LA QUEUE DU SCORPION (La Coda Dello Scorpione) de Sergio Martino (1971)

LA QUEUE DU SCORPION

Titre original : La Coda Dello Scorpione
1971 – Italie
Genre : Giallo
Durée : 1h35
Réalisation : Sergio Martino
Musique : Bruno Nicolai
Scénario : Eduardo Brochero, Ernesto Gastaldi et Sauro Scavolini

Avec George Hilton, Anita Strindberg, Alberto de Mendoza, Evalyn Stewart et Janine Reynaud

Synopsis : Un riche homme d’affaires décède dans un accident d’avion, laissant une assurance d’un million de dollars à sa femme Lisa. Les soupçons se portent sur elle, surtout qu’elle demande à récupérer l’argent en liquide. Mais l’enquête se corse lorsque Lisa est assassinée alors qu’elle s’apprêtait à partir à Tokyo avec l’argent…

La Queue du Scorpion n’est que le troisième long métrage de Sergio Martino, réalisé la même année que l’Étrange Vice de Madame Wardh. Et la Queue du Scorpion est on pourrait dire le second opus d’une série de giallo réalisés ces années là par le réalisateur, avec l’année suivante Toutes les Couleurs du Vice, puis Torso en 1973. Et rarement le bonhomme n’aura déçu lors de ces escapades dans le genre. Car la Queue du Scorpion, sortant donc en 1971 (deux ans plus tard en France) contient tous les éléments clés du genre alors en plein âge d’or (Argento réalise également à présent, Mario Bava a livré son lot de thrillers sanglants également). On y retrouve forcément un tueur ganté habillé en noir, une liste de coupables, du suspense, des meurtres très sanglants, un sens du cadre très baroque (hérité de Mario Bava), et une série de femmes parfois dénudées qui vont périr violement. Oui, tout est là pour plaire à l’amateur du genre avec ce film, au départ une simple œuvre de commande, mais qui entre les mains du réalisateur, devient plutôt une pièce maîtresse du genre. Non pas qu’il invente quoi que ce soit, mais sa mise en image force le respect. Les cadrages, l’utilisation du zoom, les scènes à suspense, la disposition du cadre, rien ne semble du au hasard dans la Queue du Scorpion. On y suit donc dans un premier temps Lisa qui hérite d’une grosse somme d’argent à la mort de son mari.

Mais une fois sur place, les choses se corsent. La jeune femme est suspectée et est suivie par un enquêteur bossant pour l’assurance, tandis qu’une autre femme la menace, criant haut et fort que son mari voulait divorcer pour vivre avec elle et changer le bénéficiaire de cette fameuse assurance. Malgré un début assez lent à se mettre en place, notamment à Londres, avant que l’histoire ne parte à Athènes, Sergio Martino place déjà là les différents éléments de son intrigue. Des secrets, des doutes, des mensonges sans doute, des tensions, puis fatalement, le meurtre arrive, brut, violent. Lisa est retrouvée morte, et la police débarque. Et comme souvent dans le genre, il ne faudra pas chercher du côté de la police pour résoudre l’enquête, mais plutôt des suspects et survivants, qui vont chercher, à la manière des Frissons de l’Angoisse d’Argento 4 ans plus tard, l’élément qu’ils auraient pu voir et oublier mais qui pourrait permettre de résoudre l’enquête. La Queue du Scorpion n’atteindra pourtant pas la virtuosité des Frissons de l’Angoisse, mais passé cet élément et le genre, les deux films n’empruntent pas la même voie.

Heureusement d’ailleurs. Tout naturellement donc, nous suivons Peter Lynch, enquêteur pour l’assurance et suspect premier de la police, et Cléo Dupont, journaliste française croyant son histoire. Ensembles, ils vont donc tenter de découvrir la vérité, et donc l’identité du tueur, tout en essayant de rester en vie, puisqu’ils deviennent rapidement des proies pour le tueur. L’intrigue, bien que plutôt classique dans le fond, est plutôt astucieuse et surtout bien écrite, l’identité du tueur étant très bien cachée jusqu’aux derniers instants. George Hilton et Anita Strindberg dans les rôles principaux sont par ailleurs impeccables, et la maîtrise de Martino à la mise en scène permet de sublimer à la fois les acteurs et les quelques fulgurances du scénario, jusqu’à un final soutenu et possédant une tension vraiment réussie. L’utilisation du scope 2.35 donne de la classe aux images (ce qui sera encore le cas l’année suivante dans Toutes les Couleurs du Vice). Sergio Martino livre donc là un très bon giallo, un peu oublié (mais ressorti depuis dans la collection giallo de Neo Publishing auprès d’autres bijoux du genre), mais qui mérite le coup d’œil pour tous les fans du genre.

Les plus

Un final très réussi
Un scénario malin
Très bonne mise en scène

Les moins

Un peu lent au démarrage

 
En bref : Second film dans le genre pour Sergio Martino, et seconde réussite Un scénario malin sublimé par une belle mise en scène menant à un final plein de tension.

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