MONSTERZ (モンスターズ) de Nakata Hideo (2014)

MONSTERZ

Titre original : MONSTERZ モンスターズ
2014 – Japon
Genre : Fantastique
Durée : 1h51
Réalisation : Nakata Hideo
Musique : Kawai Kenji
Scénario : Watanabe Yusuke

Avec Fujiwara Tatsuya, Yamada Takayuki, Ishihara Satomi, Kimura Tae, Matsushige Yutaka, Fuiji Mina et Tomorowo Taguchi

Synopsis : Un homme qui a la capacité de contrôler les gens par la seule force de son regard préfère mener une vie solitaire au lieu de faire plier l’humanité à son bon vouloir. Lorsqu’il fait usage, avec parcimonie, de son pouvoir, il s’assure que personne ne se souvienne d’avoir été manipulé. Sa petite vie sans saveur prend une tournure particulière lorsqu’il croise le chemin de Tanaka Shuichi. Ce dernier semble être le seul à pouvoir résister à ses pouvoirs télékinétiques. Troublé et furieux de ne pouvoir contrôler Shuichi, il décide de le faire disparaître coûte que coûte…

Alors que son précédent métrage, le sympathique The Complex, reste toujours inédit en France, alors que celui-ci nous montrait un Nakata qui remontait doucement la pente (faut dire, après Chatroom et Incite Mill…), voilà que le mythique réalisateur de Ring se lance dans un remake. Remake d’un film Coréen de 2010 seulement. Il refait appel au pauvre Fujiwara Tatsuya après Incite Mill, le pauvre ne brillant définitivement pas vraiment au cinéma à l’exception de quelques films (Battle Royale, Kaiji, Parade), et complète le casting avec plusieurs acteurs en vogue comme l’excellent Tamada Takayuki (Crows Zero, 13 Assassins, Gantz, The Devil’s Path), ou des idoles de la télévision (Ishihara Satomi par exemple). Bon alors, Monsterz ? Et ben sur le papier, Nakata avait de bons éléments pour nous sortir un bon film, à base d’humains possédant des pouvoirs qui allaient tout faire pour s’éliminer l’un l’autre. D’un côté un méchant, joué par Fujiwara Tatsuya donc, pouvant contrôler tout ceux qu’il voit, et le gentil, Yamada Takayuki, au pouvoir de guérison surdéveloppé, et insensible au contrôle de l’esprit de son ennemi. Des bons acteurs, un bon sujet, un réalisateur qui sait un minimum ce qu’il fait, tout est là ! Et la scène d’ouverture viendra presque confirmer ce que l’on a envie de penser. Sous la pluie (Coréenne ?), on découvre rapidement le passé de notre super méchant (dont on ne connaîtra jamais le nom), qui tuera son père et manquera de tuer sa mère. Une scène d’ouverture plutôt bien foutue, maîtrisée même. Impeccable !

Malheureusement, ensuite, il y a le reste, et là il y a beaucoup de choses à dire. Des choses beaucoup moins flatteuses la plupart du temps. Car malgré de bonnes idées et quelques scènes excellentes, Monsterz se plante bien comme il faut. Commençons par le début. Les acteurs, aussi charismatiques soit-ils, jouent malheureusement pour la plupart des coquilles vides. Même en étant doué, dur de rendre convaincant ou attachant un personnage dans ses conditions. Si le personnage de Fujiwara Tatsuya aura droit à un minimum d’informations, on ne pourra pas trop en dire la même chose des autres. Entre le père de famille (joué par Tomorowo Taguchi) dont on sait juste qu’il a besoin d’argent, sa fille qui collectionne les cartes et veut devenir écrivain, ou notre héros sans famille, on a bien du mal à s’accrocher aux personnages. Pire, avec humour le métrage rajoute deux amis au héros, qui viendront souvent couler le rythme du film et ridiculiser certains passages. Ne parlons même pas des flics du métrage, qui méritent probablement la palme des personnages les plus stupides. Acteurs et personnages : très moyen donc ! Passons au scénario. Là également, déception ! Si le script n’est pas dénué de qualités, et contiendra des scènes fortes et bien trouvées, voir par moment sera un peu sadique, il verse à d’autres moments dans le ridicule le plus total, et surtout se fera assez répétitif. Le méchant veut tuer le gentil, se rate, donc le gentil course le méchant, qui se défend et s’enfuit. Mais comme le gentil ne peut pas mourir, le méchant reviendra à la charge.

Oui, Monsterz peut se résumer à ça ! À côté de ça, le scénario a de bonnes idées, mais les contrebalance toujours avec d’autres idées ratées. La tension parvient à monter, et voilà que notre héros se retrouve avec ses potes à la piscine pour s’amuser dans l’eau. Je veux bien qu’il n’ait pas peur de mourir, mais tout de même. Scénario très mitigé et bancal donc. Et la mise en scène de Nakata ? Elle est étonnement plutôt bonne, à quelques ratés près. Sa mise en scène parvient à mettre en valeur le peu de qualités fournies par le scénario, réussissant à faire sortir des scènes du lot (la scène de l’opéra, très réussie), mais malheureusement, péchera dés lors que le scénario chute, accentuant le ridicule, comme dans la scène où il faut sauver le bébé, ou encore celle avec les deux karatékas ! À noter que Nakata semble avoir du mal avec l’utilisation du numérique, puisque lorsqu’il doit faire chuter ces personnages, ça sonne faux, le fond vert sous les personnages se sent à 10 kilomètres. Oui, sur tous les points, Monsterz est un film bancal, et même plutôt raté. Il est sauvé par quelques rares scènes, ce qui en fait un bien meilleur film que The Incite Mill (TV Show en France)… Mais quand à le recommander, je n’irais pas jusque là, loin de là !

Les plus

Quelques excellentes scènes
Les acteurs pas mauvais finalement

Les moins

Mais des personnages creux
Des scènes bien ridicules
Finalement pas hyper bien rythmé

 

En bref : Nakata ne signe pas là un bon film, malgré quelques fulgurances. Pas son pire, mais bel et bien un film très mineur dans sa carrière… un de plus !

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