EXORCIST MASTER (彊屍至尊) de Wu Ma (1992)

EXORCIST MASTER

Titre original : 彊屍至尊
1992 – Hong Kong
Genre : Ghost Kung-Fu Comedy
Durée : 1h31
Réalisation : Wu Ma
Musique : Wong Chi-Yuen
Scénario : Chiu Lui-Kong et Jeng Man-Wa

Avec Lam Ching-Ying, Wu Ma, Collin Shou, Chan Gaai-Gwan, Ngok Hung, Yuen Sam et Teddy Yip

Synopsis : Après la mort mystérieuse du prêtre local, un nouveau prêtre décide de réouvrir l’église. C’est contre l’avis de l’exorciste local, qui pense que l’église est hantée et qui ne voit pas d’un bon œil cette religion occidentale…

En 1992, la Ghost Kung-Fu Comedy est un genre en fin de vie, qui s’essoufle et ne se renouvelle pas. Sammo Hung, qui aura initié le genre en 1980 avec L’Exorciste Chinois, s’en éloigne également et signe un au revoir avec L’Exorciste Chinois 2 qu’il confit en 1990 à Ricky Lau, réalisateur de la saga Mr Vampire, puis avec le rare Ghost Punting en 1992, 7ème opus de la saga des Lucky Stars. Pourtant, certains acteurs qui auront brillés dans le genre continuent. C’est le cas de Lam Ching-Ying avec son rôle de Sifu dans les Mr Vampire, mais également dans Vampire VS Vampire en 1989. Il revient avec cet Exorcist Master réalisé par Wu Ma (que je ne présente plus), qui reprend un peu les mêmes principes. Ainsi, les religions orientales et occidentales s’affrontent ici. Lam Ching-Ying joue bien entendu l’exorciste du titre, Sifu comme d’habitude, avec ses apprentis (dont Collin Shou, déjà vu dans L’Exorciste Chinois 2), tandis que Wu Ma lui-même joue le prête de l’église catholique qui arrive en ville dans l’espoir d’ouvrir de nouveau une église. Il faut dire que le précédent prêtre est mort de façon plutôt mystérieuse. Exorcist Master commence fort avec plusieurs bons éléments dans sa poche. La scène d’ouverture nous montre la mort du précédent prêtre, empalé par une croix, et n’augure que du bon. Surtout que l’on sait bien qu’un mot clé de la Ghost Kung-Fu Comedy, c’est la comédie, et qu’on retrouve dans les premiers rôles Lam Ching-Ying et Wu Ma.

Malheureusement, on déchante vite, tant les différentes genres abordés, que ce soit la comédie, le kung-fu ou donc l’aspect fantastique semblent très mal dosés à l’écran. Durant une bonne partie de l’œuvre, durant 1h40, Wu Ma va se focaliser sur l’humour, notamment de situation, en jouant sur les différences entre les deux religions, pour égratigner les deux personnages, chacun persuadés d’avoir le dernier mot et d’avoir raison. Wu Ma croit au seigneur, ne croit pas aux esprits, veut rouvrir l’église, tandis que Lam Ching-Ying n’est pas ouvert d’esprit non plus, restant dans ses croyances et étant prêt à tout . Il sera néanmoins curieux et tentera par tous les moyens d’en savoir plus sur cette religion qu’il ne connaissait pas. Malheureusement, l’humour de cette partie durant quasi une heure ne fonctionne jamais pleinement. Certains gags se font lourds, d’autres à côté de la plaque. Rares sont ceux qui fonctionneront, mais heureusement, il y en aura quelques uns, qui vont durer en longueur.

Par contre en ce qui concerne l’action et le fantastique, le métrage se fait plutôt avare, séparant ces scènes de longs moments comiques ou de vides, et c’est bien dommage. Quelques rares rapides scènes parsèment le métrage, mais rien de bien folichon. Pour avoir enfin un morceau de choix, il faudra se tourner vers la scène finale, qui rattrape un peu le tout de par sa très longue durée, dans laquelle les différents personnages vont affronter un vampire capable de se changer tour à tour en vampire occidental ou oriental. Ainsi, tour à tour, les armes fonctionnant contre cet ennemi ne seront absolument pas les mêmes, et chaque prêtre aura donc son moment de gloire dans ce long combat, entre sorts et amulettes magiques, et croix chrétiennes et ail. Mais aussi fun ce combat final soit-il, il ne parvient pas à hisser Exorcist Master au rang des meilleurs films du genre, ou même des vraiment bons films. Il reste divertissant, se regarde une fois, et peut ensuite s’oublier rapidement, malgré de bonnes choses. À noter que comme souvent à cette époque, le métrage reprend pendant quelques instants des musiques d’autres films, et c’est ici le thème de Hellraiser vers la dixième minute.