HONEYMOON de Leigh Janiak (2014)

HONEYMOON

Titre original : Honeymoon
2014 – Etats Unis
Genre : Suspense
Durée : 1h27
Réalisation : Leigh Janiak
Musique : Heather McIntosh
Scénario : Phil Graziadei et Leigh Janiak
Avec Rose Leslie, Harry Treadaway, Ben Huber et Hanna Brown

Synopsis : Paul et Bea viennent de se marier, et décident de passer leur lune de miel dans la maison d’enfance de Bea, perdue au milieu de nul part. Un soir, Paul retrouve Bea nue dans la forêt, victime de somnambulisme. Son comportement commence doucement à changer.

Honeymoon est le premier et pour le moment seul long métrage de Leigh Janiak, une jeune réalisatrice qui a commencé comme assistante sur quelques productions. Avec un million en poche, elle coécrit et réalise donc Honeymoon, un quasi huit clos dans une maison et ses alentours, une forêt, entre seulement deux personnages, un jeune couple venant de se marier. Sur le papier, un scénario simple comme bonjour, sur la destruction du couple, la femme commençant à avoir un comportement étrange, forçant le mari à tout remettre en doute, comme si la femme qu’il avait épousé n’était plus là. Oui, Honeymoon en quelque sorte, c’est l’Invasion des Profanateurs en version intimiste, très intimiste. Et pour un premier long métrage à petit budget, on peut dire que Leigh Janiak s’en sort à merveille. Sans atteindre des sommets, cette première production partant d’un postulat simple se révèle rondement menée, à condition que le spectateur adhère à son rythme lent. Car ici, tout est une histoire d’ambiance, de doute. Honeymoon, s’il est clairement un film de genre, prend plutôt la voie du fantastique psychologique, de l’ambiance montant très doucement. Peut-être trop, on pourra lui reprocher sa première partie sans doute un poil trop longue, permettant de bien placer l’environnement, les personnages, et la manière dont leur relation est construite.

Un peu trop longue peut-être, mais néanmoins utile, puisqu’après avoir retrouvé sa femme nue dans la forêt en pleine nuit, Paul va vivre un enfer. Car il ne reconnait plus la femme qui est devant lui, la femme qu’il a épousé. Son comportement change radicalement, sa mémoire semble quelque peu altérée, des piqures étranges apparaissent sur ses cuisses, un peu trop grosses pour être des piqures de moustiques comme elle souhaite le justifier. Les événements deviennent de plus en plus étranges, sans clairement basculer dans le genre fantastique. Des saignements, un journal intime très étrange, des lumières dans la nuit, ou encore un autre couple semblant vivre une situation similaire vivant non loin de là. Mais Honeymoon ne veut pas être démonstratif. Il préfère jouer de son ambiance, et il faut avouer que la mise en scène est très réussie, nous plongeant comme spectateur passif aux côtés de Paul, forcés à subir les événements. Quand le film doit enfin se faire plus démonstratif, la réalisatrice ne cède pourtant pas aux effets faciles, et préfère toujours suggérer un peu plus, rendant par ailleurs la scène beaucoup plus dure au final. Un final du coup plutôt surprenant. Mais à force de jouer sur l’atmosphère, la réalisatrice oublie également quelque peu de développer son thème, et c’est dommage. Des petits défauts qui n’empêchent pas Honeymoon d’être attachant, de par la qualité de son ambiance, de sa mise en scène et de son interprétation.

Les plus

Une interprétation solide
Une ambiance pesante
Un film psychologique

Les moins

Début sans doute un peu trop lent
Un sujet intéressant mais sans doute pas assez développé

En bref : Honeymoon est une belle curiosité dans le paysage cinématographique de genre actuel. Sans jumpscares, sans effets faciles, sans gore complaisant, il se focalise uniquement sur son ambiance et ses deux personnages. Pas parfait mais intriguant.

2 réflexions sur « HONEYMOON de Leigh Janiak (2014) »

  1. Tiens, c’est la réalisatrice des FEAR STREET, je l’ignorais ! Je l’ai vu il y a quelques années et je l’avais trouvé très correct en effet, relativement original.

    1. C’était ça ma motivation initiale pour voir FEAR STREET car sinon, je n’aurais juste même pas prêté attention aux films.

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