STORY OF RICKY (力王) de Nam Nai Choi (1991)

STORY OF RICKY

Titre original : 力王
1991 – Hong Kong
Genre : Gore nawak
Durée : 1h31
Réalisation : Nam Nai Choi
Musique : Fei Lit Chan
Scénario : Lam Nai Choi d’après le manga de Saruwatari Tetsuya

Avec Siu-Wong Fan, Mei Sheng Fan, Ka-Kui Ho, Yukari Oshima et Frankie Chin

Synopsis : En 2001, dans une prison futuriste, le jeune Riki-Oh est incarcéré pour meurtre. En effet, voulant venger la mort de sa petite amie, il a tué avec ses poings un mafieux. Il va alors se heurter aux dirigeants de la prison, faisant pousser de l’opium : le dirigeant et son fils, jeune con capricieux, le sous-chef amateur de films pornos, avec un crochet à la place de sa main gauche et un œil de verre, et un gang de prisonniers, au nombre de 4.

Avant toute chose, il faut savoir que Story of Ricky est un film Hong-Kongais surfant sur la veine des films Troma, ou autres productions gore totalement fauchées, délirantes, et assumées, dont le réalisateur est devenu spécialiste avec des films comme The Seventh Curse ou encore The Cat. Story of Ricky est un film, bourré d’incohérences, de moments improbables, parfois niais, et c’est au final la raison pour laquelle il sera apprécié. Le réalisateur, surnommé le Ed Wood du cinéma chinois, se contrefiche totalement de son histoire, de ses personnages, il les « développe » par bribes niaises plus par obligations et pouvoir partir ensuite dans de nouveaux délires sans queues ni têtes. Le film commence donc. Le spectateur est averti par un texte s’inscrivant sur l’écran que le film se déroule en 2001, soit 10 ans après son année de production. Le concept de la prison du futur fait vaguement penser à New York 1997. Et la différence s’arrête là, puisque dés l’ouverture, le ton est donné. Les nouveaux prisonniers arrivent, comme dans le film de Carpenter, et pénètrent dans la prison. Et voilà, l’ambiance est posée, Riki-Oh arrive. Dés son entrée, les détecteurs de métaux sonnent, car le bonhomme garde dans sa poitrine les 5 balles qu’un mafieux lui a tiré dessus. Valeur sentimentale, il ne les a pas fait retirer. Le film ne se prend pas au sérieux, et ne se prendra jamais au sérieux.

Mais le spectateur non averti ne sait pas encore ce qui l’attend. Le film enchainera à vitesse grand V les scènes gores, sans complexe. Car notre héros, défendant les droits de l’homme dans la prison, où les détenus ne sont finalement rien d’autre que du bétail pour les dirigeants, possède une force surhumaine, le rapprochant des super héros de manga. Rien d’étonnant à savoir que le film est une adaptation de manga. Riki-Oh a en effet subit dans sa jeunesse un entrainement qui lui a permit de se sortir de n’importe quelle situation. Entraînement dans un cimetière où il doit casser des pierres tombales. Ainsi, ses poings fracasseront les murs, les grilles en métal, et devant un tel potentiel, le réalisateur s’en donnera à cœur joie. Car s’il peut ainsi sortir de n’importe quelle situation, qu’il soit attaché avec des chaînes en métal, emprisonné en cellule, cela lui permet aussi de vaincre les adversaires les plus coriaces qui soient. Faisant trébucher sur des clous un compagnon de cellule en début de film, celui-ci voudra se venger en ordonnant à un prisonnier obèse et intenable de le tuer. Mais Riki-Oh s’en débarrassera en deux ou trois mouvements, d’un direct à l’estomac, qui va littéralement ouvrir le ventre de son adversaire. Que ce soit des bras, des mains, des genoux, des ventres, des têtes, rien ne résistera, et tout explosera dans un joyeux festival complètement nawak. Le réalisateur pourra alors donner sans arrêt de nouveaux adversaires au personnage, les faisant évoluer, comme s’il s’agissait de boss dans un jeu vidéo. On passera ainsi de l’obèse, à des karatéka ne reculant devant rien, dont un qui ira jusqu’à s’ouvrir le ventre au couteau (après avoir perdu un oeil, sortit de son orbite suite à un coup de poing….) et tenter d’étrangler Riki avec ses propres intestins. Et ce jusqu’au final, où le réalisateur ira jusqu’à transformer un des personnages en monstre géant, comme pour signaler, sans raison, qu’il s’agît là du boss de fin, et surtout rester fidèle à sa réputation (il y avait déjà un monstre géant dans Seventh Curse et ensuite dans The Cat).

Et si Riki n’y va pas avec le dos de la cuillère, il en est de même pour ses ennemis, qui iront jusqu’à essayer de faire arrêter son cœur de battre, tuer ses amis en leur arrachant toute la peau, et le torturer de manière inimaginable. Enterré vivant, recouvert de goudron, la main transpercée, le plafond s’écroulant sur lui, ou risquant de se faire happer par une machine servant à créer des steaks, Riki se relèvera toujours pour combattre, même dans les situations les plus improbables. Story of Ricky (on ne demandera pas pourquoi dans le titre complet, son nom ne s’écrit pas pareil : Riki-Oh : Story of Ricky), c’est cela, sur 1h30. Un spectacle fun, totalement décomplexé, totalement allumé et gore, où se côtoie les personnages les plus improbables, dont on retiendra les 4 membres d’un gang de prisonniers et le sous directeur à l’œil de verre avec un crochet à la main gauche, faisant office de pinces pour attraper la nourriture. Mais il y a également le petit morveux, fils du directeur, et tant d’autres. Il serait dur de souligner tous les délires du film, et en même temps, mieux vaut les découvrir soit même tant ils sont nombreux et surprenants, si l’on accepte le concept qui fait de Story of Ricky est une excellente série Z. Et quand le film s’arrête un moment dans ses folies gore, c’est pour relier le tout avec un « patriotisme » entre les détenus, Riki-Oh en train de jouer de la flûte (avec parfois, une feuille), se lier d’amitié avec un détenu, ou encore, des flashbacks des raisons de son internement. Toutes ces petites scènes, incroyablement niaises, terminent de donner un cachet irrésistible à ce petit film, qui fait indéniablement passer un bon moment, outre sa réalisation bâclée et son manque de cohérence (Riki a un genoux cassé, mais la scène d’après, comme neuf).

Les plus

Totalement fou et fun
Très gore
Des idées à la pelle
On rigole tellement

Les moins

Mais techniquement ça reste bien pauvre et de mauvais goût

En bref : Un film gore totalement n’importe nawak, mélange d’arts martiaux, de science fiction, de policier, de fantastique, d’horreur, d’humour. Le mix est fun à regarder, on ne s’ennuie pas un seul instant. Une excellente surprise.

Laisser un commentaire

En savoir plus sur Loving movies

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Continue reading