MAX PAYNE de John Moore (2008)

MAX PAYNE

Titre original : Max Payne
2008 – Etats Unis
Genre : Policier
Durée : 1h40
Réalisation : John Moore
Musique : Marco Beltrami et Buck Sanders
Scénario : Beau Thorne d’après le jeu vidéo de Sam Lake

Avec Mark Wahlberg, Mila Kunis, Beau Bridges, Ludacris, Chris O’Donnell et Olga Kurylenko

Synopsis : Max Payne est un flic déterminé à retrouver ceux qui ont brutalement assassiné sa famille et son partenaire. Obsédé par sa quête de vengeance, il laisse son enquête l’entrainer dans un voyage cauchemardesque dans les bas-fonds de l’underground new-yorkais. Tandis que le mystère s’épaissit, Max va devoir affronter de puissants ennemis mais aussi ses propres démons.

Max Payne était une adaptation attendue au tournant. Parce que le jeu est un jeu culte, au même titre que Silent Hill, Resident Evil et autres jeux déjà adaptés, mais également parce qu’il se prête parfaitement à l’exercice d’une adaptation. Max Payne, le jeu, était en effet un patchwork de différentes influences, notamment envers le film noir, les polars sombres, mais également envers les films d’action bien bourrins avec des bullet time en pagaille, comme le faisait si bien John Woo quand il tournait à Hong Kong (la bonne époque). Bref, on pouvait s’attendre à du lourd. Quand le projet a été lancé, ça faisait déjà un peu plus peur, avec John Moore à la réalisation, qui n’est nul autre que le responsable du remake de La Malédiction (et depuis, du carnage Die Hard 5). Puis à l’annonce du casting, un peu d’espoir revenait. Mark Wahlberg dans le rôle de Max Payne, pourquoi pas. Le casting s’étoffa rapidement de quelques têtes connues, comme Beau Bridges ou encore Olga Kurylenko (Quantum of Solace, Hitman) et Mila Kunis (qui retrouvera Mark Wahlberg pour la comédie Ted). Le navire était en marche, puis les bandes annonces firent leurs apparitions sur le net. On pouvait reconnaître des endroits du jeu, quelques passages, la musique convenait bien et l’univers visuel avait l’air de coller. Plus qu’à attendre la sortie du métrage, et les premières critiques presses. Critiques qui furent pour la plupart, à 80%, exécrables. On appréhendait alors le film, mais il fallait se lancer. Et finalement, Max Payne n’est pas le gros ratage annoncé, c’est juste que le film avait un potentiel monstre et que l’équipe a parfois fait des choix étranges, dans le scénario et la mise en scène, qui forcément, déçoivent et rendre le film bancal, étrange, avec un gros aspect de téléfilm friqué. Pour ceux qui ne connaissent pas le jeu, la comparaison n’est pas possible, certes, mais la déception sera quand même au rendez-vous je pense, face à certaines simplicités dans le fond et dans la forme.

Max Payne, le film, est au final une œuvre simple, à la fois très différente et très proche du jeu vidéo, et qui manque de peps. Mark Wahlberg joue au départ un Max Payne très différent de celui que l’on connaît. Il fait du travail de paperasse pour la police depuis le meurtre de sa femme et de son bébé trois ans plus tôt. Il est encore ravagé par cette histoire, qui n’a pas été classée, le coupable n’ayant pas été retrouvé. Comme on s’en doute, cette affaire va finir par refaire surface, et Max Payne va se lancer dans une vengeance personnelle, aidé ou non par quelques personnes. Classique. L’histoire intègre plusieurs éléments du jeu vidéo, parfois de manière différente (la mort du coéquipier de Max), parfois de manière furtive, quand il s’agit de certains détails comme des lieux, mais les grandes lignes restent les mêmes, si ce n’est que celles-ci n’ont pas été développées à leur maximum. En fait non, tout est survolé. Certains éléments seront totalement éclipsés pour en faire apparaître d’autres, et le film va donc se retrouver par moment inutilement bavard, très bavard. Alors que l’ouverture nous donnera de l’espoir en respectant le jeu, avec cette voix off commençant par la fin de l’histoire, puis le passage de la gare avec les junkies, le film va se trainer en longueur pour nous fournir un thriller banal aux images parfois surnaturelles, plutôt qu’un film d’action musclé. Le film étant que visuellement, le film n’est pas très beau, John Moore ayant la facheuse manie de vouloir une photographie bleutée à la Michael Bay, en ignoble. Bon, on ne jettera pas tout, les acteurs s’en sortent plutôt bien, on retrouve les personnage du jeu, quelques petites idées. Arpenter quelques ruelles sombres avec de la neige qui tombe fait son petit effet, comme pour l’apparition du club Ragnarock, mais ça, c’est du clin d’oeil, car cinématographiquement, Max Payne ne vaut pas grand-chose en tant que film. Il ressemble juste à un banal polar DTV comme on en voit mille. Pire, Max Payne, censé être tourmenté par son passé, paraît plutôt détaché, et c’est toute la noirceur possible de l’intrigue qui fou le camp.

Mais qu’en est-il de l’action dans tout ça, puisque Max Payne, le jeu vidéo, est bien connu pour tout ça. Ça pète, ça explose de partout, on saute, on flingue, bref, on ne s’ennui jamais. Et bien, Max Payne le film, c’est une autre histoire encore une fois. Le scénariste a tenté quelque chose de totalement différent, et niveau action, il faudra attendre les vingt dernières minutes du métrage pour y avoir droit. Pour environ deux malheureuses séquences. Cela permet au film, court, de développer son histoire (simpliste au final) et ses personnages, mais on aurait quand même apprécié que ça bouge un peu plus. Surtout qu’en terme d’action, ça ne vole pas haut non plus. Disons le clairement, ce n’est jamais impressionnant, et pire, lorsque le film nous fou un Bullet Time, tant attendu, celui-ci est d’une mocheté à toute épreuve. L’action est décevante, oui. Peu présente, peu originale, peu palpitante. Action ou histoire, rien ne décolle jamais vraiment, et on se demande bien ce que John Moore a voulu faire avec ce film. Alors, sans doute que les plus cléments, ceux qui osent se taper des dizaines et dizaines de DTV du genre seront cléments, car oui, c’est certain, il y a bien pire, mais le souci, c’est que Max Payne est un film de cinéma, censé adapter un monument d’action, et que autant en terme d’adaptation qu’en terme d’action, qu’en terme de cinéma, c’est le vide.

Les plus

Quelques rares moments qui font mouche
De bons acteurs

Les moins

Très classique dans ce qu’il propose
L’action manque d’envergure
Un look de DTV

En bref : Max Payne échoue en tant qu’adaptation, mais pire, il échoue en tant que film de cinéma, en ne proposant rien de nouveau, rien de prenant, et en ayant un gros look de DTV filmé à l’arrache.

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