SILENT HILL : RÉVÉLATION 3D de Michael J. Bassett (2012)

SILENT HILL : RÉVÉLATION 3D

Titre original : Silent Hill: Revelation 3D
2012 – Etats Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h35
Réalisation : Michael J. Bassett
Musique : Yamaoka Akira et Jeff Dana
Scénario : Michael J. Bassett

Avec Adelaïde Clemens, Kit Harington, Sean Bean, Deborah Kara Unger, Malcdom McDowell, Carrie-Anne Moss et Radha Mitchell

Synopsis : Heather Mason change souvent de ville avec son père, sans vraiment savoir pourquoi. Dans ses rêves, elle se retrouve dans l’univers sombre de Silent Hill. Alors qu’elle arrive dans une nouvelle ville et une nouvelle école, elle fait la connaissance de Vincent, et remarque rapidement qu’elle est suivie par un détective privé. En rentrant chez elle, son père a disparu, et elle ne trouve d’un message sur le mur lui disant de se rendre à Silent Hill.

Ah, Silent Hill. Depuis la sortie du premier jeu vidéo en 1999, la saga n’a fait que terroriser de nombreux joueurs, moi y compris. Son univers glauque, ses histoires complexes et psychologiques, sa bande son a vous glacer le sang. Konami a vraiment créé une saga marquante, dont la qualité n’est malheureusement plus tout à fait au rendez-vous, passé Silent Hill 4 : The Room, avec un changement de studio à chaque opus. Même Yamaoka Akira, compositeur de la musique et producteurs sur les premiers opus, a cédé la place, et c’est à présent Daniel Licht (la série Dexter) qui s’occupe de la musique, pour des morceaux différents mais intéressants. Au cinéma, Silent Hill eu droit, comme tous les jeux qui marchent, à son adaptation, en 2006, signée Christophe Gans. Une adaptation décriée par certains, car contenant quelques gros défauts, dont celui de ne pas faire peur, et surtout d’avoir ajouté une intrigue parallèle se déroulant dans le monde « réel » qui cassait le rythme à intervalle régulier.

Malgré tout, le film était relativement fidèle au jeu dans son ambiance, ses décors, sa narration également, et était au final efficace tout en livrant une vision différente de l’histoire du premier jeu. Techniquement, le film était parfait, et fidèle, ce qui est suffisamment rare pour le souligner. Il aura fallu attendre 6 ans pour retrouver l’univers de Silent Hill au cinéma. Six longues années, avec en cour de route, un changement de scénariste (bye bye Roger Avary, scénariste et réalisateur de Killing Zoe et de Les Lois de L’attraction) et de réalisateur. Aux deux postes, on se retrouve avec Michael J. Bassett, réalisateur bien connu des fans du cinéma de genre pour avoir signé Wilderness et Solomon Kane, entre autres. Un choix pas forcément mauvais puisqu’il n’est pas manchot.

À la musique, on retrouve Yamaoka Akira, et également Jeff Dana, qui avait fait quelques arrangements pour le score musical du premier opus. Sean Bean rempile, tout comme Radha Mitchell (enfin, elle, on parlera plus d’une apparition furtive pour faire le lien). Bref, il n’y avait aucune raison que Silent Hill : Revelation (et 3D, comme les producteurs avides de dollars aiment tant en ce moment) soit inférieur au premier opus. Malheureusement, que l’on soit tout simplement fan de la saga en jeux vidéos ou fan de cinéma de genre, ou même fan du premier film, on tombe de très haut. Le film commence pourtant bien, avec une séquence de cauchemar dans un parc d’attraction. On retrouve l’ambiance de Silent Hill, la même direction artistique magnifique du premier film, l’ambiance est sombre, la musique, mixant des morceaux connus des jeux avec de nouveaux arrangements est d’excellente facture. Bref, le paradis. Les producteurs mettent le spectateur en confiance dés la scène d’ouverture, avant de se relâcher totalement pour nous livrer un film creux, con, chiant et incroyablement mal écrit et dirigé. Comme si tout à coup, ils se foutaient de tout et décidaient de nous cracher littéralement à la gueule !

Le film reprend l’intrigue de base du jeu Silent Hill 3. On retrouve donc Heather Mason dans le rôle principal, son père, joué par Sean Bean (une astuce scénaristique bien pourrie viendra nous expliquer le comment du pourquoi, en trahissant le premier film), et à ses côtés, Vincent (le personnage n’a plus grand-chose à voir avec le jeu, puisqu’il n’est ici qu’un teenager, au départ) et le fameux détective privé, qui ne doit pas occuper plus de quelques minutes à l’écran tant le personnage ne semble pas intéresser l’équipe. D’autres personnages feront leurs apparitions par la suite, malheureusement. Le début du film, respectant « plutôt » bien le jeu vidéo, se déroule en dehors de la ville de Silent Hill. Sauf que là où le jeu vidéo nous plongeait dés le départ dans une ambiance glauque et ce sans aucunes explications pendant un bout de temps, le film lui fait l’opposé.

Le début, pourtant le plus convaincant, se traîne en longueurs et en discutions inutiles. Heather arrive à l’école, se présente à ses camarades, a quelques hallucinations, sympathise avec Vincent, un autre nouvel élève. Le temps passe, et quelques hallucinations (réussies) plus tard, Heather doit se rendre dans la ville de Silent Hill pour retrouver son père, et Vincent va l’accompagner. Oui, il ne la connaît que depuis quelques heures, mais il va risquer sa vie pour elle. Je vous laisser deviner l’astuce scénaristique vraiment foireuse qui se cache derrière tout ça. Bref, notre équipe prend la route de Silent Hill, et il faut avouer que de savoir que l’on retourne là-bas, ça fait plaisir, on en frissonnerait presque. Oui, presque… mais notre joie va vite retomber, pour le pire et surtout pour le pire.

Car l’arrivée de nos deux personnages dans la ville de Silent Hill marque également la mort complète du long métrage, artistiquement, scénaristiquement, à tout niveau en fait. Le film prend un peu plus une allure de jeu vidéo, ce qui n’aurait pas été un mal, mais le fait extrêmement mal. On passe d’un lieu à un autre, d’un personnage à un autre. Heather ne va faire qu’aller d’un point A à un point B pour rencontrer un personnage qui lui donnera une clé ou une révélation pour la faire avancer jusqu’au point C. Dit comme ça, le premier Silent Hill était déjà ainsi (rappelez-vous, la clé à récupérer dans l’hôtel, ou encore dans la bouche du macchabé dans les toilettes de l’école), mais il le faisait bien et de manière divertissante. Silent Hill : Révélation le fait de manière ridicule. La faute à la fois au scénario qui ne semble n’avoir absolument rien capté à l’univers, mais également à la direction d’acteurs, pas toujours excellente. Si Adelaïde Clemens ne s’en sort pas trop mal et correspond assez bien au personnage de Heather, Sean Bean n’est là que pour encaisser son chèque. Mais il y a pire, puisqu’en faisant se multiplier les rencontres pour Heather, elle rencontrera des personnages divers et parfois inédits, mais bien souvent risibles. Comment ne pas citer le grand Malcolm McDowell qui vient ici se ridiculiser. Quelle est loin l’époque de Orange Mécanique, ou même il n’y a pas si longtemps, du remake de Halloween et de Doomsday. On pourra également citer Carrie-Anne Moss et son maquillage peu crédible. Artistiquement, le film ne s’en sort encore pas trop mal, reprenant ce que le premier opus a déjà fait, en termes de décors et d’ambiance. On retrouvera certains cadrages similaires, mais aussi certaines scènes classiques pour un Silent Hill (la sirène qui se déclenche par exemple). À ce niveau là, c’est du bon, sauf lorsque le numérique devient voyant. Au niveau du bestiaire, le film reprend également en parti les créations du premier film, et saccage le tout. Le passage des infirmières est tout simplement à pleurer tant il est raté.

De nouveaux monstres font leurs apparitions, et on se demande bien ce que le réalisateur avait en tête en amenant telle ou telle idée, tant rien ne semble coller. Car si certains monstres pourront rappeler l’épisode PS3 Homecoming, la mise en image laisse totalement à désirer Pire, le final du film, se déroulant dans le parc d’attraction, aurait pu être un grand moment, mais se transforme au final en grand n’importe quoi, et ce jusqu’à sa dernière scène, ridicule et illogique. Même le fameux Tête de Pyramide se retrouve encore de la partie, et on se demande au final si le réalisateur, également scénariste pour rappel, a déjà joué une seule fois aux jeux vidéo, où s’il a simplement lu des solutions pour s’en inspirer, tant l’implication du fameux monstre dans le film fait peur (dans les bonus du Blu Ray, il dit être fan de la franchise…). Silent Hill : Revelation, c’est au final juste un film pop-corn, on est très loin de l’univers des jeux vidéos, ou d’un film d’horreur tout simplement, tant la peur ou le gore sont totalement absents du métrages. Encore heureux, le carnage ne dure qu’1h30, ce qui ne laisse même pas le temps au scénariste de développer correctement ses personnages ceci dit. Une bien triste suite, avec malheureusement une fin ouverte pour de nouvelles aventures en cas de succès au box office.

Les plus

La scène d’ouverture
La direction artistique (issue du premier film) est toujours bonne en soit
La photographie, propre

Les moins

L’écriture catastrophique
Des acteurs qui en font des tonnes
Très long et fastidieux, et pourtant si court
Ça ne fait pas peur
Des moments ridicules qui font pleurer le fan

En bref : Une suite ratée, doublée d’une mauvaise adaptation et d’un mauvais film d’horreur. Ridicule, prévisible, au scénario très plat et peu développé, ce nouveau Silent Hill ne vaut pas le détour. En espérant que ce soit le dernier.

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