CARNOSAUR de Adam Simon (1993)

CARNOSAUR

Titre original : Carnosaur
1993 – Etats Unis
Genre : Nanar animalier un peu étrange
Genre : 1h23
Réalisation : Adam Simons
Musique : Nigel Holton
Scénario : Adam Simon d’après John Brosnan
Avec Diane Ladd, Raphael Sbarge, Jennifer Runyon, Harrison Page, Ned Bellamy et Clint Howard

Synopsis : Des scientifiques font boire à une poule une boisson chimique. Le lendemain, la poule pond un œuf… de dinosaure ! Malheureusement, ce dinosaure est un carnosaure, l’un des prédateurs les plus menaçants, et il commence à semer la pagaille en ville.

Ah 1993, rappelez-vous, cette année où les dinosaures furent lancés sur le devant de la scène grâce à Roger Corman… Bon ok, retour en arrière. Dans les années 80, John Brosnan sort un roman, Carnosaur. Le succès n’est pas là, mais quelques années plus tard, c’est le roman Jurassic Park qui sort et qui cartonne. Carnosaur, le roman, ressort une nouvelle fois pour profiter du succès. Et lorsque Steven Spielberg commence à mettre en boite Jurassic Park, Roger Corman, ce petit malin, ne peut pas en rester là. Sa femme contacte l’écrivain, qui livre une première version du scénario. Corman ne fait pas dans la demi-mesure, lance la production avec Adam Simon à la réalisation, qui remanie totalement le scénario, et Carnosaur est lancé avec un budget avoisinant les… un million de dollars attention ! Et le monsieur sera tellement rapide que Carnosaur sort quelques semaines avant Jurassic Park sur les écrans. Étrangement, le métrage n’aura pas le même succès, mais fera une bonne carrière en vidéo, ce qui amènera Carnosaur 2 en 1995, et Carnosaur 3 en 1996. Et même un film considéré par beaucoup comme une suite, avec Raptor en 2001. Carnosaur, une saga culte donc, dans le milieu du nanar, et pourtant… une saga fort étrange. Ce premier opus, aux forts relents nanars, nous délivre presque du 2 en 1. Mais pas à la manière de Godfrey Ho qui monte deux films ensembles non, mais 2 en 1 puisque Carnosaur, sans être un film malade (n’allant pas jusque là), propose des moments, des scènes, des dialogues et des dinosaures bien nanars, sauf qu’à côté, il délivre un message et un ton fort pessimistes, et même un final hautement nihiliste. Oui, Carnosaur, c’est un nanar, mais différent des autres.

Carnosaur, un film qui va donc nous parler de Carnosaur, une espèce bien spéciale de dinosaures qui… Ah non attendez, on zappe ça, le film mettant en scène un raptor et un T-Rex. Ah non attendez, on zappe ça aussi, le raptor ne s’invitera dans la saga que dans le second opus, grâce à sa popularité avec Jurassic Park, et ce premier épisode met en scène un Deinonychus et un T-Rex donc. Passé ce détail, que nous propose Carnosaur ? Et bien, imaginez un mix entre The Crazies de George A. Romero, Jurassic Park de Steven Spielberg, le tout saupoudré d’une pincée de nawak, et c’est parti pour 1h23 de bonheur. Car Carnosaur, autant par ses moments nawak qui vont vous donner un mal de ventre pas possible, va également vous surprendre par des idées parfois connes, parfois nihilistes. On suit donc, grosso modo, une scientifique folle (Diane Ladd, on se demande ce qu’elle fait là) qui a créé un sérum qui contamine les poulets (et les femmes aussi), les faisant pondre des œufs. Des œufs de dinosaures bien entendu, de Deinonychus. Une de ses petites peluches s’évade et va semer la pagaille. Non loin de là, ben, la routine, on a un shérif, noir (il va mourir) et bad-ass (affronter un dino à coup de punchlines et de fusil à pompe, on a la classe, ou pas), un gentil monsieur un brin alcoolique, une blonde écolo, et puis voilà. Et sans raison, on a la méchante scientifique qui garde un T-Rex enfermé grâce à des rayons lasers ( !!! ). Oui la routine. Attendez quoi ?

Bref on s’en fou. Carnosaur donc, c’est du dialogue 100% nanar, où des jeunes roulent à fond en voiture, et quand il s’arrête, l’un d’eux lance un « l’émotion moi ça me donne envie de pisser je reviens ». Du grand art on vous dit ! Lister tous les dialogues serait trop long, donc passons à ce qui nous intéresse tous, à savoir les dino. Mix entre des miniatures réduites, des marionnettes, des hommes en costumes et un modèle taille réelle qui n’a pas beaucoup servi car il ne marchait pas des masses (la classe ça, vu le prix que ça a du coûter), les attaques sont souvent hilarantes. Voir ce dinosaur au départ de la taille d’une peluche bouffer tout le monde, puis 2h après faire un mètre de plus, c’est brillant. Mais Adam Simon, le réalisateur, se lâche totalement dans ses attaques. Il faut contrebalancer Jurassic Park, et offrir au public ce qu’un blockbuster ne propose pas, à savoir, du gore. Super Deinonychus s’en donne à cœur joie justement. Décapitations, membres coupés, arrachés, mangés, tête griffées, corps transpercés. Un festival, surtout que les morts sont extrêmement nombreuses (pas loin de 30 je crois bien). Oui, Carnosaur n’ennuie pas, et aussi ridicule et con soit-il, on s’éclate.

Mais ce n’est pas tout, car les nombreuses situations hors attaques valent de l’or aussi parfois. Voir des femmes accoucher d’œufs de dinosaures, c’est con, mais quand l’équipe décide que pour un des personnages, ben ce sera pas un œuf mais un hommage à Alien, wow quoi ! On pourra aussi citer la super VF du film, puisque tout le long, des informations arrivent à l’écran, nous tenant à jour sur l’heure et sur le taux de contamination de la zone, mais qu’au lieu de mettre un sous titre, on a une voix off, qui débarque quand elle veut, même si les personnages parlent, du coup on ne comprend rien. Et puis ce final, ah, ou quand un gros dino se décide à affronter un tractopelle, oui ça vaut de l’or. Et étrangement, à côté de tout ça, on a l’impression que le réalisateur a voulu faire son Romero, car oui, Carnosaur est un film extrêmement sombre, sans espoir, nihiliste. C’est simple, tout le monde meurt, il n’y a pas d’espoirs, les militaires tuent tout le monde, femmes hommes et enfants à coup de mitrailleuses car il ne faut pas que la contamination quitte la zone. Oui, Carnosaur c’est un gros nanar, mais avec ce petit truc en plus qui fait qu’on se dit qu’avec le même point de vu, mais un vrai budget, un vrai scénario et un bon réalisateur, ça aurait pu être bien. Mais non, ça reste un nanar. Un nanar recommandable, mais nanar.

Les plus
Le dinosaure en peluche
Le dinosaure miniature
Super Dino VS Tractopelle
Le gore bordel
Les dialogues complètement cons
La noirceur générale du film
Les moins
Mais un nanar
Un film tourné comme ça à la va vite
Que c’est con

En bref : Carnosaur, c’est con, c’est gore, c’est nawak, c’est court, et c’est pourtant sombre dans le fond. C’est étrange, et mon cerveau a du perdre un peu de ces capacités mais bon, c’est fun !

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