, Mi-Joo a arrêté de jouer elle-même de l’instrument suite à une tragédie dont elle porte les marques – trois étranges cicatrices – à l’un de ses poignets. Persécutée par une élève à qui elle a donné une note éliminatoire lors d’une absence de son professeur titulaire, la jeune femme commence à vivre un drame étrange, avec l’arrivée dans son casier d’un enregistrement d’une sombre harmonie au violoncelle. En l’écoutant dans sa voiture, Mi-Joo perd le contrôle du véhicule et réchappe d’un accident qui aurait pu être fatal. Mais les évènements funestes se succèdent, avec notamment le suicide de sa belle sœur, larguée par son fiancé en études aux USA. Les cauchemars de Mi-Joo sont de plus en plus forts, et se renforcent encore avec l’arrivée d’une gouvernante, muette après une ingestion d’acide en guise de tentative de suicide.

Et voilà un film de plus essayant de surfer vaguement sur la vague des films de fantômes japonais et coréen en mélangeant le drame humain et les moments de terreur, sans aucune originalité. Est-ce car le film arrive bien trop tard ? Il est possible que ce soit en partie la cause, vu les thèmes du film pompés en partie au magnifique film coréen Whispering corridors 3 : Wishing stairs. Nous voici donc devant un film mettant en scène Mi-Joo, une jeune professeur de violoncelle, ex-joueuse qui a du arrêter suite à un accident survenu quelques années plus tôt. Sa petite vie familiale va peu à peu basculer dans l’horreur, avec des texto étranges qu’elle recevra, des cauchemars de plus en plus macabres et une perte de ses repères familiaux, ainsi que son passé qui refera surface. Sur la papier, un pitch classique, qui le sera encore plus une fois mis en scène. Le scénariste et réalisateur n’innove donc en rien tant les différents thèmes qu’il aborde, et les chemins abordés sont déjà vu, avec beaucoup plus de profondeur, dans d’autres films, que ceux-ci sont japonais ou coréen.

Pourtant, le film commençait plutôt bien, la musique et les images sont plutôt belles, et même si le contexte de l’école commence à sentir plus que le réchauffé, on veut y croire, et plonger dans ce nouveau film de fantôme. Sauf que finalement, le film ne sait pas vraiment où aller, naviguant sans cesse entre le drame, le film de fantôme, et le fantastique pur et dur, en suivant une intrigue finalement simple et calculée, bourrée de lacunes, que le réalisateur tentera de combler à coups d’effets chocs, mais qui prendront tout de même leur temps pour venir. Le film prend donc son temps pour se mettre en place, nous permettant de faire la connaissance des différents personnages, que ce soit Mi-Joo, son mari, sa belle sœur, ou ses deux filles. Finalement, les personnages s’avérant les plus attachants seront les deux petites filles, au caractère très différents. Passé la présentation des personnages, le film tente doucement de trouver son chemin, à coup d’effets vus et revus : le fantôme apparaissant en arrière plan sur une photo, le fantôme apparaissant au réveil sur le lit de l’héroïne (pompé sur Deux sœurs). Mais des effets connus bien mis en scène pourraient encore fonctionner, ce que le réalisateur ne fait pas, filmant l’ensemble de manière froide et inintéressante. Et finalement, le plus intéressant dans cette histoire restera sans doute ce qui n’a rien à voir avec le fantastique, tant que l’histoire ne se dévoile pas entièrement. Ainsi, la petite intrigue entre Mi-Joo et son élève qu’elle a recalée s’avère le point le plus intéressant du film, même s’il n’y a pas de quoi se relever la nuit.

Mais on touche véritablement le fond lorsque l’intrigue fera surface, et donc, comprenez par cela, comme pour tout bon (ou mauvais) film de fantôme, le passé du personnage, ayant (ou pas) un lien avec le fantôme du film. Alors qu’encore aujourd’hui, certains films s’en sortent admirablement sur cette partie (les récents Phone et Bunshinsaba), Cello lui joue la carte de la fainéantise à fond. En effet, pour tout ce qui est de l’aspect dramatique autour du fantôme, le scénario reprend quasiment, mais en accéléré, les grands points de Whispering corridors 3 : Wishing stairs. Que ce soit pour le thème de la musique, de l’amitié, de la concurrence. Cette partie pourrait s’avérer un remake raté du film précité. Grosses lacunes d’écritures donc, que le réalisateur tentera de combler lors de son final, versant vers quelques scènes chocs et sanglantes, certaines réussites, d’autres mal venues, certaines purement ratées, avant de conclure son film sur un plan final d’un ridicule, ne faisant, certes, pas passer le spectateur pour un con, mais le faisant ouvertement crier : « tout ça pour ça ? Et après ? » Mais après, il n’y a rien, et c’est bien le souci, Cello ne mène finalement pas à grand-chose.

Les plus
De très belles images
Une bonne musique
Les deux petites filles attachantes
Les moins
Rien de neuf
L’intrigue hésite trop sur la voie à suivre
Trop calqué sur Whispering Corridors 3
On s’ennuie un peu

En bref : Quelques bonnes idées noyées au milieu d’une intrigue pillant à droite et à gauche sans vergogne, et mis en scène sans talent.

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