Titre original : Fack Ju Göhte
2013 – Allemagne
Genre : Comédie
Durée : 1h58
Réalisation : Bora Dagtekin
Musique : Michael Beckmann
Scénario : Bora Dagtekin
Avec Elyas M’Barek, Karoline Herfurth, Katja Riemann, Jella Haase, Max von der Groeben et Anna Lena Klenke
Synopsis : Zeki Müller sort de prison après 13 mois avec une seule idée en tête : retrouver l’argent que son amie a caché. Seulement, elle l’a enterré sur un chantier, où depuis a été construit un gymnase. Alors qu’il se rend dans le collège pour devenir concierge et pouvoir creuser pour trouver le magot, une série de quiproquos vont le faire devenir prof, et surtout le mettre à la tête de la 3emeB, une classe de délinquants contrôlée par Chantal et Daniel.
Parfois, quand on se retrouve dans un moment très chargé niveau boulot, on ne veut plus se prendre la tête, et on veut juste regarder une petite comédie. On évite soigneusement les comédies française (ouais, j’ai vu l’affiche de Camping 3 qui sort bientôt…) et on se tourne donc vers d’autres pays. Et on tombe sur Un Prof pas Comme les Autres, comédie Allemande qui a même eu une suite en 2015. Succès donc. Puis les comédies Allemande, du peu que j’ai vu, c’est plutôt fun (Soul Kitchen par exemple). Là, ça dure 2h, mais pourquoi pas, on lance le métrage, et 2h après, et bien on a passé un hyper bon moment, avec tout ce que l’on peut attendre d’une comédie, autant en défaut qu’en qualité. Car oui, le métrage reste en soit très prévisible dans sa narration, son dénouement est couru d’avance. Et pourtant, rien à dire, on a passé un super moment, on aura bien ri, parfois même beaucoup tant certaines scènes sont géniales et les acteurs clairement à fond dans leur rôle. Que demander de plus ? Je vous aurais bien dis une suite, mais elle est déjà là. Un Prof pas comme les Autres, comme le titre français (n’ayant rien à voir avec le titre original) nous l’indique, c’est l’histoire d’un mec qui va devoir devenir prof. Zeki sort de prison et veut récupérer le butin qu’il a caché avant de se faire chopper. Sauf que son ami qui a planqué l’argent est un peu blonde sur les bords, et n’a pas trouvé de meilleure idée que d’enterrer l’argent sur un chantier en construction, car, je cite, « je pensais qu’ils installaient juste des tuyaux ». Pas de bol, c’est un gymnase pour l’école Göhte qui a été construit.
Zeki va donc se rendre sur place, et sur un gros malentendu, devoir devenir prof remplaçant pendant deux mois. Prof le jour, et la nuit, dans la chaufferie en train de creuser un tunnel. Classique, basique, voir même prévisible. On se doute bien que Zeki va finir par s’attacher un peu à sa classe (même si ce n’est pas gagné d’avance), qu’il va tomber amoureux de Lisi, une autre prof, qu’à la fin tout est bien qui finit bien. Et pourtant, grâce à plusieurs choses, Un Prof pas comme les Autres réussi son pari : il est divertissant, nous fait bien rire, et on en redemande. La raison de ce succès ? Il y en a plusieurs. Déjà, les gags. Si certains sont plutôt prévisibles, d’autres beaucoup moins, et les personnages sont tels que tout est permis. Le spectateur lui il s’éclate. De l’arrivée de Zeki au collège (avec la superbe alarme, qui au lieu de prévenir d’un incendie, se met à gueuler « attention, tueur fou, enfermez vous dans une classe »), à sa première rencontre dévastatrice avec sa fameuse classe, jusqu’au dénouement, les idées pleuvent. Mettre un truand en prof, rien de mieux pour remettre des élèves dans le droit chemin, quitte à insulter les élèves, les frapper, ou même aller faire une visite scolaire dans le ghetto, avec visite à d’anciens drogués. Oui, l’humour fonctionne du tonnerre, et le clou du spectacle aura été pour moi quand les élèves se retrouvent à jouer Roméo et Juliette au théâtre. L’autre gros point fort du métrage est assurément son casting, et par extension ses personnages. Elyas M’Barek est tout simplement excellent dans le rôle de Zeki, entre son côté vulgaire et je m’en foutiste, qui va s’adoucir un petit peu au fur et à mesure sans pour autant se renier.
On pourra même trouver que l’acteur à un petit côté Max Boublil dans le look et la gestuelle. Mais les autres ne sont pas en reste. Karoline Herfurth est également excellente dans le rôle de la prof un peu paumée, peu autoritaire, dépassée et un peu vieux jeu. L’alchimie entre les deux fonctionne super de la première rencontre jusqu’à la dernière image du film. Un bon duo, opposé, et qui va donc forcément se rapprocher. Et le clou bien entendu, ce seront les personnages de Chantal et Daniel « Danger », les deux meneurs de la fameuse classe. Je dois même avouer avoir un faible pour Chantal, pouffe comme pas possible, conne comme… non il n’y a même pas de comparaison possible à ce niveau là. Et le film va à fond dans ces éléments, accentuant tout, tout en se permettant de toucher certains problèmes de l’éducation, mais toujours avec humour, comme les jeunes se foutant de leur scolarité et ne pensant qu’aux futures allocations, les profs qui vivent mal leur boulot et veulent se suicider (en sautant du premier étage attention). Rien n’est épargné, et après ces deux heures, on en sort avec la patate. Les acteurs nous ont fait rire, les situations sont bien trouvées, les personnages excellents, et en plus la bande son donne la pèche. Donc oui, du coup, on a envie de lui pardonner certaines choses, comme une mise en scène passe partout ou une photographie aux couleurs parfois un peu trop vives. J’ai envie de dire, on s’en fout, on a passé un super moment !
Les plus
On rigole bien
Des personnages délicieux
Des acteurs investis et excellents
Les 2h passent très bien
Les moins
Perfectible techniquement
Déroulement prévisible
En bref : Sous son intrigue classique et prévisible, Un Prof pas comme les Autres parvient à divertir, faire rire très souvent, et finalement on s’attache à ses personnages.