GHOST TRAIN (オトシモノ) de Furusawa Takeshi (2006)

GHOST TRAIN

Titre original : Otoshimono – オトシモノ
2006 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h32
Réalisation : Furusawa Takeshi
Musique : –
Scénario : Tanaka Erika et Furusawa Takeshi

Avec Sawajiri Erika, Wakatsuki Chinatsu, Oguri Shun et Sugimoto Aya

Synopsis: Depuis de nombreuses années un grand nombre de personnes ont disparu à la station de Mizunashi. Un jour la petite sœur de Nana disparaît. Celle-ci décide de partir à la recherche de sa sœur et commence à mener une enquête. Aidée par un jeune chauffeur de train, ils vont découvrir l’horrible secret que cache la station Mizunashi.

Et oui, encore un film de fantômes nous venant du Japon, avec cette fois ci, un nouveau lieu, et donc, fatalement, une nouvelle cause de la malédiction. Depuis 1998, et donc, la sortie de Ring, les films de fantômes fonctionnent toujours de la même manière, et les objets causant la malédiction ont eux, évolués. Tous les objets du quotidien sont passés par là, de la cassette vidéo (un peu démodée maintenant) au téléphone portable (La mort en Ligne 1, 2 et 3, Phone). Mais les lieux eux étaient jusque là souvent restés les mêmes : l’école la plupart du temps (La mort en Ligne, Bunshinsaba, Hanako), ou à de rares occasions, des maisons (la trop longue série des The Grudge). Et la principale originalité de Ghost Train vient du lieu de son déroulement : un train. Plus particulièrement un réseau ferroviaire. Pourquoi pas après tout. Le début sera donc très encourageant, même si de nombreuses craintes font leur apparition également. Un petit garçon ramasse un objet sur le quai de la gare. Une dame le prévient que s’il ramasse l’objet, il mourra. Après avoir été rassuré par la grande sœur d’une camarade de classe, il prend le train. Train qui va s’arrêter brutalement entre deux stations. Les portes vont s’ouvrir, et la traditionnelle femme aux cheveux longs embarquera le jeune garçon. Générique. Début fort efficace, mais mis à part le lieu, diablement classique également. On s’attend au classique film de fantôme, avec une première partie flippant, puis le détail des personnages, la recherche de la cause de la malédiction, et un final plein de tension. C’est là que le réalisateur tente de surprendre le spectateur, non pas par le fond, qui ne changera pas des autres films du genre, mais par la forme, en quelque sorte.

Car contrairement aux autres films de fantômes, qui développent leur personnage en entrecoupant le tout de scènes flippantes, en faisant monter le son et en faisant apparaître au dernier moment son fantôme aux cheveux longs, ici, c’est plutôt l’inverse. C’est le développement des personnages qui vient entrecouper les scènes de flippes. Pendant plus de la moitié du métrage, le réalisateur va s’en donner à cœur joie, en usant tous les moyens possibles et imaginables pour faire sursauter le spectateur, comme souvent, avec des apparitions rapides, mais également avec des scènes et plans plus lents, ou la tension monte très rapidement. Niveau terreur, le pari est ouvertement réussit, on n’avait pas autant tremblé devant un film de ce genre depuis bien longtemps. La terreur est immense pendant la majorité du métrage, le spectateur n’a jamais véritablement le temps de souffler, surtout que chaque apparition ou moment de terreur se distingue du précédent, évitant toute répétitivité ou lassitude. Même lorsque l’on sent le moment arriver, notre cœur ne peut s’empêcher de faire un bond. Et l’histoire dans tout ça alors me direz vous ? Justement, le tour de force de Ghost Train est de parvenir à maintenir la tension tout le film durant, sans pour autant en oublier le développement de ses personnages. Que ce soit Nana, totalement craquante et crédible dans son rôle, à la recherche de sa sœur, tandis qu’elle parvient enfin à se faire une amie, et devant en même temps s’occuper de sa mère malade à l’hôpital, ou le chauffeur du train, joué par Oguri Shun, acteur bien connu dans le pays du soleil levant (Crows Zero 1 et 2, des tonnes de drama, Azumi, ou encore récemment le très mauvais Peak – The Rescuer), les personnages sont développés de manière juste, avec talent et réalisme.

Si l’intrigue en elle-même n’est pas d’une grande originalité, les personnages et les moments de terreur font totalement oublier ce petit point faible. Certains évènements sont également facile à deviner, et il ne faudra pas longtemps pour assembler les quelques morceaux de puzzle. Mais heureusement, l’histoire se révèle, et possède de gros retournements de situations dans le final, faisant oublier les facilités précédentes de l’histoire. Le final parviendra même à nous faire frissonner, non pas pour les raisons habituelles, mais par les vraies images de terreur qui se dérouleront sous nos yeux. Imprévisible, terrifiant, et malsainement magnifique en même temps, le final réserve autant de bons moments que le reste du film, pour nous faire terminer la vision du métrage les mains totalement moites. Ghost train se sera avérer être une excellente surprise, et l’un des meilleurs films de fantôme de ces derniers temps, voir tout court. On en ressort en quelque sorte confiant envers le cinéma de genre japonais, qui avait tendance à tourner quelque peu en rond. Dommage que la musique décide de s’emballer un peu trop dans le final, ce qui ne l’empêche pas de fonctionner à merveille. Une grande réussite, joliment réalisé, aux personnages détaillés interprétés avec ce qu’il faut de subtilité pour que l’on croie à l’ensemble de l’œuvre.

Les plus
Bien flippant
Bonne ambiance
Personnages intéressants
Un final qui marque
Les moins
Ça reste quand même classique

En bref : Une surprise excellente, un des meilleurs métrages dans le genre, constamment flippant. On s’attache aux personnages, et on a peur pour eux.

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