NIGHTFALL (大追捕) de Roy Chow (2012)

NIGHTFALL

Titre original : 大追捕
2012 – Hong Kong
Genre : Policier
Durée : 1h48
Réalisation : Roy Chow
Musique : Umebayashi Shigeru
Scénario : Christine To

Avec Simon Yam, Nick Cheung, Janice Man, Kat Tse, Michael Wong et Cheung Kwok Keung

Synopsis :  Eugene Wang sort de prison après une peine de 20 ans pour viol et meurtre. A peine relâché, il retourne sur les lieux du crime pour observer la famille de la jeune femme qu’il avait assassinée. Le père de celle-ci, une importante personnalité, meurt dans une chute, et pour la police, Eugene est le premier suspect.

Nightfall est le second film de Roy Chow (son troisième doit sortir en 2014). Je n’avais pas vu son premier film, et c’est donc sans à priori, et plutôt attiré par son casting et l’envie de voir un polar noir que je me suis lancé dans la vision de son métrage. Dès la scène d’ouverture, le constat est étonnant, tant le spectacle n’est pas forcément celui que l’on attendait. Nous assistons, en prison, au massacre sous la douche de plusieurs prisonniers par Eugene. La violence est frontale et stylisée, le sang coule à flot, les ralentis sont nombreux, l’éclairage sublime. Le tout est peut être un peu trop stylisé, se rapprochant ainsi beaucoup plus d’un style dit « Coréen », mais l’effet fonctionne. Mais directement après cette scène où nous découvrons donc un Nick Cheung étonnement froid (et muet tout le long du film) en Eugene, le film prend une tournure alors beaucoup plus classique dans ses choix et dans sa mise en scène. La violence va se calmer durant pratiquement tout le métrage, et l’intrigue donc, beaucoup plus classique, prend place. Rien de bien neuf là à l’horizon, entre Eugene que l’on nous présente comme un personnage froid, tout du parfait tueur en soit, surtout qu’il est muet. Nick Cheung fait un bon boulot, faisant passer toutes ces émotions uniquement par ses expressions, il est assez étonnant. Face à lui, on trouve Simon Yam dans le rôle du flic increvable qui devine tout ou presque avant tout le monde, et qui a tendance à boire un peu trop.

Autre gros classique du genre bien entendu, aucune surprise à ce niveau, même si Simon Yam fait comme souvent du très bon boulot. Les deux personnages, et ces deux grands acteurs, vont se croiser et s’affronter à plusieurs reprises dans le métrage. Et à côté d’eux, on pourra noter bien entendu la présence de Michael Wong (Le Sens du Devoir 1 et 4, Enter The Eagles) dans le rôle du père de famille riche. Bien entendu, comme souvent, il ne peut pas s’empêcher de mixer anglais et cantonnais pour notre plus grand plaisir. Il retrouve d’ailleurs Simon Yam 10 ans environ après le film Bad Guys (Partners). Son rôle est certes limité, mais le voir se prendre au sérieux, avec sa grosse barbe, son cigare et son mélange de langue fait indéniablement sourire. La réalisation, elle, est plus qu’honorable, le réalisateur sait ce qu’il fait et maîtrise son sujet, la plupart des plans (malgré quelques effets numériques parfois approximatifs) sont sublimes, et le réalisateur en profite pour nous offrir de sublimes vues de Hong Kong, notamment de nuit. Le montage fait son boulot, l’ensemble se suit bien, mais malheureusement, le scénario, à vouloir rester dans le classique, va amener de grosses faiblesses au métrage, et le rythme va en pâtir également.

En effet, tout dans l’histoire et dans son déroulement, s’avère très classique, et comme le scénario décide de prendre son temps pour nous développer ses personnages, le film va avoir de grosses baisses de rythme. Alors certes, tout n’est pas inintéressant, certaines idées, notamment concernant le personnage de Simon Yam, alcoolique depuis la mort de sa femme, sont bien trouvées, mais l’ensemble ne semble jamais vouloir sortir des sentiers battus. Surtout que comme dit, le déroulement étant très classique, on attend surtout avec impatience le prochain coup de théâtre, ou le prochain meurtre / scène d’action du métrage, qui est plutôt avare à ce niveau. On pourra noter la scène des téléphériques, plutôt bien trouvée malgré quelques effets spéciaux approximatifs. Le final quand à lui continuera de jouer en la défaveur du film, avec ses grosses révélations et une poursuite dans un immeuble manquant un peu de piment. Dans l’ensemble, Nightfall n’est pas un film inoubliable, il souffre de pas mal de défaut, notamment dans le fond, mais il reste un honnête divertissement malgré tout, vite vu, vite oublié.

Les plus

Bonne mise en scène
Simon Yam, Nick Cheung et Michael Wong
La scène d’ouverture

Les moins

Le final
Trop classique
Quelques baisses de rythme

En bref : Misant plus sur la forme que le fond, le film accumule les défauts (scénario, le final, baisses de rythme), mais contient quelques bonnes scènes et se laisse voir sans soucis.

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