GHOST REVENGER JK (ゴースト・リベンジャーJK) de Maejima Seijirô (2010)

GHOST REVENGER JK

Titre original : ゴースト・リベンジャーJK
2010 – Japon

Genre : Fantastique (mais pas trop)
Durée : 1h07
Réalisation : Maejima Seijirô
Musique : –
Scénario : 
Avec Shihono Ryo, Saru, Nozaki Junpei, Ishida Ikuo  et Yukihide Benny

Synopsis: Une jeune lycéenne, alors en pleine promenade avec son petit ami, se fait étrangler par un pervers qui la suit et la prend en photos depuis des années. Fort heureusement, la jeune femme sera ramenée à la vie pour retrouver le meurtrier, mais son temps est compté, puisque son corps continuera de se décomposer.

Il y a certains films où durant le visionnement même, tellement celui-ci est passionnant, on pourrait presque imaginer la discussion qui a lancée le projet entre le producteur et son meilleur ami, qui deviendra scénariste pour l’occasion. Ici, tout débuta dans les locaux (sans doute une pièce unique de location, quoi que, vu le prix, disons plutôt le salon du producteur) de la société Albatros. Venant enfin de recevoir les maigres bénéfices de sa production précédente, soit 50 000 yens à tout casser (450 euros environ), ce brave producteur invita son meilleur ami à boire un verre, et se en matant quelques dvd mettant en avant des idoles au Japon. Devant autant de jolies filles et de petites culottes, une idée vint alors à l’esprit du producteur. Une longue discussion commença, mais rassurez vous, la voici :

– Diantre, je viens d’avoir une idée !
– Quoi donc ?
– On pourrait lancer la production d’un nouveau film.
– Avec quel argent ?
– Mais, j’ai 50 000 yens bon dieu.
– Qui va écrire ton film ?
– Toi !
– Mais je n’ai jamais touché à un stylo de ma vie, je ne sais pas écrire.
– Bon, on laissera les acteurs improviser, imagine les grandes lignes, ils combleront les trous.
– Et pour la réalisation ?
– Un cousin éloigné fait de bons films de vacances, il sait cadrer, c’est l’homme de la situation !
– Vous êtes un génie, vous avez déjà tout un plan. Mais, et les acteurs ?
– On a qu’à prendre une idole, ça cartonne en ce moment, regardez tous ces films de fantômes, de V-Cinéma et de films gores avec des idoles.
– Ça va couter cher…
– Certes, pour réduire les frais, pas de plans culottes !
– Et les autres acteurs ?
– Hmmm, vous avez de la famille qui voudrait percer dans le cinéma à ce que j’ai entendu ?
– Oui…
– Parfait, ils joueront bénévolement donc.
– Soit. Ah, j’ai une idée, on a qu’à mixer pour l’histoire ces films de vengeance contenant une fille sexy avec un film de fantôme. Et rajouter un pervers, ça le fera. Et aussi un inspecteur. Et pourquoi pas…
– Oulà je t’arrête, n’oublies pas notre maigre budget. Je te préviens, prévois le moins d’action possible, et pas beaucoup de lieux.
– Je crois que j’ai votre idée mon cher. Une fille se fait tuer par un pervers. Elle est ramenée à la vie, et décide de tuer son agresseur.
– Classique !
– Alors imaginons que l’agresseur est mort, donc il faut le ramener à la vie, pour le retuer. On pourrait faire ça en 5 scènes, donc 5 lieux.
– Tu es un génie ! On commence le tournage demain, je m’occupe de l’actrice et du réalisateur, trouve les acteurs. Je ferais moi-même les effets spéciaux.

Cela ne vous fait pas rire ? Pourtant, à la vision du film, c’est le seul moyen que j’ai trouvé pour pouvoir en rire ou en ressortir quelque chose de positif. Oui, Ghost Revenger JK est le bas, que dis-je, le fond, même pas, le fond du puits du panier (ça fait profond en somme) des films de genre japonais. Un film vide, où tout est vide, des dialogues à la mise en scène, en passant par les effets spéciaux, le rythme, les décors, les acteurs. La pochette a la classe, il faut l’avouer. C’est bien une des seules choses positives malheureusement. Alors certes, je sais, il ne faut pas en demander trop aux films de V-Cinéma, ils n’ont pas beaucoup d’argent, mais en comparaison à pas mal d’autres métrages que j’ai pu voir qui faisaient preuve de beaucoup de savoir faire malgré tout, non, Ghost Revenger JK est mauvais à tout point de vue. Et pour vraiment vous le faire comprendre, je vais vous raconter le film, dans le moindre détail, car de toute façon, l’action, il n’y en a pas dans le métrage. Où alors j’ai réussi à m’endormir sur les 1h du métrage, ce qui m’inquiéterait pour ma santé mentale. Comme dit dans la fameuse discussion entre producteur et scénariste, le film peut être découpé en seulement cinq scènes. Dans la première, se déroulant dans un terrain vague avec deux buissons se battant en duel, nous suivons notre jeune héroïne et son petit ami. Ils sont heureux, ils sont jeunes, ils sont insouciants. C’est beau la jeunesse. Ah, ça parle pour ne rien dire pendant cinq minutes dans de longs plans fixes aussi, jusqu’à l’arrivée du pervers, attention. Présent au loin, il les espionne, et se fait remarquer. Petit ami, courageux, partira à sa poursuite, et le perdra de vue derrière l’un des deux buissons, ce qui permettra à notre ami pervers de rejoindre super héroïne et de la tuer. Non, oh spectateur, point de sang, de sauce tomate, de tripes à l’air. Un banal étranglement qui semble bien long. Fin de la première scène, après 10 minutes de métrage. Il ne reste que 50 minutes de film à notre héroïne pour ressusciter et se venger. Elle va devoir se dépêcher. Lever du rideau, scène 2. Appartement, une vieille dame, pas si vieille, mais pas très belle, va donc ressusciter notre héroïne. S’ensuivra de longs dialogues sans intérêt entre nos trois personnages. On apprendra que notre héroïne va donc se décomposer. Ah ah, du gore donc, enfin. En fait non, car comme dit plus haut, pas de budget, donc des bandelettes, un bandeau sur l’œil, et c’est parfait. Allez, pour le fun et prouver qu’ils ne savent pas non plus gérer des effets numériques, un doigt traversera la joue de notre héroïne. Mal géré, pas éclairé pareil, l’effet est grotesque.

Quasi une demi heure de film est passé, scène 3. Nos trois compagnons vont aller chercher l’aide d’un inspecteur, et identifier le tueur par hasard grâce au flash info. Palpitant. Ah, il ne reste que 20 minutes de film ? Bon, le final pourra rattraper le tir, notre héroïne étant apparemment douée en escrime, et nous avons un policier armé au casting ! Armé d’un long morceau de bois pas bien solide. Aie. Petit dialogue en voiture pour étirer la longueur du métrage, et arrivée dans l’entre du pervers. Petite culottes, photos, vidéos, t-shirt, jupe, brosses à dents. Un vrai musée. Malheureusement, la pauvreté des décors et de la direction artistique frappe encore, et on ne pourra point en rire, si ce n’est un mannequin dans la baignoire avec la photo de notre héroïne collé sur le visage. Et l’action donc ? Bah, il n’y en aura pas. Quelques coups d’escrimes supers mal filmés donnés dans le vent, et voilà, fin du film, notre héroïne peut s’éloigner, winneuse. Oui, je vous ai raconté tout le film. Non, je ne suis pas remonté et je n’ai absolu pas grossi ce que contient (ou pas) le métrage. Il ne se passe rien pendant une heure, on ne rigole jamais, il n’y a pas de plans culottes, les acteurs ne sont pas concernés, le peu d’effets spéciaux sont minables, il n’y a que cinq décors, dont une voiture et un extérieur. Oui, regarder Ghost Revenger JK est une perte de temps. Fin !

PS: En fait j’ai menti, il y a un truc bien dans le métrage…. La musique…

Les plus
Ben la musique, comme dit à la fin de la chronique
Les moins
Tout, le film est une torture comme jamais vu

En bref : Ne perdez pas votre temps avec ce film ennuyeux, sans action, sans sang, sans rien finalement.

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